26. Négociation

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PDV  Thorin

Le jour se lève, je n'ai pas beaucoup dormi. Mais ça n'a pas d'importance. Je ne trouve toujours pas l'Arkenstone. C'est ma pierre, je suis le roi, elle m'appartient. Il faut que je protège mon or. Je cherche et cherche un moyen de mieux le protéger. Il n'est pas en sécurité dans ces vastes salles. Je réveille les autres, il faut retrouver le cœur de la montagne, le joyau du roi, mon joyau! Je leur ordonne de retourner chercher la pierre. Ils obéissent. Je ne vois pas ma soeur, je demande: 

   -Où est Sirthaal ?

Nolwenn se tourne vers moi. Elle ne devrait pas être ici. Son espèce est ennemie à la nôtre. L'affection que lui porte mon neveu est sans doute éphémère, leur amour n'est pas vrai. Je la renverrai chez elle au moment venu. Elle me répond:

   -Je pense qu'elle est sortie. Elle ne dort plus beaucoup, vous savez.

Peut-être se soucie-t-elle autant que moi de notre or ? Une voix résonne, je sursaute. 

   -Je suis là. J'étais sortie sur les remparts, voir un peu où en étaient les hommes. Ils font comme ils peuvent, et ils ne représentent aucune menace, du moins pour l'instant. Mais il y a autre chose.

Je me retourne. C'est Svetlana. Je ne l'ai pas entendu arriver. Elle me tourne le dos et commence à marcher tranquillement. J'en déduis que je dois la suivre. Nous montons au sommet des murailles. Je regarde au loin.

Une armée d'elfes a envahi la ville ! J'envoie immédiatement un corbeau à mon cousin des monts de fer. Nous ne pouvons pas rester aussi peu nombreux face à Thranduil, nous ne pouvons pas nous montrer faibles, pas face à ces elfes.

   -Sais-tu la raison de leur venue ? Demande la brune

   -Il veut ses gemmes blanches. Dis-je avec un sourire sournois. 

   -Alors ne faisons pas la même erreur que la dernière fois. Donnons leur ce qu'ils veulent. Maintenons la paix et lions une entente avec les elfes de la Forêt Noire. Dit-elle d'un ton neutre. Il nous est même possible de former une alliance avec les hommes, en tenant notre parole.

   -Je ne leur donnerai pas. Ils nous ont trahis ! M'écriai-je. 

Elle reprend, toujours calmement.

   -Ils n'étaient pas nos alliés à ce moment là, vous n'aviez pas respecté la promesse que vous leur aviez faites. Ils n'avaient aucune obligation envers vous. J'ai compris leur décision. Je n'ai pas compris la vôtre. Voilà le résultat. Une rancœur. 

   -Tu réfléchis comme eux ! N'oses plus jamais les défendre devant moi, où je te bannis.

Elle se tourne vers moi. Elle est toujours tranquille, le visage impassible.

   -Menacer sa propre famille, douter de ses amis. Oui, je sais que tu doutes d'eux, que tu penses qu'il y a un traître parmi nous. Tu es tombé bien bas. Saches, que je n'ai pas pour habitude d'obéir aux ordres que l'on me donne. Saches aussi que je ne cherche pas à les protéger eux, mais nous. 

   -Toi ! Tu n'es pas de ma famille. Mais tu résides dans mon royaume. Tu te dois de m'obéir, je suis ton roi ! Et puis, comment te faire confiance quand tu fais partie du peuple ennemi ?

   -Si je ne suis pas ta soeur, tu n'es pas mon roi. Comme tu l'as si bien dit, je ne suis pas de ton espèce. Je ne fais partie d'aucun peuple donc tu ne me fais pas confiance. Très bien.

Le silence s'installe. Elle reprend, encore calmement.

   -Vois où ton amour pour l'or t'a conduit. Tu nous rejettes tous, ne fais plus confiance à personne, même à tes plus vieux amis. Tu te mets tout le monde à dos. Tu vas finir seul. 

Alter egoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant