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P R É C É D E M M E N T
« Je les avais achetées pour moi, mais je pense te les offrir. J'ai entendu dire que tu avais une affinité particulière avec les reptiles. »

DELPHÈS, KASYR

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DELPHÈS, KASYR

YUMI SAÏGO

J'avais passé les jours suivants alitée, cloîtrée dans mon lit et surveillée par l'œil avenant de Raine. Si Mariko s'était fixé pour objectif de me rendre visite chaque après-midi, elle avait rapidement déchanté, et je ne l'avais plus revue du reste de la semaine. Je n'y portai pas attention ; je savais que les préparations pour le voyage vers Delphès, et les coutumes cérémonielles la préoccupaient.

La cérémonie des âmes était l'événement le plus sacré, et Mariko aurait l'honneur de partager son âme avec celle d'une force qui dépassait notre entendement. Il était normal qu'elle se sente angoissée, et qu'elle redoute les étapes suivantes de sa transition, car une fois qu'Artémis serait en son sein, elle devrait user de ses souvenirs afin de retrouver l'artéfact qui lui était attitré. La dernière cérémonie des âmes s'était déroulée il y'a un siècle, tel que le conseil ne parvenait pas réellement à aviser la situation.

Ainsi, je tâchai de me rétablir rapidement, car il était de mon devoir de l'assister tout au long de son sacre, au sein de la capitale de Delphès.

Finalement, Kyon avait rouvert les yeux la veille de notre départ pour Delphès, et malgré le teint cireux et les poches qui ornaient sa peau olivâtre, il insista pour nous accompagner.

Akemi n'avait pas fait état de mine, et avait accédé à sa requête, car nous étions en manque de services. En l'absence de la cheffe du clan, il était dangereux de laisser le territoire à découvert, ainsi, une bonne partie de la garde était restée à Skhira.

Note voyage avait duré deux nuits et trois jours, durant lesquels nous avancions lentement, avec un cortège alourdi afin d'atteindre Sonja, la cité portuaire de Thétoris. Nous avions embarqué sur le navire en équipage réduit. Lorsque les températures glaciales de Thétoris avaient laissées place à des brises tempérées et presque chaudes, j'avais tenté de refouler mon appréhension.

Quand mes bottes touchèrent terre pour la première fois depuis plusieurs jours, je raclai leurs semelles sur le quai, émerveillée par la stabilité du sol sous mes pieds. En mer, tout passait son temps à bouger. Même par temps calme, quand le vent était inexistant et la houle minimale, sous le navire il y avait... la mer. Éminemment mouvant, le monde oscillait en permanence. Les matelots parlaient souvent du temps d'adaptation nécessaire, quand on avait le pied marin, aussi bien les premiers temps à bord que les premières minutes à terre. Je haïssais les navires. Cependant, il s'agissait du moyen le plus rapide pour arriver à Delphès ; nous n'aurions jamais tenu plus d'une semaine de marche ou de transport sous le froid de Thétoris.

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