6 | PARTIE UNE

227 30 41
                                    

P R É C É D E M M E N T
« Le monde se déchira devant mes yeux, et je hurlai, lorsqu'une douleur lancinante fit irruption dans mon crâne. »

DELPHÈS, KASYR

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

DELPHÈS, KASYR

YUMI SAÏGO

Mon cœur et mon sang battaient contre mes tempes. Mes paupières, sèches, refusaient de s'ouvrir. Quelque chose était en moi. Quelque chose de différent.

Le vent caressait son visage, et l'odeur de la forêt, à ses narines, fit sourire Artémis. La jeune femme, devant elle, était belle. Elle possédait un visage long et des cheveux noirs flamboyants. Cependant, et par-dessus tout, ses yeux brillaient d'une force à peine contenue.

Artémis haussa les sourcils.

Elle avait entendu parler d'une femme qui vivait dans la forêt. Ils disaient elle était sauvage, indomptable, qu'elle parlait plutôt le langage des bêtes que celui des hommes. Ils disaient qu'elle bougeait comme si elle était née du vent, et qu'elle allait plus vite que toutes créatures créées par les dieux.

Ils disaient qu'elle était plus rapide que la lune elle-même.

La déesse fit un pas en avant.

Ses chasseuses disaient qu'elle était réelle, qu'elles avaient vu un aperçu de son existence, mais qu'elle leur échappait toujours.

Ainsi, elle avait décidé de chercher par elle-même.

Elle l'avait trouvée en train de se baigner dans un ruisseau, plus femme que fille. Elle était taillée avec force, construite pour se battre, avec des cicatrices et des contusions recouvrant son corps musclé.

— Déesse, la salua-t-elle, sans même se retourner, et Artémis ne pu s'empêcher d'admirer son audace. Ainsi, vous parlez la langue des hommes mortels.

En réponse, elle lui envoya un sourire asséré. Un sourire de chasseur et de loup à la fois.

— En effet. Les hommes ne cessent de vanter la rapidité de cette bête mystérieuse qui foule les terres de mes forêts. Vous savez mon nom. J'ai bien peur de ne pas connaître le vôtre.

Elle se tourna pour la regarder, il y'avait quelque chose de réfléchi et d'insolent à la manière dont sa bouche s'incurvait lorsqu'elle sourit à la déesse de la lune.

— Je suis Atalante. Les rumeurs sont
souvent fausses.

— Je vois cela, acquiesça-t-elle, se mordant la lèvre inférieure pour ne pas sourire.

Atalante quitta la rivière sans se soucier de sa nudité, tendue et préparée pour un combat.

— Si vous êtes ici pour me tuer, je ne vais pas vous faciliter la tâche.

SOUL OF GLASSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant