Iskrayd

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Bureau de Minus Susuwatari, 09:25 h+ 5 semaines, 6 jours, 4 heures


L'inspectrice venait de conclure le dossier concernant Saschika. Elle savait désormais tout ce qui était arrivé au Mir.De la création jusqu'à la mort. Tout ce qu'ils avaient accompli.Mais, si ils étaient morts avant d'avoir pu atteint Iskrayd, qui s'en était chargé ? Elle prit un temps de réflexion. Mori et Sura étaient morts en haut de l'immeuble. Puis, le reste du groupe avait succombé, probablement attaqués par l'armée. Il ne restait dès lors que Psycho en vie. La seule à avoir pu tuer l'ancienne cheffe suprême.


Bar « M »,5:30 h+30 minutes


Le bar était désert. Et totalement saccagé. Psycho avait un mauvais pressentiment. Encore plus lorsqu'elle se rendit compte qu'Escalope avait été désactivée. Elle descendit par l'échelle de l'ascenseur, et arriva dans la salle de réunion. Elle avança à tâtons dans le noir avant de buter sur quelque chose.

Elle alluma sa lampe torche, et vit ses craintes devenir réelles. Devant elle était étendu le cadavre de Clem. Elle avait reçue une rafale de balle en plein ventre. Tous ses amis avaient été tués. Tous. Elle senti la haine monter en elle.

-Iskrayd, Iskrayd, se répétait-elle sans cesse. Tu as tout détruit. Tout. Deux années. Pour ça.


Bar « M »,11:00 h-2 ans


La télévision déversait encore de la propagande. Le hasard voulait qu'aujourd'hui, tous les dix personnes présentes dans le bar aient un compte à régler avec la dictature. Personne ne su vraiment d'où vint la conversation. Qui la lança. Mais cela, l'histoire s'enfiche. Le seul point important qu'elle retiendra, c'est que ces gens décidèrent de créer un groupe. Ces dix hommes et femmes, qui avaient tous envie de se battre pour la liberté qu'on leur avait pris. Ces dix personnes, à la demande un peu folle du barman.

-Et comment on appellera ce groupe, demanda un homme, la cigarette au bec.

-J'ai une idée, fit la rousse. Que pensez vous du Mir ?


Palais présidentiel, 5:45, h+45 minutes

Psycho avait réussi à assommer un garde aux abords du palais, et à prendre ses vêtements. Il lui ressemblait, et en cachant ses cheveux, elle pouvait aisément se faire passer pour lui.Elle se dirigea vers le poste de garde, et demanda le plus naturellement du monde quand devait-elle prendre la relève devant la chambre de la dirigeante suprême.

-À six heures pile, Taltic.

Cela lui laissait un quart d'heure. Elle se fit un café pour patienter.

Le temps passa désespérément lentement. Mais il passa. Et la jeune femme se dirigea vers la chambre de la dictatrice.Elle attendit qu'il n'y ait personne dans les couloirs, et entra,couteau à la main.

La dictatrice vit la porte s'ouvrir depuis son lit. Elle releva la tête pour voir qui osait l'importuner.

-Qui êtes vous ? Vous voulez mourir.

La jeune femme enleva le bonnet qu'elle avait sur la tête.

-Psycho, fit Iskrayd, sidérée.

-Tu te souviens de moi ?

-Je n'ai jamais cessé de penser à toi. Tu m'as tellement manqué, fit elle en se jetant sur elle.

Étonnamment, la résistante ne bougea pas. Elle n'essaya même pas de tuer sa cible. Elle se contenta de profiter de l'étreinte. C'est cela, au final, qu'elle avait toujours cherché.Ça, qu'on lui avait enlevé. Tout ce qu'elle désirait, c'était retrouver l'amour d'Iskrayd. De son Isky. Alors, elle prit la tête de la dictatrice entre ses mains, et instinctivement, l'embrassa.


Un lac, il y a quelques années


-À quoi tu penses, Marie ?

-Je pense que j'aimerai être pour toujours avec toi. Tues ce qui m'est arrivé de mieux.

L'adolescente se tourna vers sa petite amie.

-Promet moi que quoi qu'il nous arrive, nous nous marierons, Adèle. Promet moi que nous aurons une famille.

-Je t'en fait la promesse.

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