Prologue

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Éluriapolis,5:00, toits de la ville, h +0

Les deux hommes couraient dans l'ombre. Les bouches d'aérations offraient de larges cachettes, à l'abri des hélicos. Ils sautaient de toits en toits, d'immeubles en immeubles, au dessus des ruelles étroites de la vieille ville. L'un des deux s'arrêta.

- C'est ici ?

- Pas loin, mais on sera aux premières loges.

- Tu t'arrêtes juste pour regarder ça ?

- Ouep... Et il s'alluma une cigarette.

- Putain, tu fais chier ! Je t'ai déjà dit que je détestais la clope ! Et puis il faut qu'on se bouge !

- Mmmh... fit pensivement l'autre.

Au loin, le brasier immense de la prison illuminait la sombre nuit. Les hélicos de la police patrouillaient illuminant les rues et les toits, cherchant vainement les deux hommes.

- Il faut qu'on se bouge ! On est trop exposés ici !

- Attends encore trente secondes !

- Mais putain, non, sinon on va se faire choper ! Tu comprends ?

- Vingt-sept...

- Oh ! Tu m'écoutes ?

- Vingt-cinq...

L'autre était ulcéré. Il fallait partir en vitesse, la police se rapprochant dangereusement de leur toit, et son compagnon voulait rester là, à fumer sa clope.

- Dix... Neuf... Huit... Sept... Six... Cinq... Quatre... Trois... Deux... Un...

Une formidable explosion se fit entendre. Non loin d'eux, le palais de justice venait d'exploser.

- Ponctuelle, cette Psycho.

- Ouais, maintenant, on se...

Un énorme hélicoptère était planté devant eux. Deux mitraillettes les tenaient en joue.

- Vous êtes en état d'arrestation ! Vous êtes recherchés pour plusieurs attentats à l'encontre de notre pays, et notre cheffe à tous, Iskrayd. Vous êtes condamnés à la peine capitale, sentence applicable immédiatement.

- Voilà où tes conneries nous ont menées.

- Fallait bien que ça arrive un jour, non ?

- Ta gueule, Mori. Est-ce que t'as au moins pensé à Clem ?

- Elle savait aussi ce que je risquais. De toutes façons, ils ne m'auront pas. À toute à l'heure là-haut, Sura.

Et il sauta dans le vide.

- MORI !!! hurla l'autre en le voyant disparaître du toit. Il se retourna, et sentit les balles s'enfoncer dans sa chair, en même temps que le bruit assourdissant des tirs.

Oui. Ils savaient tous que ça finirait comme ça, un jour où l'autre. Leur combat était inégal. Pourtant, il aurait quand même aimé finir ce qu'il avait commencé. Et il s'effondra sur le sol.

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