Love Game : fall in love with the devil.

Chapitre 28

- On devrait peut-être rentrer, non ?

Les doigts de Gabriel caressèrent ma joue et mes yeux cillèrent quelques instants avant de s'ouvrir. Il faisait nuit noir et seules quelques cendres encore flamboyantes éclairaient l'espace autour de nous. Il n'y avait plus de musique et plus grand monde non plus sur la plage. La soirée était finie, ça y est. Des frissons me traversèrent l'espace d'un instant. Sans le feu qui diffusait une chaleur rassurante, j'avais froid. Il faut dire que ma tenue de diablesse, trop courte et échancrée n'était pas idéale pour une soirée sur la plage !

- Il est quelle heure ? demandé-je en laissant échapper un bâillement peu élégant.

- L'heure d'aller au lit ! Allez, lève-toi, je te ramène. Sinon les filles vont finir par appeler les flics.

Il se leva prestement et épousseta son pantalon blanc avant de me tendre la main. Une fois redressée, je m'accrochais à son bras pour remettre mes escarpins et attrapais le gros gilet en main qu'un des amis de Gabriel avait laissé. C'était exactement ce qu'il me fallait pour empêcher la fraîcheur de la nuit de me mordre la peau.

- La voiture est pas loin, viens.

La main de Gabriel attrapa la mienne pour m'aider à avancer dans le sable et au bout de quelques minutes, nous atteignirent enfin son véhicule. Lorsque je m'installais dedans et qu'il lança le chauffage, un soupir d'aise m'échappa.

- Ça fait du bien !

Je plaquais mes mains contre les grilles d'aération pour mieux sentir la chaleur les réchauffer.

- Je suis d'accord, je commençais un peu à me les peler avec ce déguisement à la con.

Je ris et l'observais du coin de l'œil. Le pantalon blanc qu'il portait lui seyait à merveille. Il avait laissé ses ailes dans le coffre de la voiture avant de partir et il n'avait qu'un tee-shirt blanc très fin qui laissait deviner sa musculature. Il était très beau comme ça. Ses cheveux de jais étaient noués par un fin cordon de cuir blanc, ils avaient poussé depuis notre première rencontre et je trouvais que ça lui allait bien.

- Tu es beau en ange pourtant...

Il esquissa un sourire et se tourna vers moi. Son regard sombre m'enveloppa toute entière et il posa sa main sur ma cuisse dévoilée par la petite robe rouge que je portais.

- Je te retourne le compliment. L'enfer te va très bien.

Il démarra et pendant plusieurs minutes, le silence s'installa dans l'habitacle. Nous avions une bonne trentaine de minutes de route avant d'arriver chez moi. Je risquais fort de piquer du nez dans les cinq prochaines minutes si je ne me mettais pas à discuter.

- Tu crois que ça va bien se passer lundi ?

Ma question me trottait dans la tête depuis plusieurs heures déjà. Nous avions, d'un accord tacite commun, évité le sujet du Love Game toute la soirée. Nous avions envie de tout oublier et de mettre derrière nous les derniers épisodes de ces quelques jours chaotiques. La soirée avait été appréciable. On avait un peu bu, chanté au coin du feu, couru dans l'eau comme des gosses et refait le monde avec ses potes. C'était exactement la soirée d'Halloween dont je rêvais. Loin du Love Game et de toute cette tension. Ça faisait du bien.

- J'aimerais te dire que oui, Olive, mais... C'est trop demander je crois, marmonna le mexicain. Ils vont pas vous pardonner aussi facilement. Je suis presque certain que Wes' doit être persuadé que c'est moi qui t'ai demandé de venir habillée comme ça.

- Mais c'est faux ! C'est moi toute seule qui ai fait ce choix en connaissance de cause ! m'exclamais-je. Je ne veux pas que tu en payes le prix !