Scène 25 : Où tout est enfin éclairci

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Les deux hommes revinrent à la clairière au petit matin. Garett ne s'était jamais senti aussi énergique après une métamorphose. Au lieu d'être épuisé comme à son habitude, il était aussi en forme qu'après une bonne nuit de sommeil. Gagnant la rive à la nage en compagnie d'Andy, il se remit debout dès qu'il eut pieds.

— Incroyable ! s'exclama-t-il en se tournant vers Andy. Je n'ai jamais ressenti ça.

Andy éclata de rire à la réaction du ranger. Sa joie était contagieuse.

— Je t'avais dit que nous étions complémentaires. Maintenant que nous sommes liés, ta bête a trouvé un refuge. Vous ne faites plus qu'un. Elle n'a plus besoin de lutter.

Garett sortit de l'eau sans se préoccuper de sa nudité et se tourna vers Andy, les yeux plissés.

— Complémentaires... Et cette nuit tu as dit destinés l'un à l'autre... Est-ce que tu nous considères comme des âmes sœurs ?

Il ne put empêcher un tic à l'emploi de cette expression. Andy sortit lui aussi de l'eau et pencha la tête sur le côté, semblant réfléchir.

— Hum... oui dans un certain sens. Je suppose que l'on peut voir les choses comme ça.

Cette fois Garett se renfrogna légèrement.

— Qu'est ce qui te dérange dans cette idée ? lui demanda Andy.

Le ranger haussa les épaules.

— Eh bien je ne peux pas nier que tu es bel homme et plutôt mon genre, mais on ne se connait pas vraiment.

Andy sourit au compliment. Garett continua :

— J'ai du mal avec l'idée de passer le reste de ma vie avec un homme que je ne connais pas, et que je pourrais très bien finir par détester, juste pour une question de destinée mystique.

Cette fois Andy ne put s'empêcher d'éclater de rire. Était-ce parce qu'il était une divinité ? Toujours est-il qu'il n'éprouvait pas les mêmes craintes que Garett quant à leur relation. Il avait passé tant de siècles seul et isolé, qu'il voyait le Nahual comme un don de la nature.

— Et pourtant, répondit-il à Garett en retrouvant son sérieux, mais une lueur amusée persistant dans son regard. Est-ce que tu peux dire, à présent, que tu pourrais envisager ta vie auprès de quelqu'un d'autre ?

— Non, mais ce n'est pas de l'amour pour autant.

— Ranger Miller, se moqua affectueusement Andy, je ne vous savais pas si fleur bleue !

Garett lui envoya un regard noir et le rire d'Andy résonna une fois de plus dans la clairière. Il n'avait jamais vu l'acteur aussi vivant et épanoui. La joie était une émotion qui lui allait bien.

À cette pensée son bas ventre se contracta et il se détourna pour dissimuler une légère rougeur et se rhabiller. Andy se pencha à son tour sur ses vêtements et les enfila.

— Non en effet, répondit-il finalement avec plus de sérieux, ce qui nous uni pour le moment, ce n'est pas de l'amour.

Il s'approcha de Garett et glissa ses bras autour de sa taille. Il était plus petit que le ranger, mais semblait se comporter comme s'il le surplombait.

— Mais toi aussi tu es mon genre d'homme. Et nous avons tout le temps du monde pour apprendre à nous connaître.

Et sans laisser le temps à Garett de lui répondre, il se dressa et vint déposer un baiser sur ses lèvres. Ce dernier ne mit pas longtemps à réagir et le lui rendre. Leur premier baiser avait été échangé pour sceller un pacte. Ce second n'avait pour but que de se découvrir mutuellement. Les bras de Garett vinrent se refermer à leur tour autour d'Andy et l'attirèrent à lui pour le presser contre son corps.

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