Scène 11 : Où un film va pouvoir commencer

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Le lendemain, il régnait dans les lieux une effervescence électrique. Garett le sentit dès qu'il se réveilla, et cela se confirma lorsqu'il descendit à la salle à manger pour le petit déjeuner. Tout le monde ou presque était déjà debout et les conversations se déroulaient par petit groupe, dans un brouhaha inaudible.

— Il se passe quelque chose ? demanda Garett en s'installant en face d'Oliver qui avait déjà pratiquement terminé de manger.

— Apparemment le réalisateur arrive aujourd'hui. Son assistante court partout depuis ce matin pour être sûre que tout soit prêt. De ce que j'ai compris, le tournage doit pouvoir commencer dès demain.

Garett hocha la tête en signe de compréhension.

— Et tu penses qu'ils seront prêts ?

— Ils ont plutôt bien avancé hier. Les décorateurs ont fait un boulot monstre pour aménager les décors intérieurs, et les techniciens ont terminé d'installer le matériel extérieur. De ce qu'ils m'ont dit, ça devrait être faisable. Et de ton côté ?

Garett lui lança un regard morne.

— Ils ont fait du cheval. Rien d'extraordinaire.

Oliver éclata de rire devant l'enthousiasme de son collègue.

— Tu n'as pas pris de photo ou discuté avec eux ?

— Pourquoi faire ?

— Eh bien ce sont des acteurs. Et surtout il y a Clark Harrison. Ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de rencontrer un acteur aussi célèbre.

— Si tu veux, je te laisse ma place. Comme ça tu pourras discuter avec eux autant que tu veux.

— Oh non ! Surtout pas. Je m'en voudrais de te gâcher un tel plaisir. Et puis, je suis sûr qu'avec ton amabilité légendaire tu ferais un merveilleux accueil à Henry Scott.

Au bout de la salle, la voix de Dolores résonna, signe qu'elle engueulait quelqu'un. Le sourire d'Oliver s'élargit.

— Non franchement, entre Dolores et toi, je ne sais pas lequel fera le plus impression auprès du réalisateur.

Garett envoya un regard noir à son collègue.

— On sait parfaitement être poli et aimable quand le besoin s'en fait sentir.

— Oh j'adorerais voir ça, mais tu me permettras de ne pas tenter le diable aujourd'hui.

Garett maugréa sous le rire d'Oliver. Toutefois il n'insista pas pour échanger leur place, parfaitement conscient que les ronds de jambes n'étaient pas son fort.

Il se retrouva donc dans la jeep une heure plus tard, roulant en direction du ranch. Aujourd'hui, seuls les acteurs étaient présents. Le professeur d'équitation avait prévu de se promener avec le groupe dans la forêt, histoire de les faire s'entraîner au trot et au galop pour certains. Le caméraman, ne sachant pas monter, avait préféré rester sur le site et se préparer au tournage.

Lorsqu'ils arrivèrent au ranch, chacun alla s'occuper de préparer le cheval qu'il avait monté la veille. Alors que Garett les regardait partir vers l'écurie, le propriétaire s'approcha de lui pour le saluer. Garett n'était pas étranger au ranch. Il lui arrivait à lui et ses collègues de passer régulièrement dans le cadre de leur patrouille pour s'assurer que tout allait bien.

— Alors, tu vas faire quoi de ta journée ? demanda le propriétaire en s'allumant une cigarette.

— Je pensais attendre ici tranquillement et profiter d'un peu de calme.

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