VI - Sauveuse

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Dans la petite maisonnette où la faible lumière éclairait la petite pièce sombre. Sur le sol, un petit garçon d'approximativement de neuf ans avait une telle difficulté à respirer normalement qu'il était facilement possible d'imaginer le collement des parois internes des poumons tellement que sa respiration était laborieusement pénible. Son petit corps frêle trempé de sueur tremblait sous les vielles couvertures usées. Il avait peine à ouvrir ses yeux noisette devenus vitreux par la fièvre pour accueillir son père empli d'espoir. Le petit bonhomme voulu saluer son père comme il en avait l'habitude, mais ses minces lèvres déshydratées et sa pauvre gorge asséchée par sa forte température lui fit fermer les yeux violement par la douleur et la fatigue de l'effort. Halètent de plus en plus comme si un boa lui oppressait la cage thoracique de son puissant corps saurien. Une perle salée glissait le long de sa tempe transpirante d'un mal déchirant.

Le cur de la belle Olympe se serra si fortement qu'elle crue qu'il allait cesser de pulser dans sa poitrine. Elle levait tristement son regard apatite de l'enfant pour observer la dame qui se trouvait au chevet du mourant. La femme fixait inquiète de ses yeux marrons la jeune arrivante. Sa longue chevelure châtaine qui avait perdu de son éclat était remonté sur le dessus de sa tête qui semblait tellement si lourde à portée. Sous ses mirettes épuisées, se trouvaient des cernes noircis par la fatigue qu'elle subissait depuis bientôt trois nuits. La jeune capitaine lui demandait d'un signe de tête l'approbation de la mère accablée par la souffrance de son bébé afin qu'elle puisse s'approcher du malade. Olympe jetait un rapide coup d'oeil en direction du père qui approuvait lui aussi que la jeune femme approche son fils. Elle fit quelques pas avant de s'agenouiller aux côtés du petit garçon et de poser délicatement sa main fraîche sur la brûlante joue de l'enfant pour qu'il puisse ouvrir ses yeux clos par son mal. Aucun mouvement ne se fit, alors la jeune femme levait à nouveau son regard vers la dame perturbé pour obtenir le prénom de son fils souffrant. Dans un sanglot qu'elle voulut ignorer, « Émile. » dit-elle. « Il s'appelle Émile. » essayait-elle de répété de nouveau sans montrer sa voix tremblante avec un voile d'assurance. Pour une seconde fois, elle baissait son doux regard vers le petit garçon. « Émile, je voudrais que tu faces de ton mieux afin de me répondre, d'accord. » Lui demandait-elle doucement, seulement toujours aucune réponse ne vaine. « Si tu as compris, je voudrais que tu serres ma main une fois pour oui et deux fois pour non. Est-ce que tu comprends ? » Un léger serrement se fit au tour de sa main gauche qu'elle avait glissé dans la petite menotte de l'enfant. Elle sourit faiblement en ayant ressenti la pression sur sa main, car elle pouvait y apercevoir un signe que le garçonnet désirait vivre et combattre ce qui l'affaiblissait présentement. Alors, la jeune femme reposa de nouveau sa question du départ. « Est-ce que tu as mal quelque part ? » l'interrogea-t-elle calmement. À nouveau, une pression se fit et elle demanda « Où as-tu mal ? À la tête » aucune mouvement, « Aux jambes » toujours rien « Au ventre » et un petit soubresaut vint en réponse.

Avec ses mains, elle palpa légèrement son estomac du jeune garçon et elle reçut un rapide gémissement qu'il lui déchira la gorge comme résultat de son touché. Ce qui est certain, ce qui si la douleur ne le paralyserait pas, il serait à coup sûr dans une position ftal pour protéger son abdomen.

Cela ne prit pas longtemps à Olympe de comprendre ce qui se passait chez le jeune bonhomme. Une fièvre assommante, des maux d'estomac et une paralysie causé par la souffrance et du mal à respirer normalement. L'enfant souffrait horriblement car il avait ingéré un dangereux fruit : la cerise du diable ou plus précisément de la belladone.

Si elle ne s'activait pas rapidement, il en était fini pour ce garçon. Le disfonctionnement du système respiratoire allait atteindre son apogée dans peu en faisant arrêter complétement la respiration laborieuse. Elle leva sa tête rapidement vers la mère paniquée « Il doit être plongé dans de l'eau froide immédiatement. » La dame se leva d'un bon et partie en direction de l'arrière de la maisonnette afin d'aller remplir un bassin servant autre fois pour abreuver les animaux ruminant qu'ils avaient possédés il y a déjà quelques années, aujourdhui, elle n'était plus qu'une simple baignoire. Olympe se retourna vers le père qui n'avait pas bougé d'un poil depuis leur arrivé. « Avez-vous des Stevia rebaudiana ? » L'interrogea-t-elle. L'homme fronça les sourcils à un telle point qu'ils étaient au point que de ne devenir qu'un seul trait épais dans son visage. Voyant son incompréhension, elle utilisa un nom beaucoup plus connu que l'appellation scientifique. « Avez-vous de l'herbe à sucre ? » Ses yeux devenus telle des soucoupes et il tourna les talons en direction de l'arrière de la maison où son épouse était partie plus tôt.

La dame revient quelques minutes plus tard pour annoncer que l'auge était empli d'eau froide du puit. La jeune femme hocha de la tête « Est-ce que vous avez du sel et un mortier avec son pilon ainsi d'un grand gobelet ? » lui demanda-t-elle. La mère approuva et se dirigea vers une petite cuisinette où elle sortit un pot d'argile qui contenait le sable salé. Olympe retira la vielle couverture trouée du petit corps fragile et glissa prudemment son bras droit sous les épaules fragiles et son bras gauche sous les genoux devenus osseux. Elle fit déposer délicatement la tête du petit au creux de son cou afin qu'il soit confortable pendant le trajet vers la baignoire.

Devant le bassin, elle fit immerger lentement le corps pour qu'il puisse s'adapte à la froideur de l'eau. La jeune femme appuya le cou du petit sur le rebord de l'abreuvoir. Elle regarda la mère en lui déléguant sa place du surveillant attentif afin que sa tête reste hors de l'eau et vérifier que son état reste stable ou s'améliore. La capitaine prit des mains de la femme les récipients demandés pour commencer ça concoction contre la déshydratation.

Le père arrivait au niveau des dames et tendit tout essoufflé une plante d'un vert claire où une odeur sucrée s'échappait de la coupure fait par l'arrachement de la tige à la racine. Elle s'empara du végétale et s'installa à une petite table qu'elle avait aperçu en sortant de la chaumière. Elle déposa ses produits et commença à casser la tige pour le mettre entièrement dans le mortier et ensuite ajouter quatre pincés grossière de sel. Pendant un peu plus de cinq minutes, elle moulu les ingrédients pour en faire une purée homogène. La capitaine laissa son mélange reposer pendant qu'elle partit au puit afin de recueillir de l'eau avec le seau de bois humide. Elle le transporta facilement à la table. La jeune femme fit glisser la mixture du bol en pierre afin de la transvider dans le grand gobelet. Elle ajouta de l'eau jusqu'à atteindre cinq centimètres du rebord. Avec le pilon, elle mélangea la préparation jusqu'à atteindre un liquide épais et verdâtre. Olympe s'approcha du petit garçon en appuyant pour une seconde fois sa main sur sa joue brûlante. « Émile, tu vas devoir boire un remède qui te feras sentir mieux. Le goût ne sera pas l'une des meilleures choses que tu auras goûtés, mais il t'aidera. » lui dit-elle tendrement pour ne pas le brusquer. Elle apporta le verre à ses lèvres desséchés. La grimasse ne se fit pas attendre, mais il but goulument jusqu'à la dernière goute. Maintenant, il ne restait plus qu'à surveiller l'état du petit bonhomme et prier Asclépios pour qu'il vienne en aide à l'enfant.

***

La noirceur endormant le soleil s'effaça pour laisser apparaître l'astre solaire. Elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit pour veiller sur ce petit. Les parents n'ayant pas dormi depuis trois nuits, la fatigue les avaient emportés dans un profond sommeil. La fièvre s'était éteinte il y avait peu et depuis elle surveillait le moindre geste de réveille qui pouvait arriver à tout moment.

Les paupières s'ouvrirent tranquillement et puis se refermèrent rapidement pour cacher des yeux noisette contre l'agression d'un trop plein de lumière. À nouveau, deux iris se montrèrent pour admirer un lever de soleil complètement différent que les matins habituels dont il se revêtait. En tournant la tête, il aperçut une femme. Elle aussi était différente. Elle lui était inconnue, mais quelque chose de doux et chaleureux se dégageait de ses yeux qu'il admirait. La femme qui se trouvait à ses côtés semblait être une créature extraordinaire et enchanteresse ce qui n'était pas le cas pour les personnes qu'il côtoyait tous les jours. Elle était à cette instant l'image même d'un ange-gardien. Sa voix aussi lui était familière et réconfortante. « Bonjour petit bonhomme. Je suis heureuse de voir que tu es réveillé. Comment vas-tu ? » lui dit-elle doucement. « Bonjour, je vais bien. » répondit le garçon. Elle sourit et lui tendit la main afin qu'il sorte de cette baignoire dont il n'avait pas du tout remarqué qu'il s'y trouvait.

Suite à s'être fait sécher par la capitaine, il se dirigea vers la chambre de ses parents suivi de près par cette dernière. Ils étaient là, à dormir avec un air d'inconfort et d'inquiétude collé sur le visage. Le petit s'élança sur son père et sa mère pour les enlacé. Le bonheur irradiait de leur sourire. Rien n'avait été si beau à voir dans sa longue vie de capitaine. La petite famille se retourna vers leur sauveuse et elle fut ensevelie de remercîment et d'embrassades mouillé par les larmes de joie parentale.

Elle ne regrettait absolument rien, au contraire, elle en était fière.

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