VIII - Regards dominateurs

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Dans un coin où reposait de la paille et un semblant de couverture dévoré par des mites, elle s'était posé afin d'éviter tout contact avec le sol froid et humide de la petite cellule. La nuit était tombée depuis peu, mais elle ne laissa Morphée l'emporter dans le pays des rêves pour ne plus être apte à faire face à l'homme qui l'avait enfermé plus tôt. Le sang sur son doux visage avait cessé de coaguler il y avait un moment déjà, mais cela ne la dérangeait point. Ce n'était pas la première fois que fameux liquide vitale se retrouvait sur elle malgré et que là plus par du temps, il appartenait à quelqu'un d'autre.

Le clair de lune illumina une partie de la pièce à barreaux ferrés. La porte de la prison s'ouvris dans un affreux grincement et elle se referma brutalement. Des pas fessant craquer les vielles planches se rapprochaient lentement vers les tiges métalliques, puis une silhouette masculine se dessina devant la cage donnant des frissons à la jeune femme caché dans l'ombre du recoin.

Les rayons lunaires éclairèrent une figure glaciale. Des cheveux d'un noir obscur reposaient délicatement sur sa tête et sur de petites pommettes aussi froide et blanche que sa peau laiteuse qui ne semblait pas avoir déjà été en contact très souvent avec les rayons chaleureux du soleil, reposaient tranquillement deux billes d'un vert forêt sombre et ténébreux. Un mince nez accentuait ses traits polaires et pour conclure l'oeuvre facial, des lèvres charnues et rosés lui donnaient l'air surréel.

Même dans cette nuit, il semblait la voir ratatiné dans son coin comme un pauvre chien apeuré de son maître violant. Seulement, l'homme à la toge n'avait pas été physique avec la jeune capitaine. Au contraire, il n'avait nullement posé la main sur elle, mais le mal qui englobait ses pupilles ébènes. Un frisson se glissa sur le long de sa colonne vertébrale lorsque la clé sinséra à lintérieur de la serrure dans un bruit froid et métallique. Elle redoutait le grincement de cette porte ferrée qui la protégea de l'homme. Sa gorge se serra au moment où son pied se posa à l'intérieur de la sombre cellule. Comme capitaine, elle devait garder son sang-froid et ne pas montrer ses émotions, car elle savait que cette faiblesse lui serait fatal. Elle fit donc comme elle faisait toujours : enfermer son cur dans un coffre bétonné et celé. Sa dernière pensé avant de se refermer sur un terrible froid glacial, elle pria tous les dieux qu'Iril reste loin. Que son tendre ami reste sur le navire pour veiller sur son équipage.

Elle se leva tranquillement pour faire face à celui qui allait à coup sûr causer sa perte. Il était là. Solide comme un roc infranchissable et aussi frigorifiant qu'une tempête éternelle sur le plus haut des monts. Leur regard se croisa pour la toute première fois. Quelque chose se produit. Impossible d'affirmer que cette chose qu'elle soit émotion ou sentiment est un nom encore inconnu pour ces deux âmes difficiles. Leur organe principal pompa le sang rapidement et d'un seul coup. Leur cur se lièrent et battirent à l'unisson. Les souffles se fient plus lourd et les visages plus rapprochés. Seulement, un duel à l'intérieur de leur être s'imposa. Jamais au grand jamais, leur propre corps n'avait réagi de la sorte au cours de leur longue vie. Ce quelque chose de nouveau n'était nullement apprécié des deux gens.

Le vent s'introduisait entre les barreaux de la fenêtre faisant virevolte gracieusement les mèches couleur feu autour du doux visage de la jeune femme comme de minces rideaux où la brise les faisait lever doucement un soir d'été. Aux yeux du Mgr Tertius, la sorcière se releva comme étant une enchanteresse éblouissante. Son souffle resta coincé dans sa gorge, mais lorsque le bruit des cloches de l'église annonça minuit, la réalité le ramena durement à lui tout comme pour la capitaine. Le tintement bruyant du clocher actionna subitement une guerre de regard. Leur but était la domination du plus fort, mais le problème reste que ces guerriers étaient munis d'un caractère fier et orgueilleux ce qui créa des frictions dans leurs yeux agressifs et impériaux.

Chasse aux cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant