VII - Monseigneur Tertius

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Sur un mince chemin de terre battu, une calèche aux allures délabré et affreusement sale vacillait de tous les côtés au moindre creux ou élévation de la route que les roues rencontraient. Les airs de boite à ordure roulante, étaient au contraire un somptueux habitacle digne d'un homme plus que respectable.

Il ne faut jamais se fier aux apparences, ce qui est laid et crasseux, peut-être une merveille à l'intérieur.

Dans l'obscurité de la voiture, une silhouette était cachée dans un coin bien pelotonné entre les coussins ornés de broderies dorés. Les rideaux étant clos, il était impossible de distinguer des traits faciaux ou corporelle de l'individu. Une chose qui était intelligible, c'est que cette stature appartenait à un homme.

La calèche s'arrêta brusquement ce qui fit hennirent les chevaux épuisés. Le boucan produit par les bêtes, réveilla l'inconnu de la calèche. Les voiles opaques s'écartèrent sous le choc de la halte brusque, révélaient deux billes de sombres émeraudes. Une ombre inquiétante brillait dans ses pupilles qui semblaient si similaire à un puit sans fond où la mort n'est pas une option, car il y avait là encore pire en son antre.

Le cocher descendit de son affreuse montagne boueuse pour ouvrir poliment la porte à son employeur. Il baissa la tête en signe de respect et referma la portière lorsque l'homme fit sorti.

Il était là, aussi droit qu'une colonne indestructible des panthéons. Inébranlable, il regardait les villageois sans aucune émotion amicale ou même voir détestable. Il se sentait puissant et si fort que nul mot ne pourrait le détruire ou le faire plier, même le Seigneur ne lui arrivait pas à la cheville. Il était l'image même de l'homme désiré par tous, à un tel point que Apollon lui aurait donner le titre du Dieu désirable. Sa beauté était légendaire et les femmes se voyaient complètement attristées de le voir inaccessible. Il était homme d'Église. Il était Monseigneur Tertius.

***

Marchant nonchalamment dans les rues bondées, les regards des passants épiaient chacun de ses mouvements comme si à tout moment, elle pourrait les attaquer. La capitaine du Neptune entendait les murmures et les chuchotements que beaucoup disaient à son égard. Elle savait que les rumeurs qui avait commencé à s'étendre la nuit dernière, venait des messieurs qui avait un peu plus tôt essayé de la prendre comme une simple fille facile. Ce n'était pas la première fois qu'elle était visé par des dires exagérés. Elle savait qu'elle n'était pas en mesure de les stopper définitivement et que de tout façon, elles continueraient à devenir de plus en plus mensongères à son sujet.

Elle n'était plus qu'à quelques centaines de mètres du port, mais elle fut immobilisée par une forte douleur à la tête. Une pierre avait été lancé. Une dame aux cheveux grisonnant la regardait avec un tel dégout et une forte rage. Un liquide poisseux et sentant fortement le fer longea la courbe de son arcade sourcilière droite. La douleur était fulgurante, mais ce n'est pas ce qui allait l'arrêter de continuer son chemin de départ, seulement, la vielle dame s'écria de colère « Monstre. Créature infâme. Retourne avec ton maître Satan » Olympe avait l'impression que de l'écume de rage sécoulait du coin de sa bouche. Elle comprenait les mots, mais ne voulait pas les entendre. Le village s'était complètement arrêté dans le temps pour un moment afin de mieux observer la scène de dénigration avec une excitation malsaine. Ils ne voulaient qu'une seule chose. Un mot. Le mot qui condamnait à la potence. « Disparait sale... Sorcière ! » Un poids immense s'abattit brutalement sur ses minces épaules. Avant elle était accusé de magicienne et d'enchanteresse, mais aucune personne n'osait venir sans prendre à elle par peur d'avoir un mauvais sort ou une malédiction fatale. Mais présentement, elle voyait que ces citoyens n'était pas au courant des histoires qui se rattachait à l'imposant Neptune, donc son savoir et sa connaissance était complètement inconnu encore pour eux. Leur village était refermé sur lui-même et elle commençait à croire que la vérité est que cette île est peut-être finalement évitée par les voyageurs.

Des hommes possèdent des musculatures colossales commença à encercler dangereusement la jeune femme. L'atmosphère était électrisante alors il était simple de comprendre qu'une baston allait éclater dans peu de temps.

Les premiers coups furent donnés par le plus stupide du groupe. L'homme se trouvait derrière elle donc il profita du fait qu'elle ne le regardait pas et il s'élança sur la jeune femme avec un bâton. Il leva son bras robuste et l'abattit sur la tête de sa victime, seulement, elle fut plus rapide. Olympe s'était déplacé sur le côté pour éviter le coup et lorsque le stick ce fracassa sur le sol, avec vitesse, elle se retourna afin de poser son pied sur ce dernier ayant pour but de le briser définitivement. Par la suite, elle remonta sa jambe droite pour atteindre le piffe de l'homme avec son genou. Le baraqué s'effondra sur le sol en s'agrippant fermement son nez brisé.

Un second fonça tête baissée sur sa cible, mais il fut stoppé par une vive douleur à son genou gauche. Elle s'était accroupie en pivotant sur elle-même pour frapper violemment à l'articulation de son attaquant. Tout comme son camarade, il se retrouva rapidement au tapis.

Il n'en restait plus que deux. Les balourds s'échangèrent un regard d'accord commun et dans un même pas, ils se ruèrent sur la jeune femme qui commençait réellement à s'amuser. Il faut avouer que cela fessait quelques jours qu'elle n'avait pas jouée comme tel avec des idiots ayant sûrement les capacités mentales d'un Kakapo ce qui signifie que l'imbécilité est complètement absurde chez eux. Enfin bref, elle saisit les manches de leur veste et les croisa brusquement ce qui fit que leur crâne des messieurs se heurtèrent si brutalement qu'un éco de vide résonna si fort que l'auditoire l'entendit sans aucun problème.

Les bagarreurs gémissaient de douleur à ses pieds. Un petit sourire de satisfaction étira ses lèvres pulpeuses, mais un bruit sourd la sorti de sa contemplation. Elle tourna lentement sa tête vers le son aucunement affecté par le rugissement du canon.

Un individu se tenait droit comme un piquet devant une sombre église et cela à un tel point qu'elle crut que les disques de sa colonne vertébrale étaient bétonnés tous ensemble pour ne former qu'un seul pilier inattaquable. Dans une soutane d'un noir ébène aux reflets violacés et de coutures pourpres, un homme au regard ensorcelant, mais dont l'âme ne possèdent aucun amour, la regardait comme une prise tant attendue.

Elle se sentait réellement comme si elle était une proie sans espoir de vivre prise dans les griffes du prédateur affamé. Un sourire carnassier apparu sur son visage de marbre. Jamais elle n'avait ressenti cette impression d'être une moins que rien, mais à ce moment précis, elle n'était plus une capitaine fière et prospère, mais une femme complètement seule, seulement, elle n'oserait le démontrer pour que cet homme puisse l'utiliser contre elle.

« Je crois bien que vous avez assez causé de mal ainsi, Madame. Devrais-je réellement vous désigner comme tel, Sorcière. » Dit-il d'une voix douce et sensuelle. Il fit signe de la main à deux hommes qui se précipitaient à venir enfermer ses bras frêles de leur forte poigne. Olympe ne se débattit point, car elle savait que si elle continuait à se battre pour retrouver sa liberté, son équipage se retrouverait en danger.

Elle se fit trainer de force vers ce qui semblait être une prison. Dans la foule, elle croisa les yeux de son tendre ami. La jeune femme voyait qu'il se préparait à la défendre, mais Olympe secoua de la tête négativement pour lui faire comprendre de la laisser et de rejoindre le navire. Son expression était dépitée et inquiète, mais il ne bougea pas d'un poile comme demander. Il l'a suivi jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans l'antre de fer suivi par le pire des démons en personne.

Chasse aux cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant