Concrétisation...

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Debout devant le réfrigérateur ouvert, alors que je suis accoudée au comptoir de sa cuisine à l'américaine, Maxime fait l'inventaire de son contenu. Son appartement est plutôt sympa, la décoration sobre mais de belle qualité montre qu'il aménage son domaine peu à peu, au gré de ses rentrées d'argent. Plus petit que le mien, il est aussi moins bien situé. Alors que je n'ai que quelques mètres à faire pour plonger dans la piscine, et juste une station de bus à attraper pour me rendre à mon travail, il est obligé de se déplacer en voiture.

J'aurais pu l'inviter chez moi, mais j'ai besoin de me sentir libre de quitter les lieux quand j'en ai envie, sans craindre l'incruste. Pas que je ne veuille pas de lui, mais j'ai besoin de me ménager une porte de sortie. Et si notre aventure devait tourner court, ça me déplairait de lui avoir ouvert mon intérieur. Enfin, je veux parler de mon propre univers, parce que mon intérieur, il l'a déjà visité en profondeur !!!

— Que veux-tu boire ?

Toujours sérieusement excitée, je rétorque à sa question sans réfléchir :

— ton jus !

Il se redresse vivement et me jette un regard mi offusqué mi hilare ;

— sans verre ?

— J'adore boire à la source !

— On avait dit que c'était mon tour, répond-il d'une voix suave, en approchant.

Je recule vers le canapé, sans le quitter du regard. Mon attitude l'invite à me suivre. Lorsque mes genoux cognent contre le bord en velours, je me laisse choir en jouant sur son instinct de chasseur. Mes doigts remontent légèrement l'ourlet de ma jupe alors que j'écarte les cuisses, afin de lui offrir une surprise.

Ses yeux manquent la désintégration de peu.

— Où est...

Il se tourne vers le comptoir, où repose l'objet du délit. Son éclat de rire résonne dans la pièce, rompant le charme. Flûte. J'ai dû me tromper quelque part. Aaah, peut-être pas, si j'en crois sa mine carnivore quand je fais mine de resserrer les jambes.

— Reste comme ça !

Ouaaah, c'est la première fois qu'on me donne un ordre auquel j'ai envie d'obéir ! J'écarte de nouveau les cuisses, faufilant une main pour dissimuler l'objet de son attention.

— Non, enlève ta main.

J'affiche ma moue de peste aguicheuse, et soulève juste un doigt. Il grogne sa désapprobation et vient se planter juste devant moi. D'un petit coup de genou, il m'oblige à mieux ouvrir les jambes. Ma main est toujours là, dernier rempart préservant ma fausse pudeur. Nous nous défions sans un mot. L'excitation monte encore d'un cran. Mon visage est juste à la bonne hauteur. Sa main s'attarde sur la boucle de ceinture, caressant le métal avec la sensualité dont il pourrait tout aussi bien user pour se toucher directement. J'émets un petit bruit de gorge, à l'idée de pouvoir de nouveau goûter sa chair.

— Tu me tues.

D'un léger mouvement de tête, je quémande la suite. Il défait sa ceinture avec une lenteur horripilante, déboutonne son jeans en prenant encore plus de temps. Je trépigne tellement que mes genoux se rapprochent pour l'emprisonner entre mes cuisses. Son rire silencieux me rappelle que le chasseur, c'est bien lui.

Maxime a beau être plus jeune, il n'en reste pas moins un mâle sûr de ses désirs. Je l'avais plus ou moins pressenti, mais ses gestes me le confirment. Tout à l'heure, il a peut-être perdu le contrôle, mais je devine qu'il aime maîtriser l'action. Je nage en pleine confusion. Suis-je en mesure de tolérer cette perte d'ascendant ? Pour l'instant, cela m'amuse. Probablement parce que je suis aussi excitée qu'un cirque de puces savantes. Le sexe n'est qu'un jeu entre nous. Mais ai-je vraiment envie de m'effacer pour faire passer son plaisir en priorité ?

Le coachOù les histoires vivent. Découvrez maintenant