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Je pensais avoir besoin de savoir d'où je venais pour savoir où j'allais. Sans savoir tout ce que ça impliquait. -Shakespeare-

Une jeune femme rentrait de l'école, son sac sur le dos. Elle était chez elle plus tôt que d'habitude, un de ses professeurs était tombé malade. La jeune femme passa la porte de chez elle, entendant les cris de son père dans le salon. Elle enleva ses chaussures et sa veste chaude sans faire de bruit, écoutant d'une oreille la dispute même si elle ne devrait certainement pas le faire. Elle regarda par la porte, son père était dos à sa fille sur l'un des fauteuils rouges du salon. Il s'énervait sur une personne, qu'elle devinait être sa mère à travers le téléphone. La discussion tournait autour d'un mystérieux sujet dont sa mère semblait ne pas vouloir lui parler. Cela poussa al jeune femme à rester discrète pour en savoir plus. Elle savait pourtant que la curiosité était un vilain défaut mais c'était plus fort qu'elle.

Quand son père raccrocha, la jeune femme qui devait à peine avoir dix sept ans, se déplaça doucement et s'assit en face de son père sur la table basse. Voyant son air coupable, le père comprit bien vite que sa fille avait tout écouté.

"Shakespeare, je ne t'ai pas entendu rentrer, tu es là depuis longtemps ?" questionna-t-il il voulait savoir exactement ce qu'elle avait entendu

Espérant peut-être en pas avoir à lui annoncer lui-même malgré que sa femme le lui ai interdit. Cependant ce secret trainait depuis bien trop longtemps entre eux et commençait à déchirer le couple.

"Quelques minutes. Pourquoi tu t'engueules avec maman ?' interrogea Shakespeare avec un doux sourire

Son père sembla hésiter, il ne voulait pas que sa fille croit à des choses fausses, mais ils ne pouvaient pas continuer à le cacher plus longtemps. Elle pourrait l'apprendre d'une autre manière. C'était mieux de sa bouche de toute façon.

Shakespeare attendait patiemment qu'il parle, elle en profita pour attacher ses cheveux roux en queue de cheval. L'adolescente observa le salon, tombant sur les photos de sa famille, elle était présente sur de nombreuses, plus jeune. Les murs portaient encore les traces de stylo ou des feutres qu'elle avait fait plus jeune. C'était dans cette maison qu'elle avait grandi, elle s'y sentait bien, sereine. La rousse reposa son regard sur son père quand celui-ci commença à lui parler.

"Tu sais que je t'aime, tu es ma fille et ça ne changera jamais quoiqu'il se passe. Tu le disais toi-même plus jeune, je ne te ressemble pas... C'est ce que nous ne t'avons jamais dit avec ta mère..."

Son père ne possédait effectivement aucun trait de ressemblance avec elle. Rien que ses cheveux roux. Elle ne les tenait d'aucun d'eux mais la jeune femme ne voyait pas où il voulait en venir. Ou en tout cas, elle ne voulait pas comprendre sans qu'il lui dise. Il soupira avant de la regarder droit dans les yeux tenant dans ses mains, les mains de sa fille comme quand elle était plus jeune.

"Je ne suis pas ton père biologique." annonça-t-il

L'homme avait un sourire triste, il aimait sa fille de tout son cœur malgré qu'elle ne soit pas de son sang. Il l'avait vu naître et grandir, alors pour lui ça n'avait jamais rien changé mais il devait lui dire. Parce que maintenant qu'elle était grande, elle devait apprendre certaines choses.

Dans la tête de la rousse, c'était le chaos. Elle comprenait ce qu'il venait de dire et c'est comme si elle l'avait toujours su. Mais l'entendre à voix haute était difficile. De plus, de nombreuses questions lui venaient à l'esprit. Qui était son père biologique ? Pourquoi avaient-ils attendu aussi longtemps pour lui dire ?

Elle se leva, ayant l'impression de manquer d'air. Elle devait sortir, c'était un besoin impérieux auquel elle ne parvenait pas à se soustraire. La pièce dans laquelle elle se sentait habituellement si bien lui donnait l'impression de se refermer sur elle. Elle enfila ses chaussures et son manteau sans répondre à son père qui l'appelait. Lizie le cocker de la famille l'attendait assise devant la porte alors elle prit sa laisse et l'attacha sur le harnais de la chienne.

Shakespeare [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant