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On ne doute plus quand la personne  nos côtés marche dans la même direction que nous. -Shakespeare-

La rousse se leva, n'ayant toujours pris aucune décision. Puis elle ouvrit la baie vitrée. Une brise de vent froid la rappela à l'ordre. Ils risquaient surtout d'attraper une bonne crève si aucun d'eux ne se décidait. Blaise l'avait suivi comme son ombre. Il y avait à peine quelques centimètres entre leurs deux corps. Shakespeare se sentait bien, parvenait à réfléchir facilement malgré les effets de l'alcool. Elle se tourna vers le brun, le regardant dans les yeux, un doux sourire sur le visage. Oui, elle avait envie de céder à l'envie de la petite voix qui lui soufflait d'embrasser le jeune homme en face d'elle.

"Il est hors de question que je finisse dans la piscine. Je ne veux pas choper la mort." lança-t-elle assez fort pour que les personnes à l'intérieur l'entendent aussi

Sans quitter des yeux le brun, elle attrapa sa nuque et posa ses lèvres en l'attirant vers elle. Ce fut un baiser qui sembla durer un moment, ils finirent par se séparer. La rousse savait qu'aucun invité n'avait manqué la scène. Ils se séparèrent et retournèrent s'asseoir. Blaise ne la lâcha pas du regard. Une autre demi-heure passa, la rousse ressenti le besoin de sortir. Ils avaient basculé sur un jeu d'alcool, et elle avait l'impression que son organisme allait régurgiter le maigre repas qu'elle avait avalé. C'est-à-dire des gâteaux apéritifs. Elle se releva, alla chercher sa veste et sortit par la baie vitrée. Elle s'assit dans le jardin, dos à la maison, la tête entre ses genoux, essayant de faire passer son envie de vomir. La rousse n'observait même pas le paysage nocturne face à elle. La maison de son amie était perchée sur une colline et surplombait le village. Shakespeare entendit quelqu'un s'approcher, elle se retourna pensant que s'était certainement Pamela venant prendre de ses nouvelles. C'était toutefois Blaise qui s'assit à côté d'elle. La Jeune femme tenta l'humour pour que celui-ci ne s'inquiète pas de son état.

"Donc, là tu me suis ?" questionna la jeune femme avec un sourire ressemblant plus à une grimace

"Tu n'avais vraiment pas l'air bien, alors je voulais savoir si ça allait." avoua le jeune homme

Shakespeare lui fit un sourire de remerciement, elle posa naturellement sa tête sur l'épaule du brun. Il avait le don de lui faire se sentir bien, à sa place alors même qu'elle ne se sentait pas bien.

"J'ai mal au ventre, j'ai l'impression que je vais vomir mes organes. Enfin, j'aurais peut-être pas dû boire autant, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même." expliqua la jeune femme "Enfin toi, tu n'as pas l'air affecté?"

Cela étonnait réellement la jeune femme. Blaise avait bu beaucoup plus qu'elle, pourtant il ne montrait aucun signe de ce que faisait l'alcool à son corps.

"J'ai plus d'expérience, jeune padawan. Je vous apprendrai quand vous serez plus grande." lança-t-il faisant semblant de la prendre de haut

Cela eut pour effet de faire rire la rousse. Blaise songea que c'était le plus beau son qu'il n'avait jamais entendu. Il aurait voulu qu'elle ne s'arrête jamais."

"Tu n'as que deux ans de plus, idiot." repliqua-t-elle en lui donnant un léger coup d'épaule

Blaise attrapa son bras faisant semblant d'avoir mal. Ses idioties avait le don de faire rire la jeune femme qui ne aprvenait plus à s'arrêter. Peut-être était-ce dû en grande partie grâce à l'alcool. A cet instant, la rousse se sentait bien, ayant totalement oublié la raison pour laquelle elle était sortie au début.
Shakespeare finit par se calmer, laissant le silence les entourer. C'était agréable, leur esprit vagabondant en observant l'autre à la dérobée. Blaise se tourna vers la rousse en souriant.

"Normalement, c'était à moi, de t'embrasser tout à l'heure." chuchota-t-il pour qu'elle seule l'entende

Shakespeare sentit un doux frisson dans son dos. Le jeune homme posa ses lèvres sur celle de Shakespeare l'entrainant dans un nouveau baiser. L'esprit de la rousse venait de se déconnecter. Elle était concentrée seulement sur ce qu'elle ressentait. Il remuait quelque chose en elle, ça elle en était sûre. Puis il relâcha sa joue qu'il tenait et dont Shakespeare n'avait même pas remarqué la position. Le jeune homme s'entendit sur le sol, le regard fixé sur les étoiles. Shakespeare quant à elle était toujours assise, regardant face à elle. Elle ne savait pas quoi faire, et ne voulait pas céder à ses envies qui lui soufflait de se blottir dans les bras du brun.

"Tu ne rentres pas ?" questionna Shakespeare même si elle n'avait pas du tout envie qu'il le fasse

"La seule fille qui m'intéresse est dehors. Il n'y a donc pas de risque."

Shakespeare sourit niaisement, il était beaucoup trop gentil et mignon avec elle. Cela secouait quelque chose en elle, de nouvelles sensations que la rousse n'avait jamais connu. Toutefois, elle décida de le taquiner.

"Et tu as pensé à si je n'étais pas intéressée par toi ?"

Blaise rit amusé. Il avait très bien compris qu'elle n'était pas sérieuse, si elle l'avait été, il n'aurait en aucun cas forcé. Parce qu'elle avait le droit de choisir ses relations.

"Pourquoi avoir accepté un autre rendez-vous avec moi alors ?" contra-t-il

Shakespeare se mordit la lèvre. Elle devait être sincère, parce qu'elle était terrifiée que ça aille trop vite. Qu'ils n'apprennent pas à se connaître et qu'au final ça ne marche pas.

"Tu me plais vraiment. Mais j'ai peur qu'on aille trop vite." expliqua-t-elle.

Alors qu'elle s'attendait à ce que le brun se moque d'elle ou à une autre réaction, celui-ci tendit sa main pour caresser doucement sa hanche.

"Je sais, on va prendre le temps de se connaître. J'ai envie que ça marche." lui avoua-t-il

Ils étaient sur la même longueur d'onde ce qui soulagea grandement la rousse.

Shakespeare [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant