16

41 5 0
                                    

Que faire quand c'est contre vous-même que vous devez vous battre ? -Shakespeare-

Seven était assis sur sa chaise de bureau tournée vers Shakespeare. Il lui tendit une clé USB et un ordinateur portable, leur ami avait tenu sa promesse. Il leur avait tout installé sur l'ordinateur. Seven avait envoyé un message à Shakespeare juste avant de devoir sortir. Une semaine était passée et ce samedi il y avait un tournoi sur un jeu avec quelques amis.

"Tu ne veux toujours pas me dire ?" questionna-t-il par pure curiosité

"C'est mieux si tu ne sais rien, je t'en dois une, merci !"

Shakespeare le prit dans ses bras avant de tout récupérer et de partir vers la chambre de Blaise alors que Seven quittait la chambre et sortait rapidement de l'appartement en claquant la porte. La rousse posa le tout sur le bureau de Blaise avant de récupérer ses affaires. Elle enfila une tenue entièrement noire, la veste qu'elle portait où de nombreuses poches étaient remplies de différentes choses, dont des bandages, des couteaux et autres. Puis elle enfila son pantalon noir en simili-cuir. Elle se fichait que Blaise puisse la voir après tout. Le brun était de toute façon occupé à configurer l'appareil. Aucun bruit dans l'appartement ne se faisait entendre. Tout le monde était sorti, ce qui leur laissait l'appartement pour eux seuls. Shakespeare s'observa dans le miroir et enfila ensuite un masque chirurgical noir. Tout ce qu'elle voulait était qu'on ne la reconnaisse pas, même si quand elle utilisait ses pouvoirs de façon éclairé et non pour se défendre ses yeux et ses cheveux viraient au noir.

"Tu as des petits airs de catwoman. Je crois que tu devrais la porter plus souvent." annonça Blaise avec un sourire charmeur

Cela fit rire Shakespeare qui roula des yeux. Elle aurait été étonnée qu'il ne fasse aucune remarque. Pourtant sa tenue la moulait sans en faire trop.
Blaise se tourna face à l'ordinateur et lança le logiciel dessus, Shakespeare ne faisait pas attention à ce qu'il faisait. Elle ne comprenait pas tout et préférait laisser Blaise s'en charger. Le résultat fut concluant. La voix du centre d'appels d'urgence de la police et des pompiers s'élevèrent. Seven sans qu'il l'ait demandé avait ajouté un processeur capable de trier les informations par ordre d'importance. Blaise chercha pendant quelques instants. Il ne voulait pas que la jeune femme se retrouve pour la première fois où elle utilisait ses pouvoir dans une situation trop compliquée à gérer pour elle. Il trouva exactement la mission qu'il lui fallait. Shakespeare était quant à elle en train de brancher ses écouteurs sur son téléphone pour entendre Blaise.

"Tu vas commencer par quelque chose de facile..." annonça Blaise

Shakespeare hocha la tête en commençant à écouter le message qu'avait isolé Blaise. Elle disparut à peine le message terminé. Surprenant son petit ami. Celui-ci reçut un appel qu'il prit immédiatement. Il était là pour l'aider à distance.

La jeune femem apparut quand à elle, au milieu d'un parc où une foule de gens était présente. Ses cheveux avaient maintenant la couleur de la nuit. Les gens s'écartèrent en l'observant, effrayés et fascinés par son entrée et son étrange apparence, ils n'avaient aucune explication rationnelle. Shakespeare analysa la scène et vit rapidement la petite fille coincée assez haut dans l'arbre où la branche semblait prête à craquer. Elle tenait dans ses bras un chat aussi effrayé qu'elle. Shakespeare se téléportait à nouveau sur une branche plus bas. Avant de faire quoique ce soit, elle devait rassurer la petite fille. Elle en oublia même les gens autour. Tout ce qu'elle voulait c'est que cette enfant soit au sol en sécurité avec le félin.

"Comment tu t'appelles ?" demanda doucement Shakespeare en vérifiant que la branche n'allait pas craquer sous les pieds de la petite fille

Celle-ci avait les larmes aux yeux et ses cheveux blonds accrochés en tresses étaient pleins de feuilles, le petit chat noir quand à lui miaulait.

"E..Elena." dit la petite en reniflant

"On va faire quelque chose Elena, Tu me donnes le chat, je le pose en bas et je reviens tout de suite pour toi. D'accord ?" explica Shakespeare sachant très bien que la petite fille ne voudrait pas descendre avant le chat qu'elle était venue sauver

Elena hocha la tête tandis que Shakespeare grimpa à la main sur quelques branches plus haut. Elle prit dans ses bras le chat qu'elle posa au sol après s'être à nouveau téléporté. Ensuite elle revint à la place qu'elle venait juste de quitter et tendit les bras vers la petite fille, un sourire rassurant sur le visage. La branche craquait de plus en plus et n'allait pas tenir bien longtemps.

"Viens, on va rejoindre ta mamie."

Shakespeare avait supposé que la vieille femme, qui sanglotait en appelant la petite fille était de sa famille. La jeune femme apparu à nouveau en bas et déposa la petite fille à côté de sa grand mère. Les pompiers étaient là médusés de la scène à laquelle ils venaient d'assister. Avant que qui que ce soit puisse la remercier ou lui poser des questions Shakespeare s'évanouit dans les ombres ne laissant derrière elle qu'une traînée de poussière noire. Elle apparut à côté de Blaise qui la prit dans ses bras fière d'elle. La jeune femme retrouva sa couleur de cheveux normale.

"Tu as réussi, je suis vraiment fier de toi Petite Flamme." la félicita son petit ami

L'ordinateur leur ouvrit une page où une vidéo devenue virale en à peine quelques minutes se répandait sur Twitter, elle n'était clairement pas passée inaperçue mais tant pis. Il était trop tard pour penser à ça maintenant, elle ferait plus attention la prochaine fois.

*

Plusieurs semaines étaient passées, Shakespeare et Blaise avaient réussi à aider de nombreuses personnes. Il était environ une heure du matin, Shakespeare était dans sa chambre, sur son ordinateur, pour finir un devoir quand son téléphone vibra. Blaise venait de lui envoyer un message, une zone industrielle non loin d'habitation qui prenait feu. La rousse n'attendit pas une seconde de plus pour changer son pyjama avant de se téléporter là bas.Mais là où un bâtiment en feu devrait se trouver, rien n'y est. Alors qu'elle allait appeler Blaise son téléphone vole au loin. Shakespeare se retourne surprise faisant face à une personne comme elle. Des yeux noirs. Ils sont de la même espèce. Et malgré que cela la rassure qu'elle ne soit pas la seule au monde quelque chose lui dit qu'il ne lui veut pas du bien.

"Attends." annonce la voix grave de l'homme

Sans qu'elle ne puisse rien faire, son corps se tourne à nouveau face au bâtiment. Elle voit un homme s'approcher d'eux, le regard vague, l'air d'être un pantin. Du coin de l'œil Shakespeare voyait cet étrange homme faire un signe à sa marionnette. Celle-ci, s'aspergeait d'essence à l'aide d'un bidon que Shakespeare n'avait pas remarqué puis sortit un briquet. La jeune femme voulait crier, dire quelque chose, l'arrêter. Mais elle en était incapable. Elle sentit la présence désagréable du monstre derrière elle s'approcher de son oreille.

"Ce ne sont que des pantins, tu n'es pas comme eux. Tu peux te servir d'eux, laisse tes instincts te montrer qui tu es vraiment, démon."

Shakespeare ne comprenait plus rien. L'homme en face d'elle lui tendit le briquet. La voix dans sa tête se battait pour prendre le contrôle et mettre le feu à cet homme. Elle ne voulait que la mort de cet homme innocent. La rousse hurla pour la faire taire mais il était déjà trop tard. De lui même son corps bougea attrapant l'objet. L'homme dans son dos ricana.

"Je t'observe depuis un moment et je ne comprenais pas pourquoi tu étais différente. Maintenant, je sais. Tu ne sais même pas ta vraie nature. Laisse s'exprimer le démon en toi."

Sans qu'elle ne le contrôle, son bras lança l'humain sur le mur de l'entreprise devant laquelle ils se trouvaient. Un chemin d'essence courut jusqu'aux pieds de l'homme alors que Shakespeare lâchait le briquet allumé.

Shakespeare [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant