Chapitre 28: L'amour malgré tout

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On était en mi-juillet. Judy avait trouvé un appartement depuis un mois et depuis un mois, elle tentait désespérément de retrouver Nick. Elle l'avait pourtant cherché partout mais il n'était nulle part. Judy avait même espionné son appartement mais elle ne le voyait jamais alors Judy pensait finalement qu'il ne sortait plus de chez lui. Et ça, ça ne la rassurait pas du tout. Elle passait ses journées à faire son travail et à épier toute la ville à la recherche de Finnick pour avoir des infos sur Nick mais lui aussi était introuvable, ce qui, n'étonnait pas vraiment Judy. Elle connaissait le fennec et elle savait que si lui voulait se cacher, il pouvait largement. Le soir, Judy rentrait, grignotait et s'endormait, épuisée. Le lendemain, elle se levait à 7H, soit deux heures plus tard qu'à son habitude. Elle se lavait, s'habillait, prenait un bol de céréales avec du lait et un café et partait. Toujours le même rituel. Heureusement, une fois ou deux dans le mois, Ambre et Alan allaient en soirée dans un restaurant avec elle et pendant un peu plus de trois heures, elle oubliait sa peine. Elle oubliait son chagrin et ça l'empêchait de craquer. Le bout de papier qu'Alan avait jeté à Judy contenait leurs numéros. La lapine avait été vraiment contente de les avoir. Vraiment. Il y a quelques jours, elle avait été avec eux pour une de leurs soirées et comme d'habitude, elle avait demandé si Alan avait des nouvelles de Nick. Elle savait qu'il était quelques fois en contact avec lui.
«Il va bien. » répondait-il à chaque fois
Mais Judy savait qu'il mentait. Ca s'entendait à sa respiration qui s'accélérait. Et là, le cliché du renard bon menteur ne s'apparentait pas à Alan malheureusement. Mais elle laissait passer, se disant que de toute façon elle réussirait à lui parler et à le raisonner. Elle n'abandonnerait pas.

Pdv Nick

Je ne sortais pas de mon appartement à part pour faire les courses ou quand Finn voulait m'emmener dans un bar. Autrement je ne faisais rien. J'étais en piteux état. Je ne dormais pas beaucoup, je mangeais à peine. Je ne faisais que me laisser aller et pleurer. Malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas à l'oublier, à oublier Judy. Je voulais tellement la voir...je voulais oublier tout ça mais maintenant c'était trop tard. Elle m'en voulait c'était évident. J'aurais trop honte de me pointer devant elle comme ça en disant «Judy je t'aime pardonne moi. »
A présent, je me rendais compte que ce que je faisais était une grosse erreur et je le savais car au final cela ne marchait pas. Je sentais Judy par la fenêtre quand elle venait surveiller mon immeuble. Elle voulait me choper et régler les comptes mais je ne pouvais pas laisser faire ça. Maintenant que c'était fait, je ne pouvais pas revenir comme ça, c'était bien trop tard. Autant aller jusqu'au bout. Je ne savais pas bien pourquoi je laissais faire. Sans doute par pur égoïsme comme aurait dit Judy. Judy. Je n'en pouvais plus, j'allais devenir fou si ça continuait. Je rêvais d'elle la nuit et je ne cessais de penser à elle. Bordel....c'était dans les moments comme ça où je me rendais compte à quel point je l'aimais cette lapine un peu naïve au grand cœur. Il faut vraiment que je la vois. Que j'arrange tout.
Je voyais qu'une fois par semaine, elle m'envoyait un  message en me disant Toujours pas envie de te montrer ? Je m'en fiche, j'attendrais le temps qu'il faudra. Mais fait gaffe...un jour je pourrais ne plus attendre.
Elle espérait me faire réagir et cela marchait. J'essayais de me motiver pour aller lui parler mais rien n'y faisait. Je n'y arrivais pas.  J'avais peur qu'elle me rejette, j'avais peur de ses reproches et de son regard. Et surtout, j'avais peur que le jour où je me décide, serait le fameux jour où elle n'attendrait plus. Et ça me terrifiait.
Les jours passaient comme ça, sans que je ne bouge, sans que je puisse faire quoi que ce soit et mes yeux trahissaient mon état. Finn essayait de venir me voir au moins deux fois par semaine mais à chaque fois qu'il me voyait, il faisait la moue, vraiment inquiet pour moi. Alors il me traînait dans un bar, on se saoulait, je rentrais complètement bourrer et je m'écroulais sur mon lit. En général après une cuite, je colmatais pendant deux jours, ce qui me faisait un bien fou. Pendant ce temps-là, j'oubliais tout : j'oubliais mes erreurs, et j'oubliais un peu cet amour fou pour Judy qui me rongeait petit à petit. J'en avais tellement marre. Je voulais la voir.

Je me réveilla avec un mal de tête affreux. Je grogna un coup avant de me lever, mal en point et jeta un coup d'oeil vers mon réveil. 11H. On était le 15 juillet, un samedi et j'étais toujours aussi mal. Un mois et quelque était passé depuis que j'avais décidé de couper le contact avec Judy et j'étais toujours dans cet état pitoyable. La fourrure en bataille, j'entrepris de prendre une douche et de me laver les crocs avant de me brosser le poil. L'air fatigué, j'observais mon reflet dans la glace. Les yeux cernés de noir, et gonflés. Ils étaient rouges. J'avais un peu perdu de mes  muscles mais au moins j'étais propre. Je m'habilla avant d'aller le salon pour trouver...Finnick, endormi sur le canapé. Surpris, je m'approcha de lui et lui mit un  coup de pied dans la jambe pour qu'il se réveille. Finn sursauta avant de se relever sur le canapé en faisant une pose de karaté.
«Calme-toi c'est que moi. » fis-je avant d'aller vers la cuisine pour me servir un café
«Oh merde Nick tu m'a filé les jetons ! » fit-il en grognant
«Pour changer... » répondis-je en levant les yeux au ciel
Je revins avec ma tasse à la main dans le salon et scruta Finn un moment tout en prenant une gorgée. Quand j'eus finis, je posa ma tasse et le regarda.
«Qu'est-ce que tu fais là au fait ? »
Et là Finn eut une réaction inattendue. Il me regarda, yeux écarquillés en mode «T'es sérieux ? » avant d'ouvrir les bras devant mon air perdu.
«Sérieux mec ? Tu te souviens pas ? »
Je haussa les épaules, indifférent.
«Non...quoi ? »
«Bah hier...tu m'a appelé en catastrophe en disant que tu avais fait une grosse connerie alors je suis venu. »
Pardon ? J'avais fait ça ? J'avais beau chercher, rien. Pas un seul souvenir. Curieux.
«Je vois pas... »
Finn me grogna tout près du visage, visiblement énervé.
«Tu te fous de ma gueule sérieux ! Hier, je suis venu et je t'ai retrouvé complètement bourré. Tu avais littéralement péter le cadre photo de ton salon sur le sol et tu t'es blessé à la main. Puis tu as commencé à pleurer comme un bébé avant de me vomir dessus parce que tu t'es saoulé sans avoir rien mangé. Et qui c'est qu'à ranger tout ce merdier ? Moi. Alors à 3h du mat franchement je n’avais pas la foi de rentrer. »
Personnellement j'étais assez choqué de ce que Finn m'avait raconté parce que je ne me souvenais de rien. Le trou noir total. Visiblement, il avait raison puisque j'avais un énorme bandage à la main droite.
«Excuse-moi Finn...c'est vraiment la merde en ce moment. »
«Je vois ça oui. »
Puis il referma la bouche, empêchant ses autres mots de sortir. Il allait dire quelque chose mais c'était retenu, ce que je détestais.
«Crache le morceau. » dis-je en m'asseyant sur le canapé
Finn me fixa quelques secondes avant de hocher la tête.
«Tu peux pas rester comme ça sérieux ! Va lui parler bordel ! En plus, elle te cherche tous les jours dans tous les recoins de la ville... »
«Elle ne semble pas vouloir abandonner... » constatais-je en souriant faiblement
«Tu la connais mieux que moi et tu sais qu'elle ne va pas lâcher avant un long moment mais toi mec, tu vas y rester si ça continue. »
C'est vrai il avait raison. Je pensais que ça irait mieux avec le temps mais je n'en pouvais déjà plus alors que ça faisait déjà un mois, que je ne lui parlais pas, que je ne la voyais pas. Vu ce qui s'était passé hier soir, la situation devenait critique. Vraiment.
Et puis Finn avait l'air de s'inquiéter, pour une fois, ce qui ne me rassurait pas non plus.
« C'était définitivement un échec de vouloir nous séparer. »
«Tu l'a dit surtout qu'en plus, tu voulais sa protection ? Elle se met en danger toute seule en allant te chercher dans les coins les plus dangereux de la ville... »
Là mon cœur s'emballa en réalisant ce que Finn disait.
«Pardon??? »
«Oui tu as bien entendu mon gars. Et le pire dans tout ça c'est qu'elle y va en civile à chaque fois, sans arme ni protection. Enfin une fois, y avait Alan avec elle mais il avait insisté pour l'accompagner. »
J'étais vraiment en colère là. Pas seulement contre Alan qui ne m'avait pas prévenu  de ça mais aussi contre cette tête de mule de Judy Hopps. Quelle idée elle avait d'aller dans les repères de dealeurs et de criminels pour me trouver sérieux ? Elle aurait pu avoir de graves ennuis. Décidément, je ne pouvais vraiment pas la laisser seule une minute. Ce que Finn avait dit me conforta dans mon idée : l'idée que ce que j'avais fait n'avait servi à rien et était stupide. Je dois abandonner cette idée et la retrouver. Motivé comme jamais et le sourire aux babines, je me dirigea vers la cuisine sans dire un mot avant de faire un copieux brunch. Finn et moi on mangea et je lui sourit de tous mes crocs en avalant une bouchée d'omelette.
«Finn ? »
«Quoi ? »
«Tu veux bien m'aider à retrouver Judy ce soir ? »
Finn me regarda avant de ricaner.
«Enfin je te retrouve ! »
Je lui fit un check, mon humeur de d'habitude étant revenue puis je me décida à aller au commissariat pour retirer ma lettre de démission, enfin, si c'était possible. Pendant le trajet, je me pris à regarder le soleil   comme je le faisais souvent avant. J'étais un peu plus joyeux et en forme qu'avant. Pourquoi ? Parce que j'avais dans l'objectif de le retrouver et d'arranger les choses. Même si elle me repoussait, je voulais au moins lui dire de ne pas se mettre en danger. Il était hors de question qu'elle se mette en danger pour moi. Hors de question. Je ne savais pas ce qu'elle faisait ce soir mais je savais comment le savoir. Grâce à Alan, j'avais de ses nouvelles et je pouvais savoir ce qu'elle faisait grâce à Ambre qui transmettait les infos. D'ailleurs, il va quand même falloir que je me prépare. Tout en traversant la rue vers le commissariat, je sortis mon téléphone et envoya un message à Alan.

Salut mec.
Je n'eus pas longtemps à attendre avant que mon téléphone vibre.
Hey ! Alors ? Ca va ?
Ecoute oui. Je me suis rendu compte que c'était une énorme connerie cette histoire d'éloignement avec Judy.

Ptn enfin ! Tu  va aller la voir ?

Ouais et c'est pour ça que j'ai besoin de toi ! Ambre à des news sur Judy ?

Yep, elle sort ce soir avec elle et ses sœurs en boîte de nuit. Elle a réussi à la convaincre de sortir s'amuser avant de reprendre son taff et les recherches te concernant.

Je fis un yes du poing. Une soirée ? Parfait ! J'ai plus qu'à la choper en privé. J'espère qu'elle voudra me revoir et me parler. Alors que la peur commençait à m'envahir, je la chassa à grands coups de pieds. Ce n'était pas le moment de douter. Pas le moment sinon je le ferais pas. Il y avait un truc qui m'inquiétait aussi. Judy avait l'air de se tuer, plus que d'habitude, au travail d'après ce qu'Alan me disait. Raison de plus pour aller la voir et mettre un terme à cette idée stupide. La connaissant, ça ne m'étonnerait pas qu'elle mette aussi de côté sa santé mentale et physique.
« Vraiment cette lapine était folle dingue. » pensais-je avant de pianoter sur mon téléphone

Merci mec.

De rien ! Tu me diras comment ça s’est passé.

Si elle ne me tue pas avant, oui....^^

Puis je rangea mon téléphone avant d'entrer dans le commissariat. A peine avais-je passé la porte qu'un cri aigu me fit sursauter.
«NIIIICK !!!! »
Une boule de poil tachetée fonça sur moi à pleine vitesse. Je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit que je me retrouva étouffée contre Benjamin. Ce dernier d'ailleurs parlait tout seul, sans doute très heureux de me revoir.
«Nick enfin te revoilà ! Qu'est-ce que tu nous as fais là ?! Je suis content de te revoir ! »
Je lui tapota avec difficulté ce qui me sembla être son crâne et hocha la tête.
«Oui moi aussi...mais....si tu pouvais me lâcher benji....j'arrive plus à respirer... »
Immédiatement, je retomba sur mes pattes, au sol et libérer de toute entrave respiratoire.
«Ouf merci... » soufflais-je en réajustant ma cravate
«Désolé Nick mais tu nous as tous inquiétés à disparaître comme ça. On pensait que tu voulais plus revenir... »
«Au début...oui, mais justement je suis venu rectifier tout ça. »
«Hâte de vous revoir à l'oeuvre Judy et toi Nick ! Le chef Bogo est dans son bureau si tu veux. »
Je fis un signe du pouce et partit immédiatement vers son bureau. J'espérais que le chef serait d'accord pour accepter ma demande. Sinon, j'étais foutu. Après avoir souffler deux ou trois fois, j'osa toquer à la porte. Aussitôt, la voix tonitruante du chef Bogo retentit.
«Entrez ! »
Tout en poussant la porte, je me demandais si je devais prendre mon air habituel ou au contraire être naturel. Après tout, mon sourire d'arnaqueur énervait pas mal de monde et vu ma situation, ce n'était pas le moment de jouer. Pour une fois, Nick Wilde allait être sans masque, sans protection. Sincère. Aussitôt, j'apparus devant Bogo et ce dernier eut une réaction....inattendue. Il était discret mais je vis très clairement un petit sourire se former au coin de ses lèvres. Mais il disparut vite, se remplaçant par sa mine blasée et fermée habituelle. Néanmoins, cela me donna le courage de m'avancer et de m'asseoir sur la chaise devant lui.
«Chef. » saluais-je
«Wilde...vous revoilà. Je constate que Hopps à fait du bon travail puisque vous êtes revenus. »
Je secoua la tête, un peu surpris de cette nouvelle. Si je comprenais bien, il avait donné comme mission à Judy, de me raisonner pour que je revienne. Je comprenais mieux son obstination maintenant. Enfin, en partie puisque je me doutais bien que même si elle n'avait pas eu sa mission, elle aurait quand même chercher à me raisonner.
«Non Chef. Judy n'a rien fait. Je suis revenu de mon plein gré pour vous demander d'annuler ma démission. »
Le chef resta à réfléchir pendant quelques minutes avant de me regarder.
«Et pourquoi j'accepterais que vous reveniez Wilde ? »
Je réfléchis un instant et encore une fois, la sincérité me parut être la meilleure solution.
«Parce que j'ai fait une erreur chef et que je veux me rattraper. Devenir officier de police à été la meilleure décision de ma vie. Et j'ai tout gâché simplement parce que j'ai pas oser avouer certaines choses à Judy. Je sais que ça ne pourra peut-être pas vous convaincre mais il fallait que je sois honnête. Au moins cette fois-ci. »
Au fur et à mesure de mon monologue, j'avais baissé la tête et les oreilles, mal à l'aise et honteux de mon propre comportement. J'avais que quelques espoirs que ça marche mais je me doutais bien qu'une démission ne pouvait pas s'annuler comme ça. Aussi, je ne fus pas étonné quand Bogo commença à répondre avec un air désolé.
«Wilde...je suis désolé que vous vous soyez disputer avec Hopps. »
«Moi aussi chef.... » répondis-je d'un air las «Mais je veux arranger les choses. Même si je ne suis plus lieutenant.»
«Heureusement que je n'ai pas encore envoyer votre lettre de démission alors.... »
Je releva la tête, les oreilles soudainement dressés sur ma tête. Quoi ? Qu'est-ce qu'il avait dit ?
«Chef...vous... »
Il m'avait littéralement coupé la voix. J'étais entre la surprise et la victoire. J'essayais en vain de parler mais visiblement, mes cordes vocales ne voulaient pas se décider à réagir. A la place, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire de toutes mes dents. Vous savez ? Un de ces sourires qui vous colle aux babines sans que vous puissiez y faire quoi que ce soit et qui surtout, ne partait pas malgré votre bonne volonté. Bogo l'avait comprit heureusement pour moi. Il ne se soucia pas de moi et s'occupa d'une feuille de papier posée à côté de lui. Il la prit, la retourna vers moi et je la reconnus sans mal : ma lettre de démission. Il ne l'avait vraiment pas envoyée alors ! Comment ? Pourquoi ? Devant mon air surpris, il se sentit obligé de préciser.
«Hopps m'a supplier de trouver une solution. Alors je lui ai donné une mission. Vous raisonner avant deux mois sous quoi j'envoyais votre lettre de démission au rectorat et là vous auriez réllement fini au chômage. »
Là encore, je restais sans voix. Judy...Décidément, même quand je lui faisais des saloperies, elle prenait soin de moi. Encore une preuve de mon énorme connerie et de ma stupidité. Et elle avait raison. J'étais bien un renard crétin. Sur ce coup là surtout.
«Mais en l'occurence, vous êtes revenu. Alors.... »
Puis il déchira la feuille en plusieurs petits bouts avant de les foutre à la poubelle.
«Vous reprenez après le week-end Wilde. Soyez pas en retard. Et maintenant du balai, j'ai encore du travail. »
Sans me faire prier, je sortis du bureau en silence et ferma la porte. Dehors, je fis un yes monumental avec le bras avant de sautiller sur place. Chose qui n'était pas arrivée depuis très longtemps. Maintenant, il fallait que je retrouve Judy et que je lui parle. Et que je lui avoue tout aussi. C'est avec ce genre de connerie que j'avais failli briser mon monde. Celui que Judy avait rendu meilleur. Et je m'en voulais. C'est pourquoi j'allais tout arranger.

Zootopie: L'amour malgré tout Où les histoires vivent. Découvrez maintenant