• Chapitre 14
Charles avait décidé d'aller se changer les idées ce soir.
Après la semaine de merde qu'il venait de passer, il en avait bien besoin.
En rentrant dans son grand appartement vide, un énorme sentiment de tristesse et de solitude vint à lui. Toute sa vie avait été bercée par la compagnie de gens.
Des amies, des collègues, de la famille, des amantes.. puis plus tard sa femme et ses enfants.
Oui, Charles n'avait jamais été aussi seul qu'il l'était maintenant. Son appartement lui semblait insipide. Quelle impression plus fragile que la richesse. Quel intérêt d'avoir des millions si c'est pour se retrouver seul dans son grand chez-soi ?
Il détestait la tournure qu'avait prise sa vie récemment. Il n'appréciait même plus tout l'argent qu'il se faisait. Il n'aimait même plus son métier.
Il n'était même plus sûr d'aimer " la femme de sa vie ".
Il voulait partir. Quitter Paris. Mettre fin à toutes les désillusions et aux rêves brisés de sa vie.
Il avait bien envie d'aller au Canada, ce rêve le hantait depuis dix bonnes années maintenant mais à chaque fois sa réalité le rattrapait..
Il n'allait pas abandonner femme et enfants pour aller se lancer comme avocat international à Montréal.
Il avait voulu devenir avocat seulement pour mettre fin à l'injustice du monde.
Ça avait été son idéal. Réduire les inégalités. Participer à un monde meilleur. Mais tout ça, c'était des conneries. Être avocat ce n'est pas se tenir contre l'injustice. Gagner un procès, ce n'est pas se battre contre les inégalités. Pour gagner un procès, il suffit d'avoir raison.
Être avocat, c'est être démagogue. C'est faire des belles paroles afin d'entourlouper l'assemblée. Il ne s'agit nullement de rétablir la justice. La justice on s'en fout tant qu'on gagne le procès.
Seulement, le salaire, les femmes, le statut social, tout ça lui plaisait trop pour abandonner en si bon chemin.
Maintenant il en était là. L'image d'un homme qui avait réussi. Charles Thomas. Un grand avocat renommé.
Mais c'était faux. Derrière cette image de réussite se cachait un gouffre. Charles n'était pas heureux. Il était désabusé. Désabusé par la vie, désabusé par l'amour, désabusé par l'argent, il ne croyait plus en rien.
Ces derniers mois avaient été une remise en question pour lui. Une prise de conscience quand au gouffre de son existence. Il ne savait plus pour quoi exister. Pour qui exister. Ses enfants? Son travail? Ses amis?
La seule chose qui valait vraiment à ses yeux restait ses deux filles de 5 et 8 ans qu'il aimait et qu'il voulait protéger plus que tout de l'énorme vide qu'était sa vie. Elles avaient le temps cependant. Elles étaient petites. Elles avaient pris les bons côtés de leur parent. Aussi belles et malignes que leur mère et aussi perspicaces et adaptables que leur père, elles avaient beau être super jeunes, c'était de véritables petites boules d'énergie.
Il aimait Lisa et Maya, il les aimait plus que tout.
L'avocat marcha jusqu'à sa cuisine et se servit un verre d'eau. Il voulait se changer les idées. Aller dans un autre endroit pour la nuit, qu'on lui tienne compagnie. Ses amis étaient en famille, et ses filles dans le nouvel appart de Mathilde.
Bien sûr, il aurait pu tout aussi bien retrouver Mathilde et sa vie de famille mais il sentait bien que quelque chose avait changé. En plus, il ne voulait pas lui donner raison après ce qu'ils avaient fait en début de semaine. C'était à elle de le supplier de revenir à genoux, pas à lui.
VOUS LISEZ
Différence d'âge
Fiction généraleÉden Maltais est une jeune femme qui, à ses 17 ans, se voit propulsée dans l'univers du Droit en allant dans un cabinet d'avocats pour un stage d'une durée de 6 mois. Son chef de stage, Charles Thomas, avocat pénal de 40 ans est à première vue un ho...
