- Sauf votre respect, vous n'en faite qu'à votre tête et vous vous contentez seulement de me lancer des regards méprisants ou de me parler sur un ton condescendant quand je vous adresse la parole. Si vous m'écoutiez réellement, vous arrêteriez de parler à votre ordinateur et vous me regardiez plutôt afin de prêter attention à ce que j'ai à vous dire, par respect envers moi plutôt que d'agir comme si j'étais invisible, répliqua la jeune fille d'un ton irrité.***
La pièce était silencieuse depuis des secondes qui semblaient durer des siècles. Éden pensait qu'il allait l'engueuler comme jamais auparavant. Mais bon, ce n'était pas malin de lui balancer ça d'un coup.
Elle attendit sa réaction, se sentant quand même assez courageuse pour continuer à lui répondre s'il tentait de l'engueuler et de s'enfoncer encore plus. Elle ne lui laisserait pas le loisir de gagner.
Elle arrêta de réfléchir à ce qu'il allait lui arriver et se concentra sur la réaction de l'homme en face d'elle, toujours silencieux.
Charles Thomas avait les sourcils levés et la bouche ouverte, l'air surpris ou choqué, elle ne saurait dire.
Il se leva alors et alla se placer devant son bureau en croisant les bras, l'air amusé.
- Eh bien, j'aimerais savoir ce que vous souhaitez tellement me dire qui vous mette dans cet état là, dit-il, le ton joueur.
La jeune fille garda le silence, ne comprenant pas pourquoi il souriait en coin et n'avait pas plus l'air contrarié que ça.
- Donc mademoiselle Maltais ? Je suis tout ouïe. Vous avez perdu la parole ? Reprit-il, le sourcil levé, attendant une réponse.
Éden réussit finalement à parler.
- Je voudrais que vous m'expliquiez ce que j'ai fait pour mériter votre colère, dit-elle sans sourciller.
Il fronça les sourcils, ne comprenant pas où elle voulait en venir.
- Comment cela, " ma colère" ? Je ne suis pas en colère contre vous, répondit-il d'un ton calme.
- Ah bon ? Alors pourquoi ne me donnez-vous que des tâches ingrates depuis une semaine? Et pourquoi vous m'évitez à chaque fois que je tente de vous parlez ? Répliqua-t-elle sur la defensive, exaspérée qu'il fasse comme s'il ne s'était rien passé.
- Vous êtes en stage. Que j'ai de la considération à votre égard ne fait pas forcément parti de l'aide que j'ai à vous apporter, si vous faites du bon boulot alors je vous le dirai. Ensuite, vos « tâches ingrates » sont des corvées que tout un chacun a dû effectuer avant d'accéder à une position plus importante. Vous ne pensiez tout de même pas venir et plaider au tribunal directement, n'est-ce pas? Asséna-t-il d'un air moqueur.
Éden ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Il se foutait d'elle n'est-ce pas ? Bien sûr qu'il devrait l'encourager, lui expliquer gentiment les choses et l'aider sinon quel était le but d'un stage ? Il était humain, comme tout le monde alors qu'il se montre au moins sympathique pour une fois.
- Pour le travail, même si je suis convaincue que vous le faites exprès, cela ne me dérange pas plus que ça. Mais comment expliquez-vous le fait d'avoir interdit les gens de ce cabinet de m'adresser la parole ?! Rétorqua Éden avec agacement.
- D'où tenez-vous ça ? Répondit-il, visiblement étonné et pas particulièrement enjoué qu'elle soit au courant.
- Peu importe, je ne comprends juste pas comment vous pouvez aller aussi loin pour une simple sortie avec un de vos collègues.
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Différence d'âge
Aktuelle LiteraturÉden Maltais est une jeune femme qui, à ses 17 ans, se voit propulsée dans l'univers du Droit en allant dans un cabinet d'avocats pour un stage d'une durée de 6 mois. Son chef de stage, Charles Thomas, avocat pénal de 40 ans est à première vue un ho...