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Éden n'en pouvait plus du tout. Cela faisait une putain de semaine qu'elle classait des dossiers inutiles, qu'elle passait le balai, qu'elle s'occupait de ramener des cafés et qu'elle faisait des photocopies.

Elle avait les nerfs et souhaitait détruire le sourire moqueur qui pendait sur le visage de son chef de stage dès qu'il la voyait accomplir ses tâches ingrates.

Elle avait vraiment voulu croire éperdument qu'elle et Aurélien tomberaient amoureux et sortiraient ensemble, ridicule. Il ne s'approchait plus d'elle depuis les neufs jours qui séparaient leur sortie à aujourd'hui. Elle était convaincue que c'était ce salop de Charles Thomas qui lui avait dit de ne plus lui parler.

Pour couronner le tout, personne ne venait lui parler depuis cinq jours, tout le monde semblait bien trop occupé pour passer du temps avec elle. Elle s'ennuyait à mourir, condamnée à s'occuper d'une paperasse encombrante et jouant plutôt le rôle d'une assistante personnelle auprès de l'avocat que d'une stagiaire.

Elle ne comprenait pas pourquoi il avait réagi aussi furieusement. Elle ne méritait certainement pas d'être traitée comme cela, peu importe qu'elle soit seulement sortie avec un membre du cabinet. Il abusait très clairement de son pouvoir en sachant pertinemment qu'elle n'abandonnerait jamais le stage même s'il lui donnait les toilettes à nettoyer comme corvée. Il l'avait évité toute la semaine, la dévisageant du regard à chaque fois qu'elle venait lui parler ne s'adressant à elle que sur un ton froid et déplaisant.

Chacune de ses tentatives afin de lui parler se soldait par un regard méprisant et des remarques désagréables sur ses capacités à trier les dossiers où sur le fait qu'elle n'était même pas capable de faire un café correctement.

En plus de la stresser chaque fois qu'elle y allait le matin et de lui donner une envie de le frapper dès qu'il lui parlait, les mots blessants qu'il avait à son encontre commençaient à la déstabiliser et à lui donner envie de partir définitivement. Mais elle était plus forte que cela. C'est ce qu'elle se disait pour tout faire passer, alors elle s'y tenait et continuait les jobs pénibles. Peut-être qu'à un moment où un autre, il cesserait de la torturer et tout redeviendrait normal.

C'était un batard vicieux. Éden ne pensait pas un jour devoir subir ça pour un stage dans le cabinet de ses rêves. Elle était sûre qu'il appréciait la soumission gratuite qu'elle était obligée d'afficher devant lui jusqu'à ce qu'il redevienne agréable et avenant. Elle semblait l'avoir fâché pour un bon petit moment.

Elle était actuellement dans le couloir commun menant à son bureau. Elle avait terminé de trier les dossiers de la salle des stagiaires et donc avait un peu de repos avant que son tyran de chef de stage ne vienne lui donner plus de travail.

Elle s'assit sur un fauteuil et feuilleta tranquillement un magazine qui trainait par là.

Au bout de quelques minutes, elle releva la tête en entendant quelqu'un arriver.

Elle aperçu une des secrétaires de son chef de stage et voulut se lever pour la saluer et lui faire la conversation. Mais quand la femme vit Éden, elle se douta qu'elle voulait lui parler et elle évita son regard en marchant le plus vite possible afin de lui échapper. Cependant Éden ne l'entendait pas de cette oreille.

La jeune fille se leva et dit avec force :

- Eh, Julie, attendez deux secondes ! Comment s'est passé votre journée?

La dénommée Julie, fut contrainte de répondre par politesse, elle s'arrêta et répliqua à Éden d'un air embarrassé :

- Euh.. ça va, ça va.

- Ah, parfait, qu'avez-vous fait aujourd'hui? Dit Éden, tentant de pousser la conversation.

- Oh vous savez.. rien de bien spécial, s'efforça de sourire la vieille secrétaire en haussant les épaules.

Différence d'âge Où les histoires vivent. Découvrez maintenant