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Éden avait un peu honte de l'admettre mais elle angoissait à mort à l'idée d'écouter ce que son chef de stage avait à lui dire ce matin. Elle se tenait devant la grande porte en bois du cabinet, pas tellement pressée d'y pénétrer.

Elle avait essayé de joindre Aurélien au téléphone tout le week-end, sans aucun résultat. Cela l'avait encore plus stressée. Peut-être qu'il ne voulait plus d'elle maintenant.

Peut-être qu'elle avait fait quelque chose qui ne lui avait pas plu...

Elle ne comprenait pas pourquoi le jeune homme n'avait donné aucune nouvelle, elle avait peur qu'il soit totalement passé à autre chose.

Éden consulta sa montre : il était 8h53. Le grand moment allait arriver.

Elle prit son courage à deux mains, expira un grand coup et se décida enfin à pénétrer dans l'enceinte du grand bâtiment parisien.

La secrétaire lui adressa un bonjour, comme à son habitude, et lui rappela avec un énorme sourire que " Monsieur Thomas vous attends dans son bureau à 9h, mademoiselle. "

Comme si j'avais oublié, pensa Éden avec dépit.

Elle remercia tout de même la vieille dame en souriant puis se dirigea vers l'imposant bureau de son chef de stage.

Après quelques secondes de marche, elle se retrouva dans le couloir menant au bureau. Arrivée devant l'immense porte, Éden constata avec surprise qu'Aurélien se trouvait déjà devant, attendant le rendez-vous lui ici.

Elle s'approcha alors de lui en souriant mais vit qu'il n'était pas dans son état de sympathie normale.

Il n'avait pas souri en la voyant et ne s'était pas non plus pressé pour lui faire la bise, d'ailleurs il ne lui adressa qu'un "salut" sans conviction. Il semblait froid, distant.

Éden tenta une conversation, le sourire toujours collé aux lèvres :

- Salut ! Tu vas bien depuis vendredi? J'ai tenté de t'appeler quelques fois mais ça ne répondait pas, j'ai cru que tu voulais m'éviter, rit-elle gentiment.

Aurélien se tourna vers elle, le regard neutre.

- Ouais ça va, mon téléphone n'était pas avec moi, je suis parti en week-end avec des potes, je l'avais laissé chez moi, répondit-il d'un ton sans chaleur.

Éden sentit son cœur battre. Alors il ne l'avait pas fait exprès !

- Ah d'accord, je comprends mieux, c'était bien ton week-end, sinon ? Vous avez fait quoi ? reprit-elle, plus décontractée.

Aurélien détourna le regard en soupirant, prenant une voix ennuyée :

- En quoi ça t'intéresse ? Laisse tomber, on s'en fout.

Éden ne put répondre, se sentant blessée et se demandant ce qu'elle avait fait de mal pour qu'il réagisse comme cela.

Elle tourna la tête en réprimant l'envie de demander à Aurélien ce qui n'allait pas, vu qu'elle savait que ce serait pire.

Elle décida de mettre sa mauvaise humeur et son ton désagréable sur le compte de sa rencontre avec Monsieur Thomas. Tout irait mieux après, c'est certain.

Différence d'âge Où les histoires vivent. Découvrez maintenant