Il était las, cloîtré et contraint par un nouveau mode de vie routinier. Las d'être confiné et condamné à fixer d'un œil vif la sortie. Cette lourde porte mainte fois attaquée par des excès d'ultra-violence. Il détourna le regard en direction du second meuble de la pièce, sur lequel reposait sa première dose de tranquillisant. L'apercevant, il fronça les sourcils, expira violemment, serra les poings ; une rage soudaine l'envahit et le contraignit à se défouler. La table d'appoint cassa dans un terrible fracas.
"- J'ai besoin d'elle! Rendez-la-moi !
Il hurlait à en perdre la voix. Il n'avait à ce moment précis qu'un seul et unique souhait, et le voir s'exaucer lui permettrait d'atteindre cette illusoire quiétude dans laquelle il vivait jusqu'alors.
Ce lieu le rendait fou. Le transformait en une bête féroce vivant de violence. En animal piégé n'aspirant qu'à détruire, faire souffrir ; animé d'envies dictées par des idées malsaines. Cette chambre étroite, éclairé par une fenêtre condamnée, était censé être son havre de paix. Son refuge quotidien entre chaque activité obligatoire. Un cocon où se ressourcer sous soutien psychologique.
Il se sentait déchu, en ces lieux, seul, loin de sa bien-aimée. Sa puissance et son sentiment de supériorité avait disparu au profit d'une haine envers le monde. Accablé par l'oppression entre ces murs, il était instable, et se sentait pour la première fois de sa vie dangereux pour lui-même.
Il s'assit sur le bord du lit, se prit la tête entre les mains et fixa hagard le sol bétonné. Légèrement calmé, il pensa à voix haute :
- Rien ne sert de lutter. Elle est 51% de moi-même...
Plongeant son visage dans ces paumes, il baigna alors dans l'obscurité.
- ... et je ne suis que 49%. Je lutte pour elle, pas contre. Sinon pourquoi vivre?
Il se leva brusquement et fit les cents pas. Il sentait la tension monter en lui, progressivement.
- J'ai besoin d'elle... J'en ai besoin ! » Finit-il en criant."
Véritable héroïne, elle lui avait offert un sens à la vie. C'est alors tout naturellement qu'il le lui dédiait. Il donnerait la mort pour qu'elle soit avec lui. Parce que quand elle est sienne, personne d'autre ne peut l'atteindre ; il est son saint gardien Gabriel.
Mais plus le temps passait, et plus elle lui manquait.
Et Gabriel voudrait vivre.
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Sous ses louanges
Cerita PendekQuand l'envie devient besoin et surplombe tout instinct de survie, que peut-il bien rester d'un être alors réduit à l'assouvissement de ces pulsions? Lorsque le corps et l'esprit sont bloqués, empêchés dans leur liberté, survivre devient alors la se...