Chapitre 11

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Les heures passèrent, puis les jours et bientôt une semaine. Les seuls moments où il avait aperçu sa protégée était ceux où on lui apportait le repas.

Il tentait de la résonner, tant bien que mal. Sarah ne voulait rien entendre.

La nuit, il pouvait l'entendre pleurer dans sa chambre ; et cela lui brisait le cœur.

Un matin, n'y tenant plus, il vint la voir. Sarah sanglotait.

Il s'approcha d'elle avec douceur et posa sa main sur son bras.

- Je ne peux en aucun cas te retirer ta douleur, mais si tu as besoin de moi, sache que je suis là.

Les pleurs de la jeune adolescente cessèrent. Elle murmura assez fort pour que son protecteur l'entende :

- Je te remercie.

Elle se redressa et s'assit. Ses yeux étaient rouges et son visage portait les marques de la fatigue. Ses forces lui manquaient.

Elle lui demanda alors :

- Tu as déjà perdu un membre de ta famille, toi ?

Atlan ne savait pas quoi lui répondre. Alors, il décida d'être franc.

- Je n'ai pas de famille.

La pauvre Sarah eu l'impression de recevoir un coup de poing dans le ventre. Atlan était orphelin, tout comme elle avait été durant dix ans.

Le visage de son ami se brisa, sa gorge se noua. Voyant qu'il allait pleurer, elle l'entoura de ses bras fins. Il la laissa faire. Ils restèrent là, tout les deux, à se conter leurs malheurs ; à extérioriser leur peines et à se dévoiler leurs vie.

Jamais Sarah n'avait été aussi intimement liée à quelqu'un. Surtout à un homme. Ainsi soudés, ils étaient devenus plus fort. Le protecteur et la protégée étaient liés.

L'aube rosée se levait, les habitants d'Orion s'activaient dans les rues. Les femmes se promenaient parfois accompagnés de leur mari et de leurs enfants.

Les commerçants ouvraient leur boutique, les enfants rejoignaient leurs compagnons de jeu et partaient à l'école.

Cette population était un mélange d'une société moderne et moyenâgeuse. Dès son arrivée, Sarah avait été fascinée par tant d'authenticité et de modernité.

Assise sur son lit aux côtés d'Atlan, tout deux regardaient les habitants d'Orion s'adonner pleinement à leurs activités. C'était amusant de les voir s'activer tels des fourmis dans une fourmilière. Sarah dit alors :

- Ils semblent si insouciants si...

- Heureux ?

La jeune fille tourna la tête.

- Oui, heureux...

Il lui prit la main avec tendresse avant de rajouter :

- Toi aussi tu peux l'être.

- Vraiment ?

- Vraiment.

- Et comment ?

- Je t'apprendrais...

Tout deux se levèrent et sortirent de la chambre. Atlan jubilait. Sa protégée lui avait offert la plus belle chose du monde : un sourire.

Enfin, elle avait cessé de pleurer et de se lamenter. Et cela le rendait heureux.

Sarah : Le Maître des SerpentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant