Chapitre 2

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J'ouvris les yeux sur un tableau noir brisé. Je me trouvais dans la classe à présent déserte. Les bureaux étaient renversés et dispersés dans toute la salle, témoignage silencieux des événements qui avaient eu lieu ici. Une étagère que je n'avais jamais remarquée était couchée sur le sol, ses livres éparpillés tout autour.

Le pire était le silence. Quelque chose d'horrible s'était déroulé dans cette salle et rien, à part le mobilier renversé ne témoignait de cela. Il n'y avait aucun écho des cris de détresse de tous ces jeunes qui avaient été attaqués. Il n'y avait aucun son. Seuls des bruits lointains assourdis par la distance brisaient le silence pesant.

La peur qui m'avait gardée captive ces derniers jours se fit un plaisir de m'envahir à nouveau et mon instinct me cria de me cacher tandis que des pas se rapprochaient.

Je me levai en catastrophe scannant la salle des yeux dans l'espoir de trouver une cachette. Mon regard se posa sur une armoire fixée au mur à deux ou trois mètres du sol. La cachette idéale, mais impossible à atteindre.

Je levai délicatement une chaise avant de la poser au-dessous en faisant le moins de bruit possible. Le bruit feutré des pieds en bois touchant le sol me fit grimacer.

Je me mis debout sur l'assise et levai les bras vers l'armoire. Sur la pointe des pieds, je tirai sur tout mon corps pour l'étirer au maximum. En vain.

Mon cœur s'emballa lorsqu'une voix raisonna de l'autre côté de la porte. Je jetai un regard affolé dans la classe, puis les reposai sur l'armoire. Si seulement j'avais réussi à y entrer. Mes yeux se promenaient toujours dans la salle dans un dernier espoir alors que je pensais à mes parents qui ne sauraient jamais ce qu'il m'était arrivé.

J'entendis la poignée de la porte s'actionner et fermai les yeux priant pour un miracle. Quelqu'un dû entendre ma prière car une force invisible me projeta contre l'armoire qui s'ouvrit devant moi. Je me retrouvai rapidement à genou dans le noir complet.

Déboussolée, j'entendis les pas d'un homme se déplacer dans la salle. Toujours immobile, je tentai de calmer ma respiration pour être plus discrète, mais c'était peine perdue. Mon cœur répandait l'oxygène trop rapidement dans mon corps, m'obligeant à toujours en inspirer plus.

Au bout de ce qui me parut une éternité, les pas s'éloignèrent, avant que la porte claque. Trop effrayée pour sortir, je restai enfermée dans cette boite pendant un long moment. Des pas entrèrent et sortirent plusieurs fois tandis que mes membres commençaient à s'endolorir, mais je restai dans ce coffre protecteur.

- Il y a quelqu'un ?

La voix enfantine raisonna dans la salle. Les mots restèrent suspendus dans le silence, se réverbérant contre les murs. Je voulais sortir, lui dire qu'il fallait se cacher et ne pas faire de bruit mais j'étais pétrifiée. Incapable de bouger. Mes muscles ne me répondaient plus.

Je collai ma main sur ma bouche pour étouffer un sanglot lorsqu'un cri de terreur suivi d'un coup de feu m'agressèrent les oreilles. Je serrai fort mes paupières humides.

Ce rêve semblait de plus en plus réel. Peut-être que toutes ces personnes étaient vivantes et comme moi en train de rêver. Et si comme moi, elles pouvaient être blessés dans la réalité, cela voulait dire que certaines personnes étaient vraiment mortes.

Définitivement.

Dans le monde réel.

Les yeux fermés et les mains sur mes oreilles, je voulais disparaître. Je ne voulais plus rien entendre, plus rien voir.

Il me fallut plusieurs minutes pour retrouver mon calme et remarquer la faible lueur bleue en face de moi. Un petit caillou phosphorescent reposait du le sol de ma cachette. Je le ramassa et dès qu'il entra en contact avec ma main, il brilla de plus belle. Je l'observai encore quelques instants avant de le mettre dans ma poche. J'avais de plus gros soucis qu'une pierre brillante.

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