Chapitre 4

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Jason n'avait qu'une seule bouteille d'eau et il ne nous fallut que quelques heures pour la terminer. La soif me titillant depuis un moment déjà, Jason décida qu'il était temps de sortir.

Quand nous émergeâmes de l'ascenseur, le soleil avait déjà presque disparu à l'horizon. Je suivis Jason jusqu'à l'autre bout du bâtiment. On ne cessa de s'arrêter et de se cacher contre les murs ou dans les coins d'ombres pendant que la peur de croiser des hommes me tordait le ventre.

Jason savait exactement où s'arrêter, à quel moment regarder et quel couloir prendre. Il avait déjà dû faire ce chemin plusieurs fois depuis qu'il était coincé ici.

Nous finîmes par atteindre les toilettes. Il y entra alors que je restai devant la porte, le laissant remplir la bouteille. Sa tête apparut dans l'embrasure de la porte quelques secondes plus tard.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- C'est les toilettes des garçons, dis-je gênée.

Il leva les yeux au ciel en soupirant, un sourire amusé sur les lèvres.

- Tu dois bien être la dernière personne à encore y faire attention. C'est l'apocalypse, tout est permis, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Son visage se ferma soudainement et la peur crispa ses traits. Il me tira par le bras m'emportant dans sa course tandis que les pas des hommes nous suivaient. On traversa l'école dans toute sa longueur, mais on se trouva rapidement face à un cul de sac. Nous n'avions pas le temps de se cacher, ils nous verraient entrer dans l'ascenseur et nous piégeraient à l'intérieur. Jason s'arrêta face au mur qui nous séparait de la liberté. Il se retourna vers moi et me regarda avec culpabilité et je compris qu'il avait abandonné.

- Je suis désolé...

- Non... non... ce n'est pas fini, on est encore en vie, il y a encore de l'espoir !

Je criai presque les derniers mots avec hystérie tout en cherchant un moyen de nous sortir de là. Une brise venue de nulle part m'emmêla les cheveux et une vague d'énergie me traversa.

Je pris Jason par le bras et le tirai à ma suite, droit sur les hommes armés. D'abord surpris, ceux-ci s'arrêtèrent quelques secondes. Je bifurquai soudainement à gauche et descendis les escaliers tout en amenant Jason avec moi, droit sur la porte.

Il fallait au moins que j'essaie. Les chances étaient très minces, il n'y avait aucune raison pour qu'elle soit ouverte, mais je devais essayer. Je me déchaînai sur la poignée, lui donnant des coups, tout en gardant un œil sur l'avancée des hommes. Quand il comprit ce que je faisais, Jason me prêta main forte et tous les deux nous tapâmes comme des déchaînés sur la porte vitrée.

Les premiers hommes arrivèrent en haut des escaliers. Une brise se mis à souffler entre mes doigts crispés sur le verre froid. Je donnai un dernier coup de poing désespéré contre la vitre en même temps que Jason.

Celle-ci vola en éclat sous nos yeux ébahis. Les hommes avaient cessé de tirer, ce qui, je venais de le remarquer, n'était plus des balles, mais des fléchettes tranquillisantes. L'onde de choc nous fit basculer et je faillis trébucher. Jason me rattrapa. Je le gratifiai d'un sourire rapide.

Sans perdre une seconde, je poussai la poignée et la porte s'ouvrit. J'en pleurai presque de bonheur. Je repris le bras de Jason et précipitai hors de l'école avant même que les hommes ne puissent réagir. L'air libre me fit un bien fou. A cause de nos poursuivants, je ne pus m'arrêter pour prendre une grande inspiration d'air frais. Mais si j'avais pu, je l'aurais fait.

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