Deux jours étaient passés depuis le message de Michael.
Andréas ne l'avait pas croisé, ni n'avait été de nouveau contacté par son patron durant ce lapse de temps, lui donnant l'espoir de mettre cette affaire derrière lui. Les médias continuaient de parler sur son soit disant couple avec Milena, mais son scandale se faisait doucement balayer par d'autres, et le brun savait que ce dernier allait bientôt disparaître.
L'espagnol continuait toutefois de cogiter, se sentant de plus en plus oppressé, sa liberté paraissant n'être qu'un lointain souvenir. Il savait dans quoi il s'était embarqué en devenant mannequin, il avait directement su que Michael était un calculateur, qui ne laissait rarement de place à l'imprévu. Cependant cette acceptation glissait doucement, jusqu'à ne plus exister laissant place à un désir d'indépendance clair.
C'était accompagné de ce sentiment devenant de plus en plus bruyant qu'Andréas se rendait à l'agence, avec cette rage intérieure qu'il posait pour les photos.
Et cette rage était toujours présente ce soir-là.
Balmain avait organisé tout un évènement pour lancer sa nouvelle ligne de vêtement. Et comme Andréas était l'un des mannequins principaux de la marque, il était convié et avait même pour but à être exhibé selon les plaisirs de la marque.
Le brun posa son pied sur l'épais tapis d'un noir brillant, puis il sortit de la voiture dont Henry avait ouvert la portière. Et presque immédiatement les flashes des appareils photos clignotèrent, des journalistes criant son nom pour attirer son attention.
Andréas marchait d'un pas décidé vers le lieu de réception, quand tout à coup une question lui arriva à ses oreilles, le faisant silencieusement bouillir, son intimité étant une nouvelle fois violée.
- Quelle est la nature de votre relation avec Milena Kurski ?
Le brun s'arrêta un instant.
Il savait qu'il ne fallait pas répondre, qu'il fallait mieux ignorer et faire comme si la question ne l'avait pas atteint. Donc il se contenta de regarder un nouvel objectif puis à sourire pour laisser la question mourir doucement dans le bruit et l'agitation.
Andréas n'était pas en bon terme avec la presse, mais il fit l'effort de les saluer, de leur accorder quelques sourires avant de s'avancer vers Massimo Piombini, le PDG de Balmain. L'homme lui accorda un sourire professionnel, celui qu'il se servait devant les caméras, puis serra la main d'Andréas en lui frottant doucement le dos.
Le brun échangea quelques mots de politesse avec l'homme, puis se glissa rapidement à l'intérieur de l'enceinte donnant sur un grand bar avec terrasse.
Mais alors qu'Andréas s'apprêtait à attraper une coupe de champagne, il sentit soudainement une main lui enrouler le bras, puis un souffle chaud lui caresser l'oreille alors qu'une voix autoritaire s'adressait à lui.
- Le champagne attendra, les photographes t'attendent.
L'espagnol se retint pour ne pas rouler des yeux puis il abandonna sa coupe avant de se retourner et faire face à Stephan.
Le jeune homme à lunettes était vêtu d'un costume bleu nuit, d'une sobriété obligatoire, n'étant pas une des personnalités de la soirée.
Andréas soupira doucement, puis prit la parole tandis que son manageur les menait vers l'endroit destiné aux photos officielles.
- Je viens seulement d'arriver, tu ne peux pas me laisser souffler deux minutes ?
- Non, tu sais très bien que c'est la tradition.

VOUS LISEZ
GUST
RomansRésumé: Le monde du mannequinat était dur, il ne jugeait que sur la beauté, déshumanisant parfois les hommes et les femmes. Mais c'était le prix à payer pour en faire partie et ça Andréas Blasco le savait parfaitement. Le jeune homme était l'un...