Quand Auguste ouvrit les yeux ce matin-là, il fut presque immédiatement prit d'un mal de crâne soutenu, le bruit d'un marteau-piqueur résonnant encore et encore dans son esprit lui donnant presque envie de se cogner la tête contre un mur.
Il se redressa en poussant une légère plainte, puis s'immobilisa quelques secondes pour essayer de mettre ses pensées en ordre, voulant apaiser le mal de cœur qui lui prenait tout à coup. Le blond se frotta les yeux lentement, son corps étant lourd et pénible à supporter. Puis finalement il releva la tête et observa la pièce.
Auguste dût réfléchir pendant plusieurs secondes avant de se souvenir qu'il n'était pas chez lui mais dans une chambre d'hôtel. Il étira ses muscles, s'apprêtant à se recoucher à cause de l'absence de trop grande luminosité extérieure, mais son pied se heurta tout à coup à quelque chose.
Le blond fronça les sourcils puis jeta un coup d'œil à sa gauche et il se figea en comprenant qu'il n'avait pas dormi seul dans son lit. Et finalement, après avoir observé longuement Andréas couché sur le ventre, la peau de son dos exposée au regard du garçon, Auguste se souvint de tout.
Il se rappela du défilé, de sa sortie dans le même bar que l'espagnol pour en savoir plus sur son départ précipité, il se souvint aussi des verres d'alcool, des conversations parfois floues avec le plus grand. Et bien sûr ses derniers souvenirs refirent surface, ceux de son étreinte passionnée avec le brun.
Auguste écarquilla les yeux, puis détourna son regard du corps d'Andréas pour le fixer sur le mur en face de lui. Ses mains vinrent se plaquer sur les deux de côtés de sa tête alors qu'il s'insultait mentalement.
Il était censé détester le brun, il était censé tout faire pour le mettre plus bas que terre et prendre sa place. Il devait se montrer sans pitié et implacable. Mais en aucun cas coucher avec son adversaire était envisageable.
Le blond soupira puis jeta de nouveau un coup d'œil à son amant endormi dans le lit.
Certes la veille il n'avait pas voulu se montrer hargneux envers le plus grand, il l'avait suivi jusqu'à ce bar miteux pour lui parler et le comprendre. Car en effet le comportement de l'espagnol lui avait paru étrange, son attitude soudainement gentille et son absence à la soirée de Chanel lui ayant mis la puce à l'oreille.
Auguste lui avait parlé sans aucun mépris, mettant de côté sa grande ambition et sa compétitivité sans limites. Il avait trouvé ça agréable, mais passer la nuit avec lui n'avait été dans aucun de ses projets. Or ce qui était fait ne pouvait changer. Et le blond ne savait pas trop quoi penser à ce propos, s'il le regrettait ou non. Et à vrai dire il avait une trop grosse gueule de bois pour y penser.
Alors finalement Auguste se glissa hors des draps, soupirant en se voyant en tenu d'Adam, puis il s'habilla le plus silencieusement possible avant de se diriger vers la porte et de sortir définitivement de la chambre de l'espagnol.
Le garçon colla son dos contre le mur puis lâcha un grognement, se trouvant encore une fois stupide de s'être mit dans une telle situation. Mais il ne put rester comme ça longtemps, voyant du coin de l'œil le personnel de ménage approcher. Donc il marcha à pas lourds un peu plus loin, puis chercha la clef électronique de sa chambre dans sa poche avant d'y entrer rapidement.
Auguste traina des pieds jusqu'à la salle de bain pour attraper un médicament contre la gueule de bois, puis il se déshabilla une nouvelle fois avant de s'affaler dans son lit de tout son long.
Avant de s'endormir de nouveau, il se saisit de son téléphone pour mettre un réveil au cas où son sommeil avait pour but de s'installer trop longtemps. Cependant il ne put faire ce dont il voulait, son attention étant brusquement attirée vers les messages et appels manqués.
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GUST
RomanceRésumé: Le monde du mannequinat était dur, il ne jugeait que sur la beauté, déshumanisant parfois les hommes et les femmes. Mais c'était le prix à payer pour en faire partie et ça Andréas Blasco le savait parfaitement. Le jeune homme était l'un...