Tout le monde connait cette sensation d'être débordé. Ce moment où l'on se sent incapable de tout, et où l'on a tellement de chose à faire que finalement, l'on ne fait rien.
C'est dur d'être tout le temps productif.
De toujours devoir avoir une réponse à tout, un avis argumenté sur chaque sujet existant. Être au courant de tout ce qui se passe partout dans le monde, car c'est important. Être capable de paraître intelligent et informé devant n'importe quelle personne.
Avoir toujours quelque chose à proposer, une idée neuve, une nouvelle pensée artistique. Présenter quelque chose qui a un sens.
Pourquoi as-tu dansé comme ça ?
Que signifie ce mouvement pour toi ?
Pourquoi est-ce que tu as choisit cette musique ?
D'où viennent tes vêtements, tu les as choisis exprès ?
Qu'est-ce que tu veux exprimer par cette mèche qui s'est détachée de ta queue de cheval à 2 minutes 50 de ta prestation ?
Le « parce que » n'existe plus. C'est un tabou. Un mauvais regard quand tu le prononces.
Comment ça « parce que » ? Tu veux dire que tout ça n'a aucune signification ? Pourtant j'y ai tout vu moi ! La lutte pour les droits de la femme, friday for future, la haine de l'antisémistisme, ça se ressent quand tu danses, c'est magnifique !
Abrutis. « Parce que ».
Juste « parce que ».
Laissez moi danser juste pour danser. Laissez moi ne pas réfléchir. Vous ne comprenez donc pas que le cerveau vas exploser ? Que tout est saturé ? Pourquoi ?
PARCE QUE J'AVAIS ENVIE.
Je n'en peux plus. Mon corps n'en peut plus. Arrêtez de me demander ce que je pense de Bolsonaro.
Tout le monde sait déjà que c'est un connard.
