Mes jambes

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Je me réveille complètement désorienter. Une chose est sûre, je suis allongé. Le lieu est si blanc que je me reprends à plusieurs reprises pour tenter de ne pas plisser des yeux et voir où je me trouve. Ça ressemble à un hôpital, un rideau partiellement fermé à ma droite, une table en métal où repose un document, les draps du lit sont tirés et aucun pli ne s'affiche dessus, mis à part mes jambes sous cette dernière. 

À cette pensée une peur terrible me prend, l'adrénaline revient à la charge, le blanc de la pièce ne me dérange plus, le mal ne me paralyse plus. Je tire de toutes mes forces sur les couvertures, me débâtant comme si c'est dernier tentait de me manger, je gesticule dans tous les sens pour les retirer, ma respiration est mélanger à de légères plaintes d'horreur et des grognements étouffer.

Mes jambes son là, mes mollets aussi et mes pieds son à leur place. Je les touche pour m'en assurer. 

- Bouge. Dis-je à moi-même. 

Aucune réponse, je me concentre pour bouger mon orteil. Rien.

Bouge. Bouge. Bouge. Bouge, par pitié bouge. Je t'en pris bouge. BOUGE !

La terreur m'enveloppe dans une étreinte serrée. Rien à faire. J'agrippe mes jambes et encore là je ne sens pas le toucher de ma main sur le bas de mon corps; ni la douleur de mes petits ongles écorcher ma peau.

- Ma puce, que fais-tu ? La voix douce, mais forte de l'infirmière me réveille de ma transe terrifiante, mais ne me sort pas de mes peurs.

Je tente de cacher la découverte horrifiante avec un coin de couvert qui restait à porter de main.

- Ou suis-je ? détournai-je maladroitement la conversation, la carte de l'innocence pendant que de la vraie peur m'envahit.

- À l'hôpital jeune fille. Nous t'avons trouvé à côté d'une voiture accidentée. Tu étais dans le coma depuis vendredi, donc 2 jours.

Une bonne chose d'être toujours en fuite est que ça développe consécutivement l'attention pour le détail. Ma mère et moi devions toujours nous la jouer petit et invisible, mais cela ne nous rendait pas naïves pour autant. 

Je regarde plus attentivement les lieux et ceci ne ressemble pas à un hôpital. Un hôpital aurait plusieurs personnes dans la même pièce, des murs en plâtre, au moins une fenêtre. Ici l'air est humide, les murs sont des larges briques de béton peints de plusieurs couches blanches. La pièce est petite et refermée, assez de place pour un lit et surement de l'équipement, mais rien de plus. 

Cela ressemble à un asile... ou un sous-sol.

- À l'hôpital ? Mais pourquoi suis-je ici ? Questionnai-je.

- Écoute ma puce, j'aimerais avoir ton nom, comme ça je vais pouvoir contacter tes parents.

Je comprends bien sa question, mais contacter mes parents était hautement inapproprié à demander. Après tout, s'il m'avait bien trouvé après l'accident de voiture ils ont dû trouver ma mère, et si non, me demander qui conduisait la voiture, non pas mon nom...

Non seulement cette femme était suspecte, mais la pièce me semblant de plus en plus insolite. Quelque chose clochait dans cette fausse chambre, il y a des lumières au plafond qui pourrait procurer un meilleur éclairage, pourtant c'est une lampe à ma gauche qui illumine toute la pièce de sa lumière aveuglante, mon ombre apparaît distinctement sur le rideau qui était un simple drap poser dessus plus qu'autre chose. Mon esprit ne me trompe pas, je ne suis pas à l'hôpital.

- Ma puce ? Ton nom s'il te plaît. Insista-t-elle.

Il y a deux choses que ma mère m'a transmises ; d'un, les détails ne trompent pas. De deux, ton instinct ne se trompe jamais.

Projet HybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant