Chapitre 1 ¦Alia¦

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Manhattan, New York, le Maine, San Francisco, Chicago et maintenant Los Angeles.
Quand est ce que l'on va arrêter de changer de villes et enfin se poser ?
Voici la question que j'ai dite à ma mère, ce matin.
Elle m'a répondu que c'était pour ma sécurité que nous faisons cela, et que je ne devrais pas me plaindre car d'après elle nous avons de la chance de voyager.
J'en suis consciente et pourtant, cela ne me comble pas de bonheur.
Je suis en train de penser à ça dans ma chambre, sur mon lit. Une chambre que je ne peux même pas décorer comme je le veux, car je n'y reste que cinq mois.
Parfois j'envie les autres filles qui ont une maison où tous leur souvenir sont gravés dans les murs.
Moi, je ne me souviens même plus de ma première maison.
Évidemment, tout ceci ne s'arrête pas seulement aux chambres non décorés mais aussi aux amies.
Comment se faire des amies, s'attacher à des personnes, si c'est pour partir cinq mois plus tard ?
De ce fait, je n'ai jamais vraiment eu d'amies et même de meilleures amies.
Bien sûr, il y a quelques filles avec qui je suis rester en contact après mes départs mais elles m'ont vite oubliées.

Tout cela à cause d'un don. Un don qui à faillit causer ma mort.
Ma mère ne m'a jamais dit ce qui c'était passé en 2002, elle ma juste dit à l'âge de mes sept ans, lorsque j'ai découvert mon don, que les personnes comme moi on disparus cette année là et que j'étais une "survivante."
Parfois, j'ai du mal à croire que je sois la seule survivante, mais je rejette vite cette pensée. Ma mère me l'aurais dit si d'autres personnes comme moi existaient.
Celle-ci m'appelle et je m'empresse de descendre les escaliers de notre nouvelle maison. Nous nous sommes installées il y a un mois seulement et pourtant pour une fois, je me sens bien dans une maison.
J'arrive dans la cuisine qui est ouverte sur le salon.
Nous avons une télévision dans la cuisine malgré mes protestations, ma mère voulait absolument en avoir une, alors j'ai cédée.
Celle-ci est allumée sur une chaine de musique mais malheureusement c'est une musique qui ne me plaît pas du tout. Par contre à ma génitrice, si.

«- Alia ma chérie, peut tu aller chercher du pain et quelques fruits s'il te plaît ?» Demande ma mère.

Je regarde par la fenêtre et souffle bruyamment. Il pleut des cordes dehors, ce n'est clairement pas un temps qui incite à sortir.

«- Tu es sûr ? Ce n'est pas toi qui m'a dit que je ne devais pas rester seule trop longtemps ?»

Je l'avoue, j'essaie plusieurs solutions pour ne pas sortir. Mais vu la tête que fait ma mère, je sens à l'avance que j'ai perdue.

«- La boulangerie est à deux minutes à pied et pareil pour le supermarché, je pense que ça ne devrais pas te tuer.»

Elle me fait un clin d'oeil espiègle et repart dans la cuisine en chantonnant la musique qui passe à la télé.
Encore une fois, je souffle.
Je prend mon sweet à capuche bleu marine ainsi que mes écouteurs et je sors de la maison.

Sur le chemin je croise, malgré ce mauvais temps, beaucoup de gens.
Mais je croise surtout des couples, qui se baladent main dans la main, ou bien alors qui rigolent sous leur parapluie.
J'essaie de ne pas les regarder, mais c'est plus fort que moi.
Je n'ai jamais connue l'amour qui vous consume tellement que vous pouvez cesser de respirer si il arrive malheur à votre âme soeur.
Il faut croire que changer de ville aussi vite que de vêtements vous empêche de vivre normalement.
C'est fou, en ce moment j'ai l'impression de vivre dans une période où je suis sans cesse triste ou en train de me plaindre.
Quel jolie contraste avec mon don.

«- Excusez moi mademoiselle, vous souhaitez prendre quelque chose ?» Me dit une voix.

Sans m'en rendre compte je suis arrivée dans la boulangerie en étant dans la lune.
Je secoue la tête pour reprendre mes esprits et je distingue le boulanger Joeffrey devant moi. Je connais son prénom car une assistante la dernière fois l'avait crié tellement fort que toute personne ayant des oreilles la entendue.
Je lui dis que je souhaite prendre une baguette de pain et il me le sert de suite.
Nous sommes aux États-Unis, les boulangeries ici sont rares et pourtant ma mère a choisit une maison juste à côté de l'une d'elle. La prochaine fois se sera peut être à coter d'un restaurant italien qui sait.
Je paye ma baguette de pain et je le met dans le sac, à cause de toute cette flotte qui tombe du ciel, que j'avais pris avant de partir.

Les 9 Constellations [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant