Son service vient de commencer.Assis à ma table habituelle, à déguster mon café caramel, mon donut à la fraise et également à travailler accessoirement, j'observe. J'ai plus passé mon temps à guetter l'arrivée de cette magnifique serveuse brune plutôt qu'autre chose.
Maintenant qu'elle est là, je peux me remettre à travailler toujours en mangeant et en la regardant.Étudiant en ingénierie, je m'entraîne au codage tout les mercredis après-midi dans un café près de l'école. La gérante est ma cousine alors j'ai droit à une table reculée, et attitrée pour bosser en paix.
Mais depuis un mois, ma tranquillité a été perturbé par l'arrivée de cette jeune femme à la chevelure de jais, aux yeux bleu azures, aux formes pulpeuses et la mignonne petite taille.Je ne lui ai jamais parlé. Depuis un mois. Oui.
Mais peut-être qu'aujourd'hui, ma timidité se mettra de côté pour au moins réussir à commander un verre d'eau.- Hey! Louis!
Je vois ma cousine, Adrianna me faire signe en direction de dehors. Casque sur les oreilles, je tourne la tête et aperçoit mon meilleur ami. Accessoirement son crush aussi.
J'envoie un texto à mon ami pour qu'il me rejoigne en adressant un sourire en coin à Adrianna qui va:
1) Lui sauter dessus
2) Aller se cacher dans les vestiairesAujourd'hui, puisque qu'elle m'a l'air en forme, je penche plutôt pour l'option 1.
À l'autre bout de la salle, mon coup de cœur à moi s'active à nettoyer les tables de ce midi pour accueillir ceux de cet aprem.Quand elle passes près de moi, je remets mon casque sur mes oreilles et me remets au travail.
Peu après, Éric, mon meilleur ami fait son entrée. C'est un grand brun à lunette, un chouïa enrobé. Nous nous connaissons depuis le collège. Ma réputation de geek asociale a débuté grâce à lui, ça n'attirait pas les filles mais on s'amusait tellement bien à deux. Peut-être même trop, puisque à un moment ma mère a cru bon de me parler de ma sexualité, et que cela ne la dérangeait absolument pas que son fils soit homosexuel.
Bref passons.- Salut! Alors t'as terminé de lire les polys pour demain?
- Ouais, je fais des lignes de codes là.
- Cool!Il tente de me voler un bout de mon donut mais je lui frappe la main.
- Ça va je vais m'en commander un, égoïste! Moi qui suit ton meilleur ami, presque ton frère depuis tout ce temps!
Je soupire et retire mon casque de mes oreilles pour me redresser.
- Adri!
Je lui fais signe de venir mais dans le dos d'Éric, elle mime la peur en prenant sa tête entre ses mains. Mais je me lève tout de même pour aller jusqu'au bar.
- Tu peux amener un donut à la fraise à Éric?
- Oh mon dieu! D'accord, mais ... mais reste là! Je reviens!Elle attrape un donut dans la vitrine à l'aide d'une pince, puis le pose dans une petite assiette sur une petite serviette. Enfin, elle gonfle la poitrine et se dirige vers ma table.
Je souris en les regardants, puis sursaute en sentant une présence à côté de moi.- Elle l'adore, et n'arrête de pas de me parler de lui. Me souffle la jolie serveuse, derrière le bar.
Je me tourne vers elle, et la regarde compter méticuleusement la somme d'argent versée par un client. Pas franchement l'air à l'aise avec les additions, elle est obligé de compter sur ses doigts pour réussir à terminer son calcul. Loin de trouver cela bête, je fonds devant tant de beauté.
- Et le compte est bon!
Elle relève les yeux vers moi après avoir ranger les sous dans la caisse.
Ses yeux turquoises croisent les miens, sûrement beaucoup moins beau, gris et terne.- Tu t'appelles Louis n'est ce pas?
J'opine du chef, toujours silencieux. Ma voix reste coincée dans ma gorge jusqu'à ce que l'envie de lui demander son prénom à elle pointe son nez. Je m'avance alors, m'appuie sur le bar et tout en plantant mes yeux dans les siens et lui demande, d'un murmure:
- Et toi?
- Je m'appelle Ève.Je rougis. Quelle doux prénom "Ève". La première femme du monde. Me voilà à rougir puis à bégayer ne sachant quoi répondre si ce n'est un nouvel hochement de tête.
- C'était cool de te parler Louis.
Elle me sourit tandis que sa phrase tourne encore dans ma tête. "Parler". J'ai à peine dis un mot. Quel idiot.
Ma main part gratter ma tête, puis après un simple signe de main, je repars à ma table. Tans pis si j'interromps un moment entre Adrianna et Éric. Ma survie en dépend et je dois absolument calmer les battements de mon cœur devenues erratiques.Je m'assois, en ignorant les deux à côté de moi et fixe mon casque sur mes oreilles pour écouter une musique qui me détendra.
- Ohé! Louis! Ça va?
- Ouais, j'ai juste chaud. Enfin.. non.. roooh.. Laisses moi travailler Adrianna!J'attrape mon donut et en croque une bonne partie pour me donner une contenance. Mais cela renforce un peu plus mon côté bizarre et fait exploser de rire ma cousine qui se lève en faisant un clin d'œil à mon meilleur pote avant de retourner servir ses clients.
- Adrianna m'a offert le donut, tu crois que c'est un signe.
- Un signe?
- Ouais, tu penses qu'elle pourrait craquer sur moi?Oh que oui! Mais si je te le disais, ma charmante cousine me tuerait. Je baisse le son et bois mon café devenue tiède.
- Peut-être.
- Comment ça "peut-être"? J'ai besoin de réponses!
- Tu.. pourrais essayer de l'inviter à boire un verre?
- La dernière fois que j'ai fait ça, je me suis pris un râteau et tout le monde se moquait de moi au lycée.
- On est plus au lycée. Adrianna est pas du genre à se moquer des gens.
- Sauf de toi.
- Peut-être, mais elle est sérieuse comme fille. C'est ma cousine, fait moi confiance.
- Ok! Bon je rentre! Je dois prendre du pain pour ma mère, et commencer à lire les polys.Éric se lève et s'en va en saluant chaleureusement tout le monde. Et je me remets au travail.
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Le mercredi d'après, je me rends comme à mon habitude au café. Bizarrement Adriana n'est pas là pour m'accueillir. Soucieux, je regarde autour de moi dans le café mais ne la trouve pas. Des gens terminent de manger, d'autre dégustent un café.
Une porte s'ouvre et je vois une brune éblouissante sortir du vestiaire en trombe.- Hey, Louis! Excuses-moi, Adrianna est absente. Je te sers quelque chose?
Je reste bouche bée et me ratatine sur place. Jamais je n'aurais cru qu'elle viendrait me parler.
- Euh.. Louis, je me trompe pas?
- Non, non, c'est bien ça. Je prendrai comme d'habitude. Fais-je d'une traite en serrant la hanse de mon sac. Enfin je veux dire un café caramel, et un donut..
- À la fraise, je sais.Elle m'adresse un sourire charmeur qui me fait perdre le peu de moyen qu'il me restait. Mes yeux se sont détournés des siens et la tête baissée, le regard vissé sur mes baskets. Même en essayant de cacher mon visage, je n'ai pas pu réprimer un sourire.
Elle se souvenait...Ouais, j'avais définitivement craquer sur elle.
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