La solitude était une sensation que j'avais appris à dompter et même aimer au fil du temps. J'aimais être seule et rares étaient les fois où je recherchais la compagnie de qui que ce soit. Ce n'était pas pour rien que je n'avais aucun alter-ego, aucun ami qui sache me connaître plus que je ne me connais moi-même. J'avais ma famille. C'est tout. Seulement, là, à trois heures du matin passées, je ne me sentais non seulement seule, mais invisible, et ça, c'était problématique.Les amis de mon frère avait décidé de décaler la soirée dans une boîte de nuit non loin de la salle de concert, afin de fêter le bordel qu'ils avaient mis et se dépenser un peu plus. J'étais lessivée rien qu'à les voir se mouvoir avec autant d'énergie dans le carré VIP. Allant et venant entre le fumoir et les banquettes. Sans parler des filles aux tenues légères qui dansaient en se frottant les unes aux autres, histoire d'attirer l'attention d'un des garçons et qui sait, l'attirer dans leurs lits. Par ennui, je comparais tout cela à un cirque. Des clowns tristes étaient en train de boire verres sur verres, les assistantes du magicien étaient sublimes sous les yeux avisés de tous les dompteurs présents. Monsieur Loyal se portait comme un charme tout en faisant du playback sur un nouveau tube de rap qui faisait danser tout le monde. Les écuyers quant à eux se préparaient à chevaucher n'importe quelle jument qui se trouvait à disposition. Cette dernière pensée me fit ricaner dans mon coin, je récoltais quelques regards en biais mais ne les calculais pas. Je kiffais la soirée à ma façon, plus ou moins.
Mon frère quant à lui m'inquiétait à beaucoup boire comme il le faisait ce soir-là. Il roulait joints sur joints tout en discutant avec un membre de l'Entourage ou de 1995, je ne sais plus trop, j'avais pas trop retenu. D'autres gars d'un autre collectif nous avaient rejoints également, de ce que j'avais compris c'était celui de PLK. J'en avais soupiré de fatigue de voir tout ce monde débarquer. L'air devenait insoutenable, à tel point que j'étais sortie pour avoir un peu d'espace pour respirer. Dehors, je réussissais à reprendre mon souffle mais aussi à rafraîchir mon esprit, l'atmosphère non seulement étouffante, était plus que chaude à cause des frottements de tous les corps à l'intérieur. Un Enfer. Littéralement.
— C'est pas trop ton truc tout ça, pas vrai ? j'entends d'une voix qui m'avait parlé plus tôt.
— Effectivement, j'ai hâte de rentrer chez moi... j'avoue en m'asseyant sur le petit muret où l'artiste était déjà assis.
— Tu m'étonnes, moi aussi on m'a traîné ici, si je m'étais écouté je serai déjà dans mon lit là, il ricane avant de remettre son cure-dent entre ses deux lippes dont je détournais automatiquement le regard.
— Moi si je m'écoutais je partirai maintenant, mais mon frère est trop saoul, je peux pas le laisser... je soupire en partageant également mon idée avant de croiser mes bras sous ma poitrine.
— Ça te gonfle pas de faire sa baby-sitter des fois ? il ose me demander, légitiment bien sûr.
La question était très judicieuse, mais avais-je vraiment le choix ? Depuis la mort de ma mère, cela a toujours fonctionné de cette façon, j'étais la petit femme de maison, je ne pouvais pas vraiment me permettre de laisser tomber mon foyer.
— Il est difficile à raisonner, pour le moment il est pas trop dans la capacité de se reprendre en main seul... je lui explique en haussant les épaules tout en le regardant, il affiche une moue désolée.
— Certes, mais ne passes pas à côté de ta propre vie aux dépens de la sienne, ce serait dommage de gaspiller un tel talent... il me rétorque avec un sourire en coin, me faisant un clin d'oeil au passage.
Il jeta son cure-dent par terre avant de me regarder et de se lever, s'étirant au passage avant de bailler, ajoutant dans sa barbe qu'il « était trop vieux pour ces conneries » avant de retourner à l'intérieur, me laissant seule avec ce qu'il venait de me dire, les sourcils froncés. En l'espace de quelques heures, cela faisait deux personnes qui faisaient référence à ce que j'avais produit pour mon frère, ce qui m'étonnait car le connaissant, il aurait bien été capable de ne rien dire. Mais apparemment, mes suppositions s'effondraient, ce qui me surprenait tout autant. Ne m'empêchant cependant pas de trouver tout cela bien louche, il y avait anguille sous roche, à coups sûrs.

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Dis-moi oui
Fanfic« En fait, elle m'attire, comment lui dire ? Une histoire d'amour peut attirer ennuis. » Inès x PLK. #1 sur le mot-clé Panamabende le 19/03/2019. © Par propriété exclusive de l'auteur, la copie et les utilisations partielles ou totales de son trav...