"Couple" (XVI)

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- Kookie, il faut que je me lève...

- Tu ne vas nulle part.

Son petit rire, mi-las mi-tendre. L'air chaud des premiers jours de juillet qui entrait par la fenêtre. Nous commencions une nouvelle journée parfaite.

- Je dois aller travailler !

- Pas avant que j'ai pris mon petit-déjeuner.

Un baiser amoureux sur le bord de son genou mit fin à ses protestations. Couché entre ses jambes, la couette rabattue quelque part sous mes fesses, je me trouvais à l'endroit le plus excitant du monde. Ma bouche suivit son trajet habituel le long de sa cuisse gauche.

- Kookie !

Elle tortilla ses hanches et posa son pied droit sur mon épaule pour me repousser mollement. J'attrapai sa cheville nue et la plaquai doucement sur le matelas. J'allais changer ses récriminations en couinements de plaisir. Délaissant sa cheville qui s'était immobilisée, je remontai ma main jusqu'à sa petite culotte. Je me redressai rapidement, un sourire fier au coin des lèvres. Elle le vit et leva les yeux au plafond d'un air exaspéré; le tissu sous mes doigts était humide.

- Je te déteste, grommela-t-elle en abandonnant toute résistance.

Laissant ma main où elle se trouvait, je montai embrasser ses lèvres.

- C'est faux, rectifiai-je.

Je pressai délicatement le bout de mes phalanges contre elle tandis qu'elle soupirait. Et pas d'agacement cette fois.

Une vingtaine de minutes plus tard, elle était debout. Elle avait réussi à s'échapper en me promettant la suite à son retour du travail, et m'avait convaincu en me chuchotant des extraits du programme à l'oreille d'un ton purement sexuel.

- Si tu vas faire des courses, tu pourras prendre de la glace à la vanille ?

- Vanille en bac et des cônes caramel ?

- Tu es parfait.

J'adorais la regarder se préparer. Avant de partir, elle vaporisa deux pschitts d'eau de parfum florale sur ses poignets, les frotta entre eux puis derrière ses oreilles et dans le creux de son cou, sous son chemisier, à l'abri du soleil.

- Tu vas rester au lit ? demanda-t-elle en haussant un sourcil dans ma direction.

- Non non, je me lève...

- Tu attends que je sois partie ?

- Je n'ai pas le droit de te regarder ? La plus jolie femme du monde, et accessoirement, la mienne ?

En guise de réponse, elle tourna sur elle-même pour que je puisse apprécier sa tenue sous tous les angles.

- Tu es sûre que tu vas seulement travailler ?

- Non, je fais semblant d'aller au café mais je vais tourner dans la petite impasse juste avant où une dizaine de garçons sont en train de faire la queue pour avoir la chance d'embrasser mes semelles de chaussure. Je dois y aller d'ailleurs, ils m'attendent !

Je m'extirpai aussitôt du champ de bataille qu'était devenu mon -notre- lit et l'enlaçai par derrière.

- Je me disais aussi... je les trouvais drôlement brillantes ces derniers temps, maintenant je sais pourquoi !

Elle laissa aller sa tête contre mon torse et leva ses yeux vers moi. Je l'embrassai sur le front.

- Passe une bonne journée, Eunha-noona.

Quand la nuit tombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant