Première impression

83 6 3
                                    

|| CHAPITRE QUATRE ||

🎒


Il était de cette période de la journée où l'aube se marie au ciel dans des festivités d'opale et saphir orangés.

Tandis que la Créature retenait un gracieux bâillement sur son délicat visage, la Princesse aux traits tirés semblait plutôt conter fleurette à la frustration. Sa première nuit dans l'enceinte de l'école, agitée, fut l'un des piliers de son humeur massacrante, cette dernière s'aggravant lorsqu'elles découvrirent leurs uniformes tout neufs pliés respectivement sur leurs tables de nuit : Junko s'en extasia aussitôt, émerveillée par tant d'originalité pour la sienne, tandis que l'autre se contenta d'un haussement de sourcils. Ce n'était visiblement pas une robe de luxe, en soie ou satin – au choix. Une fois les vêtements enfilés, elles décidèrent de se rendre dans leur salle de cours, comme indiqué sur l'emploi du temps qui accompagnait les fameuses tenues.

Durant ce temps, Invindia perdurait à son état purement outré qu'elle fusse isolée de la sorte. Ou alors devait-elle se croire privilégiée d'une telle classe ? C'est vrai, cela regroupait une certaine élite. Puis, après avoir dévisagé sa congénère, elle ravisa ses pensées glorieuses. Elle ne savait plus quoi penser, raison de plus pour exiger des réponses à leur futur professeur.

Junko quant à elle, avait quelques pistes – notamment si la Direction de l'établissement était au courant de son identité – mais semblait drainée par le doute. Il fallait à tout prix qu'elle découvre ce qu'il se tramait, tout en découvrant la raison de sa présence ici, dont les circonstances demeuraient mystérieuses.

La Princesse ajusta une dernière fois sa minuscule jupe noire en soufflant bruyamment, avant de toquer à la porte. L'idée qu'elle ressemble à une domestique ne lui plaisait guère.

— Entrez, ordonna une voix à l'intérieur.

Elle n'eut pas le temps d'agripper la poignée que l'entrée se fit immédiatement.

Une fois qu'elles eurent pénétrer en la vaste pièce, l'adolescente ne put s'empêcher de rester un minimum béate devant le jeune homme qui leur avait probablement ouvert la porte par magie, tandis que la Créature s'appuyait sur une des tables d'élèves pour mieux l'observer, avec attention.

Celui-ci était habillé élégamment, d'une chemise blanche couverte d'une tunique noire sans manches ornant son torse, accompagnée d'un pantalon droit et chic pour le bas. Une mèche brune s'échappait de ses boucles ordonnées pour couler sur son front, rebelle. Il n'en semblait pas dérangé, comme si elle était quotidienne, et continua à ranger un tas de papiers sur le possible bureau du professeur, sans apporter davantage d'attention aux filles.

— Excusez-moi... se risqua la blonde, sauriez-vous où se trouve notre professeur ?

— Quelle classe ? se contenta de questionner le jeune homme sans toutefois lever les yeux.

Il semblait peu concerné par leur arrivée.

— Abstraction, répondit Invindia du tac au tac.

Le mystérieux inconnu daigna enfin lever la tête en direction des deux jeunes filles, ses yeux bleus les découvrant progressivement.

— Je me présente alors, fit-il avec un sourire à peine esquissé, je suis désormais votre professeur... mais vous pouvez m'appeler par mon nom, Téofil, étant donné que je vous suis plus âgé d'un an seulement.

— Comment ? balbutia une Invindia perplexe. Vous avez à peine seize ans ? Mais alors, comment pouvez-vous être notre professeur ?

Elle se remémora sa motivation précédente et ajouta avec empressement :

ROCHELOINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant