Les Marais Vengeurs

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|| CHAPITRE 8 ||

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Il était évident qu'Invindia n'aurait jamais eu le désir de mettre les pieds dans le maudit bureau si elle avait su ce qu'il allait advenir. La faute était encore à l'imbécile de Junko.

Toutefois, ses motivations étaient jusqu'alors positives, et l'étaient encore au moment-même où le mystérieux individu s'immobilisa devant l'arche de leur funeste sort.

À peine avaient-elles pénétré dans le sombre corridor, leurs pas fusionnant dans ceux du précédent inconnu qu'elles filaient, que de grands cris résonnèrent. Ils obstruaient leurs tympans sensibles, jusqu'à ce qu'elles constatent qu'ils n'étaient autres que les leurs. Les corps des deux transgresseuses du couvre-feu glissaient avec vitesse et frénésie le long d'une sorte de tunnel, dont le frottement rugueux créé par la matière souterraine leur arrachait sauvagement peau et vêtements.

Après un moment qui leur parut interminable, un bruit sourd issu du choc de la fin de l'ascension leur annonça leur arrivée. Deux masses inertes gisaient à présent sur un sol boueux, dénuées de toute volonté de se relever. La descente avait achevé toute forme de résistance qu'il ait pu exister de leur part, à leurs plus grands désarrois.

Ce fut la Créature qui émergea de sa torpeur la première. Sa résistance aux chocs s'avérait naturellement meilleure que celle de la misérable Princesse qui étendue à ses côtés, plus que vulnérable. Malgré la force de caractère qu'elle exprimait au quotidien, cela différait totalement à la vue des nombreuses failles qu'elle conservait au niveau de l'endurance.

Junko, abasourdie, se remémora immédiatement les événements qui l'avaient menée à sa perte. Elle s'était faite avoir comme une débutante. Un tel tour, si mesquin soit-il, restait d'une facilité déconcertante ; et elle ne pouvait que s'en vouloir à l'idée de son échec cuisant. D'ailleurs, par quelle mascarade le mystérieux magicien avait-il lui réussi à ne pas se faire prendre au piège ?

Évidemment, il connaissait parfaitement son existence, car il avait sûrement été préalablement mis au courant.

Elle aurait dû s'en douter, observer tous ses gestes... son pathétisme lui porta un grand coup au cœur qu'elle pensait absent.

À présent préoccupée, la Créature préféra reporter son attention sur une question plus importante : comment allaient-elles sortir d'ici ? Son cerveau embrumé ne proféra aucune solution, trop occupé à se lancer des insultes plutôt que de réfléchir à son aise.

Elle observa les alentours par mimétisme, et fut étonnée de ne s'en rendre compte que maintenant : les deux jeunes filles se trouvaient en une zone sombre et marécageuse, établie au beau milieu d'arbres, qui s'étendaient à perte de vue, dissimulant tout horizon de liberté. Le paysage austère la rebuta aussitôt, et elle chercha le couloir par lequel elles avaient été amenées – d'une manière dénuée de délicatesse, Junko l'accordait. De toute évidence, il n'y avait rien. Cela aurait été trop facile. La brune ne put s'empêcher de renifler avec dédain, la facilité ne lui causait aucun souci.

— Mais que s'est-il donc passé ? s'enquit une voix traînante, où perçait une agonie sans fin.

Invindia venait à son tour de se débarrasser de l'engourdissement de ses membres, et visiblement, elle ne semblait pas décider à bouger puisqu'elle s'affala davantage contre le sol marécageux. Puis, la substance visqueuse sembla porter connaissance à ses neurones princiers, et la Princesse bondit sur ses pieds en étouffant un cri affolé, assénant une main dramatique à sa poitrine :

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 06, 2019 ⏰

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