Chapitre V

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« Je sens, très cher, que nous vivons le début d'une très belle amitié. »

- Casablanca -

Un courent d'air frai s'immisce sous mon pauvre t-shirt blanc et bleu, ce qui me décide à rentrer à l'intérieur. Je ferme la porte coulissante et retourne dans ma chambre.

- Allez, c'est partit, me dis-je à moi même.

Je m'active et dézipe ma valise et mon sac. Je commence par ouvrir mon armoire et y plonge mon regard. Qu'est ce qu'elle est grande ! Même mon bazar de fille ne comblera pas les moindres centimètres carrés de ce dressing !

Je range tous mes habits et pars vers la salle de bain. Cette odeur si particulière me reprend encore un fois mais je me reconcentre. Je pose ma bouteille de shampoing à la vanille et un gel douche sur les vasques en prévision de ce soir et me tourne vers les tiroirs. Je n'eu pas de problèmes à trouver ma place puisque sur le tiroir du bas, il y avait un petit post-it ou été écrit « tiroir libre » avec une écrite bâclée que - quoi qu'on en dise - tous les hommes arborent. Oui, je suis cliché, et alors ?

Je l'ouvre et y introduis mes quelques produits. J'ai toujours été ce genre de fille qui ne se maquille presque pas parce qu'elle est totalement et irrévocablement nul. J'installe un mascara et quelques rose à lèvres dont un - qui, je précise, est là par pression de ma mère - rouge pétant mate. Je range aussi une petite bouteille de parfum, un bun et quelques élastiques. Ce parfum m'a été donné par Maman le mois dernier. Elle disait que pour une jeune fleur, il fallait un parfum fleuri et sucré très subtil. Personnellement, je trouve qu'il ne me correspond pas totalement. J'en sais rien en fait...

Je referme le tiroir coupant court à mes pensées et enlève le post-it de celui-ci. Je repart dans ma chambre après avoir fermer la porte. Une fois dans mon antre, je sors les dernières choses étant ma valise : mes draps. Je coince les bord sous le matelas et , tant bien que mal, essaie d'enfiler la housse de couette. Je rentre dans la housse et mets en place la couette à l'intérieur puis referme les pressions. Et voilà ! Je me retourne et pose les yeux sur ma première paire de pointes. Maman a accepté que je les prennent comme c'est un souvenir de papa et de mon enfance. De toute façon, je ne peux absolument pas les enfiler puisque lorsque je les ai reçu, j'avais 8 ans.

Au dessus de mon lit, un cadre vide est accroché au mur. Je monte sur le matelas et le décroche. Mes pointes dans la main droite, je forme un petit noeud avec les rubans en satin. Une fois la boucle faîte, j'accroche les chaussons au clous. Et voilà, au moins j'ai un peu personnalisé ma chambre. On dirais un attrape rêve, et c'en est un peu un, finalement...

Quand j'ai terminé de fignoler la déco, il est 16h45, une heure de plus que lorsque je suis arrivé. Je m'installe sur mon lit et prends mon ordinateur sur mes genous. J'ouvre Netflix et fais défiler les différentes séries proposées. C'est à cette fameuse période que maman a décider de me payer un abonnement. Elle voulait que je sois une fille « normale ». Bien que je ne l'était pas pour autant. Et ça, Maman, tu ne pourra plus jamais le changer.

Mais bon, au bout de 10 minutes de recherche, je me résigne à regarder une série que je connais déjà. Je met pour la énième fois un épisode de Glimore Girl que je connais par coeur mais qui me plait toujours autant. À vrai dire, nous avons écumé cette série avec Kat. Nous connaissons tous par coeur, du moment où Lorelai tombe amoureuse de Max ou la rencontre entre Rori et Dean à la crise cardiaque de Richard et la demande en mariage de Logan à Rori. Nous avons tout regarder au moins six fois. Les 7 saisons et 4 épisodes, tout y est passé. Et pour tout vous dire, ces moments là me manquent. Ces moments là où Kat et moi regardions pour la cinquantième fois au moins, le dernier épisode de la saison 7, une boite de donuts sur les genous et une tasse de café en main. Des heures et des heures passées à regarder l'histoire de Lorelai et Rory mit en scène, sur mon lit si douillet, recouvertes de plaids. La mélancolie me prends parfois à l'évocation de ma jeunesse. Mais bon...

My Heart Pounds WildlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant