D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu être une princesse. Quand on me demandait ce que je voulais faire quand j'étais jeune, je répondais instinctivement : une princesse ! Je regardais les films de Disney avec de grands yeux émerveillés par le si grand amour que les personnages vivaient. Dans ma petite tête d'enfant, j'y croyais à l'amour, bien que je fusse consciente que je ne serais jamais une princesse. Quand j'ai commencé à être en couple avec toi, je croyais qu'enfin je serais heureuse, que je commencerais à vivre la plus belle histoire de ma vie. Enfin, j'allais être aimé, enfin j'allais être ta princesse, la fille que tu disais aimer le plus au monde. Dans mon histoire, tu n'es finalement pas le prince charmant, mais le dragon qui me gardait prisonnière de ma peine. À moins qu'on parle de l'histoire de la princesse Fiona, alors là oui tu serais le prince charmant. Ce prince charmant qui se trouve tellement beau et qui a évidemment beaucoup de problèmes mentaux, comme toi finalement. Parfois, je te disais que j'étais complexé par mon poids, parce que j'étais devenu, en étant si malheureuse avec toi et tu n'arrivais même pas complètement à me rassurer. Et puis pas si longtemps après, tu te regardais dans le miroir en me disant « Je suis beau en ? Non, mais avoue que je suis quand même bien fait et que je suis quand même beau ». Je lui répondais évidemment que je le trouvais beau, c'était mon amour, mais je n'avais pas compris que la seule personne qu'il aimait vraiment, c'était lui-même. Aujourd'hui, comme chaque jour, j'ai encore eu une pensée pour toi, en me rappelant des souvenirs qui n'étaient beaux que dans ma tête. Les souvenirs qui me sont venus aujourd'hui est celui de notre première rencontre et lorsqu'ensemble on a acheté une bague en signe d'engagement de notre amour. Une promesse en quelque sorte que tu me marierais un jour, comme dans les contes de fées et ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps, mais je crois que dans notre situation le mot « heureux » ne s'applique pas. Tu sais le restaurant que j'avais choisi pour notre premier rendez-vous, tu m'avais dit ne jamais y avoir été, pourtant ce fut le même endroit pour ton premier rendez-vous avec ton ex-copine. En plus, cette fameuse bague que tu m'as achetée en me promettant de m'aimer, pourquoi ne m'avais-tu pas dit que tu avais acheté la même à ton ex ? Pourquoi fallait-il que tout soit pareil à ton ancienne relation ? Tu disais que tout était différent avec moi, pourtant tu voulais que tout soit pareil... ça, je ne le comprendrais jamais... Pourquoi, il fallait que tu me mettes la pression, pour être parfaite ? C'était si épuisant... Je comprenais alors le sentiment qu'à une princesse d'être si épuisée d'être obligée de se tenir droite, d'être poli, souriante, discrète, etc. Si je ne me fondais pas dans ce moule, à tout coup, tu me le reprochais. Et je t'assure que tu ne me le reprochais pas gentiment et j'avais le devoir de changer mon comportement. Je devais être comme toi. Je devais alors me comporter irréprochablement parce que je t'aimais, je ne voulais pas te décevoir. Je voulais tellement que tu m'aimes et j'avais si peur que tu me laisses tomber que j'aurais fait n'importe quoi pour toi, même si parfois cela ne me tentait pas vraiment. Tu disais que je n'appréciais jamais rien, que je ne disais jamais assez de mercis, mais dis-moi combien de mercis il te fallait pour que je sois assez reconnaissante pour le peu que tu pouvais faire pour moi. Ah oui, tu en faisais des choses, tu m'amenais dans tes restaurants pour t'assurer que je devienne tellement grosse que plus personne ne voudrait de moi. Tout ce que tu me donnais, c'était du matériel, mais moi ce que je voulais c'est que tu sois là pour moi... Que tu m'écoutes, me réconforte, enfin je voulais seulement que tu me prouves que tu m'aimes. Tu avais besoin de « merci », mais moi j'avais besoin de « je t'aime » sincère. Tu disais que tu ne me laisserais jamais, pourtant tu l'as fait, et évidemment tu disais que tout était de ma faute. La seule chose gentille que tu m'as dite en me laissant, c'est que la seule chose que tu ne pouvais pas t'empêcher de ressentir et que tu disais qui ne s'enlèverait pas du jour au lendemain, c'est le fait que tu me trouvais « belle ». Et même si tu me le disais pour une dernière fois, tu sais je n'y croyais encore pas. Tu m'avais tellement conditionnée à être meilleure qu'une autre personne, que je n'étais plus moi. J'étais rendu la fille qui était sur tous les points ou plutôt qui devait être sur tous les points meilleurs que ton ex. Ça aussi c'était épuisant... Et ça aussi ça montrait le contrôle et la manipulation que tu avais sur moi. Tu sais vers la fin, tu n'avais même plus besoin de me dire qu'elle faisait ça comme ça ou elle l'avait fait, alors je devrais le faire mieux. Je te le demandais par moi-même, je te demandais en quelque sorte comment je devais être, comment je devais me comporter, pour être l'idéal que tu désirais. Et il a fallu qu'une seule fois que je ne respecte pas ton idéal, qu'enfin je te dise « non » parce que ça en était trop pour moi. Pour que tu décides que notre couple n'en valait plus la peine, que tu ne crois plus en nous, et évidement si cette fois-là je ne t'avais pas dit « non » peut-être que tout aurait été différent. Mais quel menteur, tu disais ça seulement pour me faire sentir coupable, plus coupable que je ne me sentais déjà, mais dit-moi en quelconque façon je pouvais être coupable ? Tout ce que je t'avais demandé c'était de voir ma famille, de me retrouver avec moi-même, pour éviter que notre couple casse, mais que j'aie fait n'importe quoi comme dans la chanson d'Éric Lapointe que tu aimais bien chanter en faisant comme si les paroles s'adressaient à moi, tu m'aurais laissé quand même. Tu avais l'opportunité d'aller voir ailleurs et de recommencer tout à nouveau avec quelqu'un d'autre qui avait le potentiel de pouvoir être plus parfaite que moi, d'être ton idéal, enfin d'atteindre ta copie. Mais attends qu'elle devienne un peu elle-même ou plutôt qu'elle ose te dire « non » et tu vas immédiatement l'aimer un peu moins. Mais tu attendras un peu, si tu n'as pas l'occasion de voir si le gazon chez le voisin ne serait pas plus vert. Mais aussitôt que tu auras l'occasion d'aller voir ailleurs, tu iras et tu la laisseras tomber elle aussi...
Mais là, tu t'es « engagé » dans une nouvelle relation... on verra combien de temps ton engagement durera... hier, j'ai été faible, je suis allée voir les photos que tu avais prises avec elle. J'ignore pourquoi j'étais en quelque sorte jalouse, jalouse que tu m'aies remplacée par cette fille. Jalouse de voir que vous étiez heureux et que moi je ne l'étais pas complètement. Jalouse si tu ne lui faisais pas la même chose qu'à moi. Je ne pensais jamais qu'à l'amour de ma vie que je disais, je ressentirais de la haine. De la haine jusqu'à du dégoût pour ce que tu as fait.
Si souvent, je me demande pourquoi je n'ai rien fait dès le premier mois et je réponds à ma question en me disant que j'étais amoureuse, aveuglé parce que tu pouvais m'apporter et je m'étais engagé. Et aussi, je croyais que c'était ça l'amour et qu'enfin je ne méritais probablement rien de mieux.

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Toi
Romance«Notre histoire, s'est fini aussi vite qu'elle a commencé, et ça, c'est ce qui m'a peut-être sauvé la vie.»