Toi & moi: Le 7e et le dernier mois

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Pour ce dernier chapitre du roman qui était entièrement consacré à me vider le cœur sur la relation toxique que j'ai eu avec toi, je décide de raconter comment s'est passée notre rupture. Je prends mon courage à deux mains pour me replonger dans ce souvenir douloureux, mais je le fais pour ne plus jamais avoir à y penser et pour m'en libérer complètement.

Mon dernier moment qu'on pourrait considérer comme agréable que j'aie passé avec toi, c'est lors de notre voyage à Québec. J'avais l'impression de te redécouvrir sous un nouveau jour, et cela me plaisait. Je m'étais fait l'illusion que notre vie de couple pourrait désormais ressembler à celle qu'on s'était construite durant ce voyage. Mais dans un sens je savais bien que cela ne serait jamais la vraie vie. Durant ce voyage, je voulais être une blonde exemplaire pour toi, je me sentais tellement mal à ce moment de ne pas avoir de travail et de ne pas pouvoir assurer les dépenses que pouvait coûter le voyage. Malgré tout, tu m'avais assuré que cela te faisait plaisir et que c'était normal puisque tu avais le double de mes moyens financiers. Une journée durant notre petit voyage, on décida d'aller au centre d'achat pour enfin changer la pile de ta montre. Tu expliquais à la caissière que tu l'avais acheté durant une belle fin de semaine à Québec et c'est pourquoi tu n'avais pu changer la pile avant puisque c'était une montre à 400-500 $ et les magasins où tu avais été n'avait pas la pile que tu avais besoin. Cette petite phrase que tu avais prononcée pouvait paraitre insignifiante pour n'importe qui, mais à moi, elle me brisait le cœur. Tu disais que tu avais passé une magnifique fin de semaine à Québec avec ton ex que tu détestais désormais, ainsi j'avais la pression de te faire vivre une fin de semaine encore plus fantastique, puisque je voulais et tu voulais que je sois plus parfaite qu'elle. Dans un sens, tu me faisais revivre les mêmes moments, à l'exactitude près du voyage avec elle et ceci était facile puisque c'était le même endroit. Ce voyage en y repensant était loin de ce que je voulais et ne s'était passé en aucun cas comme je l'avais imaginé, mais en fait c'est notre couple en entier qui ne s'est pas déroulé comme je croyais. Ce voyage me permet de voir aujourd'hui que je vivais dans une bulle que je m'étais créée et tu n'avais pas beaucoup de difficulté à l'éclater.

En revenant de Québec, tu me disais à quel point tu m'aimais et tu te tenais à notre couple, j'imagine que c'est pour cela que tu m'as laissé une semaine après. Le 29 décembre on célébrait Noël dans la famille de ta mère. C'était dans l'après-midi, toi et moi ça commençait à aller de moins en moins bien, je pleurais de plus en plus, sans jamais savoir pourquoi. Ce matin-là comme chaque matin qu'on se réveillait et moi je voulais continuer à relaxer dans le lit, puisqu'on était en congé et rien ne pressait, tu me mettais de la pression pour que vite on déjeune et on soit prêt. Mais ça tu le faisais quand ce qu'on allait faire dans la journée avait un lien avec toi et jamais quand cela n'avait rapport avec moi. Si cela avait rapport avec qu'importe qu'on arrive en retard. C'est durant cet après-midi-là qu'une cloche en moi a sonné et j'ai enfin ouvert les yeux pour voir ton vrai visage. On se chamaillait toi et moi, mais gentiment rien n'était violent, je ne te voulais aucun mal puisque je t'aimais, on faisait simplement rire quand... sans faire exprès je te fis mal à un doigt, mais en même temps moi j'avais mal à la main et je te n'aurais jamais fait ça. Ce que tu as fait c'est me regarder avec un regard qui voulait me tuer et pour qui je pouvais voir qui avait beaucoup de haine. En fait, tu m'as poussé avec une grande violence et tu m'as lancé ce regard meurtrier... Je me suis mis immédiatement, mais pas parce que tu m'avais poussé, que j'avais mal et que je n'en revenais pas que tu pouvais me faire cela. Non, c'est ce regard que tu m'as jeté qui m'a fait fondre en larme, tu m'as regardé comme si j'étais un déchet qui nuisait à ta vie. Ça, on peut dire que c'était le début de la fin.

Le 5 janvier 2019, c'est la journée où tu m'as laissé. Cela faisait depuis le 1er janvier qu'on ne s'était pas revu puisque j'avais décidé de rester dans ma famille cette journée-là et on avait décidé de passer du temps avec nos amis, puisqu'on s'ennuyait de ceux-ci. Ces 3 jours ont été les plus pénibles de ma vie, non parce que tu n'étais pas là, mais parce que tu avais décidé de me laisser et tu décidais d'attendre avant de me mettre au courant, donc tu me faisais du mal à travers tes textos. Tu me répondais à peine, j'avais l'impression de te déranger et ça, c'est un sentiment qui me rend folle. La première journée, j'avais essayé de me confier à toi par texto pour pouvoir faire survivre notre couple qui je savais était fragile, mais tu as fini par répondre que je t'étouffais. Mais quand on s'était expliqué, en fait quand je m'étais excusé à plusieurs reprises, je te disais que je t'aimais et tu étais réceptif. En fait, je n'avais pas réalisé à quel point c'était facile d'écrire « je t'aime » sans en penser un traitre mot. Les deux autres journées tu étais froid et bête, je ne comprenais rien à ce qui arrivait, tu m'avais juste dit la veille de notre rupture que tu voulais me parler, que tu avais en quelque sorte réalisé des choses, je ne me souviens plus de tes mots exacts. Mais quand je t'avais dit que je t'aimais et que je ne voulais pas te perdre, tu avais simplement répondu « ok ». J'ai stressé la nuit du 4 janvier et j'ai pleuré, parce que je l'avais dit à ma mère, je savais que tu allais me laisser.

À 10 h, tu es arrivé, tu as fait comme si de rien n'était et tu m'as même embrassé, je n'y comprenais plus rien, j'avais soudainement espoir que tout redeviendrait où on l'avait laissé. Mais on est monté dans ma chambre et j'ai compris que c'était de la comédie devant ma mère qui était là. Tu m'as regardé et tu m'as dit que tu ne m'aimais plus. Tu avais besoin d'être seul, de vivre ta vie à fond et tu ne voulais en quelque sorte pas me tromper. Tu as dit que tu regrettais d'avoir été sur tinder, que tu n'aurais jamais dû me parler de ton ex, que peut-être ça aurait été différent. Tu regrettais profondément ces 7 mois passés avec moi. Tu m'appris que 3 options s'offraient à toi, continuer notre relation de couple et faire semblant et peut - être éventuellement me tromper, prendre une pause, mais tu aurais inévitablement fini par me laisser alors, tu as pris la 3e option. Tu disais que quand on s'embrassait c'était trop long, que ça te tannait, tu me reprochais de te parler trop longtemps au téléphone et de ne pas raccrocher. On ne se parlait quasiment jamais au téléphone et on ne s'embrassait pas tellement souvent, ce qui me faisait douter encore plus de mon amour pour toi quand on était en couple. Tu regrettais Québec, car je n'avais pu payer la moitié avec toi et tu me dis que je t'avais forcé à acheter la bague que tu m'avais donnée. Tu disais que tu aurais bien aimé me faire perdre 50 lb en claquant des doigts, mais cela ne fonctionnait pas comme ça. En fait, tu me reprochais la personne entière que j'étais en plus de me dire que tu ne m'aimais plus et que tu regrettais tout ce qui avait rapport avec moi.

Les semaines d'après ont été très douloureuses puisque je vivais un rejet et une remise en question sur la personne que j'étais, je pensais que j'étais une mauvaise personne. Je n'avais pas compris que tu avais simplement voulu te débarrasser de moi pour vite aller te jeter dans les bras d'une autre fille. De savoir que 10 jours après et même peut-être avant tu décides de te remettre en couple a été la goutte qui a fait déborder le vase. J'ai donc décidé d'avoir enfin la vérité sur la personne avec qui j'avais cru être en couple pendant 7 mois. J'écrivis donc à ton ex, celle-ci me dit de l'appeler. On se parla pendant une bonne heure pour se rendre compte que ce n'était pas nous le problème, nous n'étions en aucun cas de mauvaises personnes. Nous avons constaté que nous étions toutes les deux des victimes et que le coupable, il y en avait juste un et c'était toi. Celle-ci m'a donc permis d'affronter la vie après à toi, on a été là l'une pour l'autre et j'ai découvert une merveilleuse personne et une amie. Grâce à elle, ma famille et ma meilleure amie, je peux tourner la page, être plus forte et envisager une vie mille fois meilleure sans toi.

Malgré les épreuves difficiles que la vie nous fait, vivre en fait peut parfois me faire vivre, je commence de plus en plus à accepter le fait que tu ne feras plus jamais partie de ma vie. Finalement, c'est très bien comme ça, tu avais raison sur un point en me laissant. C'est vrai que nos vies prenaient des chemins différents et ils ne se rejoignaient pas nécessairement. Malgré tous les efforts que j'aurai voulu faire pour sauvegarder notre couple, rien n'aurait jamais été assez. Puisque toi, tu n'en auras jamais assez fourni et tu n'aurais tout simplement pas pris le temps. Je vois désormais que notre couple était inévitablement voué à l'échec, mais je me rends compte que dans l'échec c'est toi qui es le plus perdant. C'est vrai que tu as chamboulé ma vie, que je ne vais pas parfaitement mieux, que je ne suis pas complètement heureuse et que tous mes problèmes ne sont pas encore réglés, mais je me rends compte que je m'en sors tellement plus forte que toi dans cette épreuve. Cela m'aura permis de comprendre la personne que tu étais réellement et moi ce que je voulais réellement dans une relation de couple. Moi dans cette rupture, je m'en sors plus grandit et j'espère éventuellement plus épanouie. Mais j'imagine un instant si j'étais toi et je ne voudrais pas l'être, ça doit tellement être dur de ne jamais être satisfait de rien, de ne pas être capable d'aimer. Tout ce que je te souhaite c'est qu'un jour tu te rendes compte de tous les problèmes que tu as et que tu en prennes tout simplement conscience. J'espère que tu décideras alors de te faire aider, car tu en as grandement besoin pour être heureux dans cette vie. J'espère aussi que tu te rendras compte de tout le mal que tu as fait aux personnes autour de toi, car il n'y a pas seulement moi comme victime et il y aura évidemment ou malheureusement d'autres. En écrivant ces dernières lignes de ce roman sur toi, je ferme ce chapitre de ma vie où tu en faisais partie. Je te fais donc la promesse que je n'aurais plus jamais de pensées pour toi. En fermant ce chapitre de ma vie, je me laisse de la place pour en ouvrir un autre, mais toi tu n'auras plus ce loisir de croiser ce chapitre rempli de nouvelles aventures qui m'attendent. Tu deviens à cet instant précis, un souvenir du passé, tu n'as désormais plus d'existence physique pour moi. Ce deuil, j'ai enfin réussi à passer par-dessus, et maintenant tu n'as plus aucun pouvoir sur moi et tu n'en auras jamais plus. C'est ainsi que ton existence meurt en même temps que les souvenirs qui la meublaient. Tu n'as même plus cette chance d'avoir un nom pour moi, tout ce que tu es c'est « Toi » et je ne veux plus au grand jamais avoir affaire avec toi...

ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant