5 - Un souffle sur ma peine

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PDV Armin

Je viens de subir la désagréable sensation d'avoir quitté un beau rêve. Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux alors je me blotti contre la masse chaude qui est en dessous de moi. Elle est moelleuse et je ne sais pas pourquoi, mais son odeur me réconforte.

Cette masse me fait oublier mes problèmes, certes je suis encore triste et encore en miette, mais cette chaleur, j'ai l'impression que le vase cassé que je suis a trouvé un bon restaurateur et que celui-ci commence par ramasser tout mes morceaux, même les plus petits, et les transporte jusqu'à son atelier. Je ne suis pourtant pas un vase en porcelaine de Chine, ni en cristal fin, je suis un vulgaire pot de fleur qui loge un cactus déformé et sans piquant, à croire que tout ce qui pousse dans ce pot, mon pot, n'est voué qu'à être une chose immonde, informe et dont la vie sera de courte durée. Mais ce restaurateur sans fiche, il me traite comme une de ces poteries légendaires et me voue tellement d'attention et de douceur, que je suis sûr de ne pas mériter un passage dans son atelier.

La masse commence à se remuer doucement puis ne bouge plus. J'ouvre difficilement les yeux et je pose mon menton sur cette masse. Des cheveux couleur châtaigne avec des reflets noisettes. Je sursaute et me dégage de là. J'étais en train d'écraser mon meilleur ami, quelle bourde. Je le secoue mais il n'y a aucune réaction, si ça se trouve je l'ai étouffé sans faire exprès.

- Eren ... Eren ! Tu es mort ou tu dors ? Eren !

Il se met enfin à bouger, Alléluia ! Il est encore en vie, j'ai eu si peur. Qu'est-ce qu'on fait dans le même lit d'ailleurs ? Ça ne me dérange pas, on dormait souvent ensemble et on le fait encore de temps en temps. Mais j'avais arrêté depuis que j'étais avec ... . Mais je ne le suis plus, alors ça importe peu maintenant. Eren sort de dessous les couvertures avec sa tête de fatigué et ses cheveux en bataille qui défient la gravité, je dois pas être fameux non plus mais bon.

- Salut, alors comment est-ce que tu te sens ? Je veux dire ... ton corps ça va mieux ?

- Mon corps ? Ha ... Heu ... oui ça va, et toi ?

- Tu m'as fait une frayeur cette nuit mais à part ça tout va bien.

- Une frayeur ?

- Oui, tu as commencé à gigoter dans tout les sens et tu tirais pas la tête de la joie, Levi aurait eu l'air d'un gars qui se tape des barres à côté de la tête que tu faisait. Alors je me suis permis ... de dormir avec toi, et comme ça t'a calmé ... je suis resté.

- Merci, et désolé de t'avoir dérangé.

- Tu m'as pas dérangé, en plus cette nuit il a fait froid donc c'est pas comme si c'était un mal, tu m'as tenu chaud.

Je ne dis rien et je me lève pour me traîner jusqu'à le salle de bain où je me regarde dans le miroir. J'ai une tête de mort vivant, encore plus effrayant et pathétique que d'habitude, on dirait Edward dans Twilight, j'espère que je vais pas me mettre à briller au soleil, j'aurai l'air bien con.

Eren arrive derrière moi et me tire les joues pour obtenir un sourire de ma part. Comme toujours il est souriant et débordant d'énergie.

- On va manger, parce que moi j'ai faim.

- Tu ne penses qu'à manger, tu es un véritable estomac sur place.

- Je plaide coupable, c'est moi qui ait vidé le frigo la nuit du 2 novembre 2014 aux alentours de 23h. Je suis en réalité ... un dangereux psychopathe.

Eren adore parodier les émissions policières ou les reportages sur certaines enquêtes. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, je dois avouer qu'il est drôle, très drôle. Il continue son délire en dansant comme PSY dans Gentleman, parfois je me demande comment fonctionne son esprit.

Entends-tu mon bonheur ? Moi, j'entends ton sourireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant