Drame

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Le lendemain, je me servis dans la boîte à pain, en pris un entier et le fourrai dans mon cartable. Je saluai brièvement mon père :

- J'y vais papa !

- De si bonne heure ? Tu pourrais rester encore un peu, non ?

- N-Non ! C'est pour ne pas être en retard à l'école !

Et il me laissa partir.
Je me dirigeai immédiatement vers la même ruelle que j'avais vu la veille. Je fus soulagée, mais aussi triste d'y retrouver Narancia, endormi sous une vieille couverture. Je déposai le pain frais à côté de sa tête et murmurai

- Bon petit déjeuner. Je te donnerais aussi mon goûter après les cours.

En voyant qu'il était encore en train de finir sa nuit, je me retournai et m'apprêtais à sortir de la ruelle quand je sentis une main attraper mon poignet.

- Merci, Lucia.

Narancia était debout et m'avait retenue. C'était la première fois qu'il prononçait mon nom. Je fus heureuse qu'il l'ai retenu.

- C'est normal !

Je souris et lui fit un signe de main avant de me diriger vers l'école, d'un pas pressé.
Une fois de plus, ne je ne pus m'ôter ce garçon au bandage de la tête durant toute la journée.
Je ne pensais qu'à la tête qu'il fera quand je lui rapporterais encore à manger. J'ai lu quelque part que les gens comme ça s'appellent des philanthropes. En serais-je une ? Je l'ignore encore.

Le lendemain, et mêmes les autres jours encore, je lui rapportais encore du pain, du chocolat, et une petite bouteille d'eau fraîche. Le chocolat était ce qui lui plaisait le plus, à en juger l'expression sur son visage quand il en dégustait, mais ce n'était pas ce qui allait lui tenir au ventre. Il mangeait tout ce que je lui ramenait, sans en laisser une miette. Nous nous étions indubitablement rapprochés. Il me saluait toujours chaleureusement quand je venait le voir de bon matin, et nous passions à chaque fois un bon moment ensemble. Je lui apprenais des choses que j'avais moi-même apprises à l'école. Même si ce n'était pas toujours intéressant, il m'écoutait toujours attentivement, jusqu'au bout.
Il était vraiment adorable. Je m'amusait parfois à l'appeler « Mandarine », son nom étant très proche du mot « orange ». Comment quelqu'un pouvait-il l'abandonner ? Comment pouvait-il être si seul ?
Ces questions tournaient en boucle dans mon esprit.

Un autre jour je lui ramenais un gant de toilette ainsi qu'un peu de savon, lui astiquais le visage et les cheveux autant que je pus. Sa peau était très claire et lisse, sans toute cette crasse. Je me surpris à la toucher et la le taquiner en pinçant gentiment sa joue.

- Et une peau toute propre pour le petit Narancia, une !

- Hey arrête, c'est gênant !

Je souris et le lâchai.

- T'es pas rigolo !

- Moi, je suis pas rigolo ?

Et il se jeta sur moi, me plaquant au sol, et me chatouillant les côtes.

- HAHAHA N-Narancia... P-Pfff Haha a-arrête ! Arrête ! HAHA..

Il fit un sourire de satisfaction et se leva :

- Aller, file, tu vas être en retard.

- T'as raison, je dois y aller ! A plus !

Je ne me lassait pas d'aller le voir. Son sourire me motivais, me comblais de joie. C'était mon meilleur ami. Chaque jour je m'inquiétais plus pour sa blessure à l'œil. Chaque jour que m'efforçais à l'oublier, et à lui la faire oublier, pour qu'on passe encore un bon moment ensemble.

Ça ne peut être que toi (Narancia x reader JJBA fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant