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   Comme j'en doutais, je suis partie.. chez Jeno, provisoirement. Et comme je le redoutais, Jaemin s'est bien fait éjecté de chez lui. On l'a apprit quand on est allé voir comme il allait, mais maintenant on ignore totalement ou il est. C'est d'ailleurs ainsi que je me suis retrouvée recroquevillée sur le canapé de Jeno, me balançant d'avant en arrière. Mon ami fait les cents pas, on ne sait pas comme agir, c'est ma faute. Mon dieu je ne fais rien correctement, tout se passe de travers c'est pas possible, s'il advenait qu'il lui arrive quoi que ce soit, je m'en voudrais pour le restant de mes jours.

   — Dans le parc ?
   — Je.. non je.. je pense pas mais.. aah mon dieu c'est quoi ce bordel ?!
   — Insoo, tu m'avais dit qu'il viendrait là quand il se ferait viré.
  
   Je vis Jeno me fixait, une lueur négative collée au faciès, la culpabilité finissait par me ronger au plus profond de moi.

   — Tu l'avais dit.. qu'il.. qu'il viendrait FORCÉMENT ici !
   — Je suis .. je suis désolé

   Il se dirigea vers moi colérique et empoigna le haut de mon teeshirt, m'obligeant à me lever.

   — C'EST TA FAUTE ! Si il lui arrive quelque chose c'est de TA FAUTE !
   — Je suis vraiment.. désolé..

   Ma voix se fit plus silencieuse, je n'avais pas la force de le contredire, il a entièrement raison.

   — P.. putain..

   Il me lâcha et se retourna, serrant impulsivement ses cheveux.

   — Il faut qu'on le retrouve..

   Sa tête se tourna légèrement, signe qu'il m'avait entendu.

   — Prends tes affaires

   Mon expression devint choquée, il me vire de chez lui ? Voyant que je n'agissais pas il se mit face à moi. Ses sourcils se durcissaient en analysant mon expression. Je ne parvenais même pas à répondre, la bouche ouverte, je me sentais outrée. Il attrapa son manteau et ouvrit la porte, soupirant bruyamment.

   — Putain Insoo prends ton putain de manteau on va le chercher

   Je me sentis soudainement encore plus minable.

   — Je.. oui! Oui désolé j.. j'arrive !

   Je me précipita vers ma veste et l'enfila d'une traite vers la sortie. On décala ensuite les escaliers, la nuit se faisait déjà tombante.
  On décida de se séparer, prudemment, pour chercher des nouvelles.

   — Qui va où ? Demandais-je à mon ami.

   Il regarda la rue sombre, puis se tourna vers moi. Il passa quelques secondes à me fixer en plissant les yeux.

   — Ouai ok nan mauvaise idée.

   Il empoigna mon bras et on se dirigea vers.. je ne sais où.

   — Attends mais on va où là ?

   — Je sais pas on marche, et on reste ensemble.

   Je me contenta d'acquiescer et les heures passèrent, sans nouvelles. Je commençait à perdre espoir, priant pour qu'il aille bien.

   — Jeno..
   — Tais-toi
   — Ça sert à rien on est déjà passé dans le parc.. on a cherché parto..
   — TAIS-TOI !
   — Je..
   — Tu veux quoi ?! Qu'on abandonne ? De toute façon on a pas le choix ! Fais ce que tu veux moi je refuse d'abandonner mon meilleur ami donc vas te faire foutre !
  
   J'avais légèrement cessé de l'écouter, une espèce de lueur traversait mon esprit.

   — Eh Oh !
   — Attends

  Je leva mon doigt vers lui, lui signalant de la fermer un instant.

   — Quoi ?!
   — tais-toi, deux secondes j'ai dit !

   Je sentis mon corps se tendre un instant, c'est peut-être notre dernier espoir.

   — L'église
   — Hein ?
   — L' ÉGLISE !

   Je ne lui laissa pas le temps de répondre que je me redressa rapidement et commença à courir, Jeno à mes talons.

   — Tu vas où ?!
   — Je te l'ai dit ! Bouges toi !

   Il resta silencieux et on arriva essoufflé là où j'ai passé le plus clair de mon enfance. Mon corps resta stoïque, devant le bâtiment regorgeant de petits souvenirs, tous plus insignifiants les uns que les autres. Je n'aperçois aucune lumière à l'intérieur, j'ai limite peur de rentrer et de constater le pire. On se rapprocha lentement de la porte imposante, et je vis qu'elle était entre ouverte, une semi joie s'emparant de moi.
   C'est d'une main tremblante que je rentra dans l'édifice, le sang pulsait férocement dans mes veines, mon cœur s'emballa quand.. je l'aperçus. J'étais sure de sa silhouette malgré le noir, la lumière de la lune seulement traversait les vitraux, donnant une atmosphère étrange à la salle. Il était immobile, on fit attention à ne pas faire de bruit et nous dirigeâmes vers notre ami. Les pas lents, je parvins d'abord a voir son visage, il fixait l'autel, le regard vide. Mes mains étaient moites, je devais être aussi pâle qu'un mur d'hôpital, mes membres se mirent à trembler quand ma vue s'abaissa. C'est quand j'aperçus l'arme sur ses genoux, que je perdis le contrôle. Jeno n'était pas encore arrivé à ma hauteur mais je devais réagir. Mon corps se jeta lui-même vers Jaemin et ma vie dériva quand le canon se dirigea dangereusement vers sa tempe droite.

𝕋𝕚𝕕𝕪 𝕌𝕡 ∥𝐍.𝐉𝐌∥ (Cover Up T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant