Chapitre 1 :

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La salle est remplie et plongée dans une grande agitation. C'est le trente-et-un juillet. La fête a lieu au ministère de la Magie, dans une petite salle, dans les profondeurs du grand bâtiment. Harry a réussi à négocier une salle : étant donné son influence, personne n'a pu la lui refuser. Il est assis aux côtés de Hermione, Ron, Drago et Ginny, autour d'une table, au milieu de la salle. Plusieurs autres tables sont disposées un peu partout, où divers invités discutent et se remplissent le ventre. D'autres encore dansent dans un coin de la pièce où une petite piste a été aménagée. Albus Potter est assis dans un coin aux côtés de Scorpius Malefoy qui tourne dans ses mains un serpentin vert qui disparait et réapparait instantanément. Aucun d'eux n'ose avouer qu'il s'ennuie. Tout le monde est occupé et personne ne semble se soucier d'eux, pas même leurs parents lancés dans une discussion manifestement très intéressante. Albus sourit et tente de parler à Scorpius malgré le bruit des invités et de la musique :

- Je crois que Rose approche, murmure-t-il.

Scorpius lève discrètement la tête et la baisse presque aussitôt.

- Oula, oui ! Albus, je suis présentable ?

- -Mais oui, bien sûr, s'exclame une voix de fille.

Scorpius sursaute et relève la tête, le rouge lui montant aux joues. Rose le regarde en haussant les sourcils.

- Oh ! Rose, tu m'as fait peur !

Rose avait beaucoup grandi pendant les vacances et était très bronzée. La famille Granger-Weasley était partie en Australie rendre visite aux parents d'Hermione durant le premier mois de vacances et était revenue à temps pour l'anniversaire qu'Harry organisait.

-Je vois que vous avez de nouvelles baguettes tous les deux, remarque-t-elle

-Oui, répond Scorpius, Delphi a cassé les nôtres l'année dernière quand...

-Oui, oui, je sais ! On m'a déjà raconté l'histoire plusieurs fois, l'interrompt Rose

-Ah... dit Scorpius, déçu.

Plusieurs secondes passent. Rose se détourne de Scorpius.

-En tout cas, joyeux anniversaire à ton père, Albus.

-Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire, répond machinalement celui-ci.

-Bon, je vais vous laisser, reprend Rose, j'étais juste venue voir comment vous allez. A tout à l'heure.

Elle s'éloigna et se dirigea de sa démarche flottante vers la table où Harry et les autres adultes discutaient. Scorpius hésita à se lever pour la suivre mais Albus le retint par la manche. Scorpius regarda son ami, l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.

-Crois-moi, tu n'as pas besoin de te faire remballer encore une fois, lui dit Albus.

-J'espérais que cette fois, ce serait la bonne, soupira Scorpius.

- Tu l'aimes toujours autant, affirma Albus. Et tu n'es toujours pas décidé à abandonner.

-Bien sûr que non !

Le temps passa et la salle se vida peu à peu, la musique devint plus calme, les serpentins verts semblaient réapparaitre plusieurs minutes après leur disparition, puis tombaient mollement sur le sol avec un petit soupir. Scorpius rejoignit son père et rentra chez lui en souhaitant une dernière fois un bon anniversaire à Harry. Quant à Albus, il resta très tard pour faire plaisir à son père. Au bout d'un moment, il ne resta plus que le professeur Neville Londubat et sa femme, Luna Lovegood, les familles Granger-Weasley et Potter, ainsi que Rubeus Hagrid.

Après une petite heure de rangement (la salle devait servir le lendemain pour une réunion sur l'usage des balais hors autorisation) et de retour à la maison, Ginny s'attarda au chevet des enfants pendant que Harry ramenait tous les cadeaux qui lui avaient été offerts, par la poudre de cheminette. Elle passa un peu plus de temps dans la chambre de son deuxième enfant.

-Maman, tu crois que ma cinquième année aura quelque chose de spécial ? demanda Albus

-Tu sais mon chéri, c'est une année où je me suis beaucoup rapprochée de ton père, répondit Ginny d'une voix douce.

-Oui, je sais, murmura Albus.

-Et puis, forcément, il y a les B.U.S.E., donc ça change un peu des autres années, reprit Ginny.

Albus hocha la tête, trop fatigué pour émettre le moindre son.

Ginny sourit en voyant que son fils ne tenait plus éveillé. Elle se leva et se dirigea vers la porte lorsqu'Albus lui dit d'une voix ensommeillée :

-Maman, tu peux dire à Papa de venir ?

-Bien sûr. Bonne nuit.

Albus resta dans son lit et attendit un moment que son père vienne. Il n'était pas très bien installé. Quelque chose sous son oreiller faisait une bosse et l'empêchait de s'allonger confortablement. Au prix d'un effort exceptionnel, il releva la tête, souleva son oreiller et découvrit ce qui le gênait. C'était un simple morceau de tissu, mais il avait une grande valeur à ses yeux. Il était troué par endroits et portait les marques : Papa. A l'aide. Godric's Hollow. 31/10/81. La couverture.

-Je me suis dit qu'il valait mieux la garder. En souvenir. C'est moi qui l'aie placée ici.

Albus sursauta. Il n'avait pas entendu son père approcher.

-Oui, tu as raison. C'est mieux de la garder, murmura Albus. C'est moi qui la garderai. Bien sûr, je pourrai te la prêter, ou plutôt tu pourras la reprendre, puisque c'est la tienne, mais pour l'instant, je préfère la garder, tu es d'accord ?

-Évidemment.

Depuis l'incident avec le Retourneur de Temps, les deux hommes s'entendaient mieux, même si chacun d'eux préférait ne pas aborder les sujets les plus sensibles.

Un silence suivit. Puis, Albus posa la question qui lui brûlait les lèvres :

-Est-ce que le ministère a réussi à détruire le dernier Retourneur de Temps ?

-Oui, je crois, répondit Harry, surpris.

-Tant mieux, dit Albus, sincère.

Il y eut de nouveau un silence puis Harry se leva et annonça :

-Bonne nuit, mon fils.

-Papa... une dernière chose... demanda Albus

-Je t'écoute.

-Lorsque Scorpius était dans le monde où Voldemort régnait, il a rencontré Rogue.

-Oui, je le sais, répondit simplement Harry.

-Ce n'est pas tout, continua Albus, il a dit qu'il était fier que je porte son prénom.

Il lui paraissait important que son père le sache, puisque c'était lui qui avait tenu à ce qu'il porte le prénom de Rogue. Mais quelque chose faisait que lui aussi, Albus, se sentait flatté de porter ce nom.

-Rogue... Rogue a dit ça ? demanda Harry, visiblement étonné.

-Apparemment. 

Albus Potter et la bataille de PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant