Chapitre 9 :

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Le lendemain, les cours reprirent et Scorpius était encore fâché avec son meilleur ami. A bord du Poudlard express, Albus décida de faire comme si rien ne s'était passé : il alla s'asseoir dans le même compartiment que Scorpius, qui était monté dans le train sans l'attendre. Celui-ci le regarda entrer une demi-seconde et se concentra à nouveau sur la fenêtre. Albus murmura un « bonjour » et s'assit en face de lui. Le train ne tarda pas à démarrer et le paysage se mit à défiler sous leurs yeux. Les collines enneigées remplacèrent bientôt les bâtiments londoniens. Au bout d'un moment, Albus n'y tenant plus, dit :

-Scorpius... je suis vraiment désolé. C'est vrai, je suis un égoïste.

Scorpius secoua vaguement la tête pour signifier qu'il avait entendu et fit de nouveau mine de s'intéresser au paysage. Albus poursuivit :

-S'il-te-plait, accepte mes excuses, Scorpius.

Scorpius remua sur son siège, mais continua à contempler le paysage.

-Je ne sais pas, répondit enfin Scorpius. Je dois réfléchir.

Albus n'insista pas. Il se sentait coupable. Il estima préférable de ne pas parler à nouveau, attendant que Scorpius engage la conversation, mais celui-ci n'en fit rien. Au bout d'un certain temps, Scorpius se leva, prit ses affaires et partit s'installer dans un nouveau compartiment. Albus n'essaya pas de le retenir et finit le trajet seul, la tête posée contre la vitre, où de grosses gouttes de pluie avaient commencé à s'écraser.

Quand ils arrivèrent à Poudlard, il était très tard et les cours reprenaient le lendemain. Scorpius monta dans une diligence et Albus dans une autre, renonçant à le suivre. Harry avait dit à Albus que les diligences étaient tirées par des sortes de chevaux volants ; des Sombrals. Il se demanda si son ami pouvait les voir : il ne lui avait jamais posé la question. Cela lui rappela les paroles de Scorpius : « Tu n'es qu'un égoïste ». C'était vrai, il ne pensait qu'à lui.

Le lendemain fut particulièrement difficile pour Albus. Tout d'abord, Scorpius ne lui prêtait pas plus attention que dans le train, il s'en aperçut dès qu'il se réveilla et qu'il vit que le lit à côté du sien était vide. Au petit déjeuner, il était assez en retard, et ne reçut pas de hibou-à son grand soulagement- mais renversa son bol de lait sur sa robe de sorcier. Il dut aller la laver dans les toilettes, ce qui le fit arriver en retard au cours de potions.

-Alors, Potter, pourquoi êtes-vous en retard cette fois-là ?

Albus n'aimait pas vraiment ce professeur. Avec ses petits yeux perçants et son menton pointu, le professeur Sheerkles était un professeur assez particulier. Une partie de Poudlard en avait peur tandis qu'une autre partie l'admirait. Albus, lui, n'était dans aucune de ces parties, car il le laissait totalement indifférent. Peut-être était-ce pour cela que le professeur l'avait mis en retenue dès sa première semaine à Poudlard. Sheerkles n'aimait pas spécialement se moquer de tous ses élèves, mais, se moquer des élèves connus (et pas très doués en Quidditch), il ne pouvait laisser passer ce plaisir. Albus se demandait même s'il n'avait pas un lien de parenté avec Rogue, d'après ce que son père lui avait décrit de lui. Le professeur Sheerkles était un des rares professeur ayant été anciennement joueur de Quidditch, avec le professeur McGonagall.

Albus décida de ne pas répondre pour éviter les ennuis (car il ne pouvait pas s'empêcher de répondre méchamment à ce professeur), mais se garda bien de hausser les sourcils, et il se dirigea vers la seule place libre : à côté de Scorpius.

-Potter, je vous ai posé une question, siffla le professeur Sheerkles. Où étiez-vous ? Vous êtes tombé de votre balais ?

Toute la classe sauf Scorpius éclata de rire. Albus essaya de garder son calme :

-Non, professeur. Et la raison pour laquelle je suis en retard ne vous regarde pas.

Les oreilles du professeur devinrent rouge écarlate, il n'avait pas l'habitude que les élèves lui répondent comme cela, tous lui montraient habituellement du respect.

-Pas sur ce ton, Potter, dit-il d'une voix doucereuse. Dois-je vous rappeler qui commande, ici ?

-Non, c'est bon, répondit Albus d'une voix brusque.

-Non, c'est bon professeur, corrigea Sheerkles.

Albus leva très visiblement les yeux au ciel. Il comprit qu'il était allé trop loin quand il vit la tête du professeur virer au cramoisi.

-Cinquante points en moins pour Serpentard et... une retenue. Demain soir, à vingt heures, dans mon bureau. Maintenant, que ce cours vous intéresse ou non, je vous vire d'ici, monsieur Potter.

Albus fit une sorte de grimace et se dirigea lentement vers son sac qu'il prit et balança sur son épaule. Il ouvrit la porte et la referma en claquant. Il avança rapidement dans les couloirs. Il n'était pas très énervé, ce que Sheerkles pensait de lui l'indifférait totalement, mais il avait quand même fait perdre cinquante points à sa maison. Cependant, l'heure libre qu'il avait devant lui chassa cela de ses pensées et il se réjouit plutôt de pouvoir enfin s'avancer dans ses devoirs.


Albus avançait, pieds nus. Il ne pouvait pas aller très loin car des murs de pierre l'empêchaient de partir. On entendait parfois des grincements, des bruits assez étranges, des voix murmurant des paroles incompréhensibles. Un froid glacial remplit soudain la pièce obscure. Une idée traversa la tête du prisonnier, Albus. Pourquoi ne pas se servir des autres prisonniers ? Les Détraqueurs approchaient dangereusement, ils avaient senti cet espoir si faible dans la tête du prisonnier ; il fallait faire vite. Puis soudain, tout devint sombre. La lumière réapparut presque aussi vite qu'elle avait disparu et Albus marchait à présent dans le froid, dehors, en pleine liberté. Il poussa un cri de victoire qui ressemblait à un rire sans joie. Mais... ce n'était pas lui... pas lui dans la prison, ni lui qui marchait dans l'herbe mouillée.... C'était une fille. Le visage cireux, le teint pâle. Albus connaissait par cœur ce visage...

Albus Potter et la bataille de PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant