VIII.

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Je me lève après un moment à ne rien faire, je ramasse des affaires propres et sors de la case direction la salle de bain. En passant devant les cuisines je ne lève pas la tête alors que des femmes y discutent jovialement.

-après tu viens prendre ta nourriture. Me lance une des femmes, je redresse la tête, la regarde et hoche la tête en continuant mon chemin.

Une fois ma toilette terminé je retourne garder mes affaires salles dans ma case. Elles ne sont même pas vraiment salles je les ai mises ce matin mais après cette journée je les vois plus salles que si elles étaient recouvertes de boue. Je récupère mon téléphone et me dirige vers les cuisines, j'ai pas vraiment faim mais j'ai envie de manger quelque chose et puis comme on dit l'appétit viens en mangeant.

J'arrive devant la cuisine et vois les autres filles entrain de manger du macabo tourné à l'huile rouge (macabo malaxé on dit).

Très bien si c'est ça qu'elles comptent me donner c'est mort! La femme de toute à l'heure m'indique un plateau avec un plat couvert dessus et quatre oranges.

-hum je ne mange pas ça, je pourrais avoir autre chose? Je me prépare ça moi même. Dis-je en voyant la même chose dans mon plat. Les filles se mettent à rire en me regardant d'un air pas très sympathique.

S'il vous plait les filles j'ai un mal de crâne atroce, me forcez pas à vous remettre à votre place.

-tu n'es pas chez ta mère ici, tu mange ce qu'on te donne ou rien. Tranche sèchement la femme de toute à l'heure. Je ravale ma salive et tout ce qui me monte en bouche et me dirige vers mon plateau.

Je vois qu'il y'a plein de pamplemousses par terre et en demande.

-je peux prendre un pamplemousse ?

-voilà ton plateau là-bas tu n'aura rien d'autre, ne dérange pas les gens! Lance la femme du tac au tac.

D'accord...

Je prends les oranges que j'envoie dans ma poche kangourou et un couteau et m'en vais en serrant les dents. Les filles n'arrêtent pas de rire en se disant des choses en dialecte qui les font rire de plus belle. Je sais très bien qu'elles parlent de moi donc je serre les dents et continu mon chemin.

Je m'installe sur le tronc d'un goyavier derrière les cases, vers les champs bien entretenus de la concession. Je sors les oranges que j'épluche une à une et les suce en regardant les réseaux sociaux.

Je fini d'éplucher la dernière orange, la coupe en deux et enfonce le couteau dans une branche de l'arbre à côté de moi. Je souris en voyant les réponses de mes amis dans le groupe what'sapp que je viens de créer.

Je veux pouvoir leur parler en même temps pour ne pas avoir à me répéter et ne pas oublier des détails. Ils me demandent comment je vais, me racontent leurs vaccances à eux, je continu de leur poser des questions repoussant le moment de leur parler de ma réalité. Ils m'avaient trop manqués avec leur bonne humeur.

-je vois que tu es contente du traitement de faveur dont tu bénéficie. Dis une voix qui me fait lever la tête de mon téléphone en sursaut. Mon coeur rate un battement et repars en tachycardie quand je vois qui est là.

-quel traitement ? Demandé-je en souriant un peu et le regardant, je sais pas comment je fais pour soutenir son regard si envoutant après la nuit dernière. Moi qui avais du mal à regarder un gar qui m'a dit que je lui plaisait!

Il sourit aussi et se rapproche de l'arbre sur lequel je suis assise comme sur un trône. Il se met juste devant moi et attrape une branche au dessus de ma tête, dévoilant ses triceps bien sculptés et son torse dur que j'ai plus touché et senti sur moi que vu.

Le fô m'a choisie!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant