II.

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-aaaah le festival c'est demain!! S'exclame Cathy, ma cousine toute excitée. Nous sommes à la rivière et nous causons en nageant.

-moi j'ai juste peur de cette histoire là que le chef choisi sa femme pendant le festival. Dis une autre fille avec qui on est.

-on fait encore ça de nos jours?! Demandé-je en fronçant les sourcils.

-oui, pendant le festival toutes les filles originaires du villages et en âge de procréer sont habillés de la même façon et restent en groupe, quand le chef passe il peut pointer l'une d'entre elles du doigt et on sait déjà qu'il l'a choisis, elle sera sa femme. Explique Erica.

-il peut même choisir plusieurs filles si il veut. Ajoute fille n°1.

-Hmmmm ils sont peut-être con hein, il me pointe je fuis. Dis-je en souriant.

-les gardes sont là pourquoi? Ils vont te prendre. Lance fille n°2.

-je me tue, je ne peux pas. Dis fille n°3 et J'acquiesce.

-en tout cas, on n'a qu'à faire en sorte d'être derrière comme ça il ne nous voit même pas en passant. Dis Margo et tout le monde acquiesce mais on entend un groupe d'autres filles qui parlent de tout faire pour se faire remarquer par le chef et nous éclatons toutes de rire. Comme quoi chacun a ses projets dans la vie.

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Maman nous réveil Margo, Erica et moi et nous sortons retrouver mes trois cousines dans la case de grand mère. Il est 6h du mat' et j'ai les yeux tous embrumés par le sommeil; grand mère parle beaucoup plus en dialecte donc je cherche même plus à comprendre ce qu'elle dit. Maman nous indique de nous déshabiller, ce qu'on fait et grand mère nous enduit tour à tour d'une huile de palmistes noir. Après ça elle mâche quelque chose et nous crache ça dessus.

Ok là je suis réveillé. Eurk!!!!!

Je vois bien que je suis pas la seule dégouté mais personne n'ose parler. Maman nous donne des vêtements, tenus traditionnelles que nous enfillons et nous mettons des sandales tellement fines qu'on penserait que nous sommes pieds nus. Elle nous passe des coris que nous mettons à une cheville, au bras, autour du cou, dans les cheveux.

Ah on nous a toutes tressé au fil la veille, de belles coiffures. La mienne est plus imposante parce-que j'ai de plus longs cheveux; maman nous aide à décorer nos cheveux et nous nous asseyons pour manger.

Les balafons et tam-tams raisonnent déjà dans le village et après avoir mangé vite fait dans la case de grand mère nous sortons et nous dirigeons vers la place publique avec beaucoup d'autres jeunes filles du village parées comme nous. Il y'a déjà une foule là-bas quand nous arrivons, nous nous dépêchons de nous aligner vers l'arrière comme nous l'avions prévu à la rivière et nous suivons les instructions de la «mafo».

La mafo c'est normalement la mère du chef du village, elle l'assiste et le conseil dans ses fonctions et a un certain nombre de responsabilités. Il peut arriver que la mère du chef décède, dans ce cas l'une des soeurs de celui ci prend sa place, là c'est la petite sœur du chef. Elle est très imposante et se fait bien entendre:

-vous restez bien alignés, on va marcher dans le village avec le chef et les autres délégations en dansant; celle qui sors des rangs sera ramené chez elle à coups de pieds par les gardes.

Voilà elle a tout dit, personne ne veut se frotter à ces gros tas de muscles avec leurs lances et leur visage de meurtriers. Le festival va s'étendre sur trois jours, il y aura beaucoup de spectacles de danse, des concours, des sortes de foire... C'est un grand événement dans le pays et comme je l'ai dit plus haut il y'a même des touristes étrangers qui viennent y assister. Nous allons danser pour le lancement officiel et après on pourra assister au festival comme tout le monde; mais pendant toute la durée de celui-ci nous devons rester en tenu traditionnelle.

Elles ont été un peu modernisés, on porte des jupes avec des décorations ethniques, des hauts un peu comme des soutiens gorges faits avec un tissus connu sous le nom de Ndop (le tissu bamiléké), il y'a deux tons de ce tissus uniquement et la composition de l'habillement  a été décidé par la mafo et communiqué à tous les ressortissants du village. 

C'est dans ces moment que je remercie dieu pour m'avoir donné un ventre plat. On voit de tout genre ici, c'est à mourir de rire et de honte. Il y'a un arsenal de délégations ici, toute sorte de groupes ayants des appellations en dialecte que je ne connais pas.

Les balafons et tam-tams qui nous accompagnent commencent à raisonner vers 8h30 et des chants s'élèvent, les gens répondent après l'intonation de quelques personnes devant et nous nous mettons à danser surplace. C'est trop bien, j'ai toujours adoré la danse bamiléké, je reconnais certaines chansons et répond avec les autres alors que nous nous mettons en marche.

Il y'a des gens partout dans le village et les gardes et même la police sont là pour s'assurer qu'on nous cède le passage. C'est trop bien, nous dansons en chantant jusqu'à la chefferie et nous alignons là dans la cours, le chef sort suivi de son frère je crois bien, qui es un peu son bras droit et de son conseil de notables appelé les 9, du fait de leur nombre. Ce sont un peu les ministres conseillés du chef. Ils jouissent de beaucoup de prérogatives et sont tous initiés. Ils héritent de leur titre à la naissance et succèdent leurs pères à leur mort. Après eux il y'a la famille du chef, ses fils, femmes et filles. Il n'a pas beaucoup de garçons, juste cinq et il n'y en a que deux qui sont déjà grand, les filles du chef ne se mettent pas avec nous me demandez pas pourquoi je suis pas une experte de la coutume.

Il passe suivi de sa délégation, entouré par la garde royale bien sûr et nous le suivons direction la place publique à nouveau où il va déclarer le festival ouvert. Tout le monde est content, les gens dansent avec des queux de cheval, des plantes qu'on appelle arbre de la paix. Nous arrivons à la place publique et nous remettons en place; le chef fait un petit discours en dialecte et se traduit en français. Il est super imposant et a un visage fermé mais un fond d'air bienveillant. Il finit son discours et commence à marcher entre nos rangs accompagné par les chants, Merde!!

Erica et Cathy me regardent et nous nous enfonçons un peu plus dans les rangs. Il avance et regarde les filles les unes après les autres, certaines dansent encore mieux que tout à l'heure comme ci elles espéraient qu'il les remarque. Comment vous pouvez vouloir vous marier à un homme qui vous dépasse de 55 ans?!!! Je continu de danser avec les autres et regarde comment il fend les rangs pour mieux voir les filles à l'arrière. Mais c'est quoi son problème ?!

Il pointe trois filles et elles se laissent emmener sans rechigner. Elles sont pas normales elles!
Il pointe une autre et elle fond en larme mais se laisse faire quand même. Je commence à avoir peur là. Il viens vers nous et prend deux autres filles. Je regarde autour de moi et vois la peur sur le visage des filles avec moi, il se rapproche de plus, il pointe....

Moi?!!!!!

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Bonjour!!!

Ravie de voir qu'il y'a quelques vues déjà, je sais que je ne fais que commencer et l'histoire est sans queue ni tête ; donc je poste aussi vite que possible vu que moi même je n'aime pas attendre🙈🙈.

Bon je poste aussi le prochain chapitre commentez s'il vous plait!!🙏🙏😘

Le fô m'a choisie!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant