VII.

6 0 0
                                    

Je me réveil mais reste encore endormie. Il n'y a personne dans le lit; ça ne peut pas avoir été un rêve puisque je le sens encore en moi.

C'était juste magique, je comprend maintenant Lina quand elle disais qu'il faut l'avoir vécu pour comprendre.

Lina (Lelina) c'est ma copine la plus proche, on va dire ça comme ça. Je ne crois pas à ces histoires de meilleure amie mais si je devais en nommer une ce serait elle. Elle et deux garçons, Dylan et  Jérémy (Rémy); c'est ma bande de potes, on fait tout, ou presque, ensemble. J'imagine déjà leurs têtes quand je vais leur dire tout ce qu'il s'est passé depuis mon arrivée dans ce village aux allures modernes mais bien encré dans les traditions.

Je ne leur ai encore rien dit, j'ai envoyé deux, trois photos en coup de vent prétextant que le réseaux c'est une affaire de chance ici. C'est très faux puisque c'est assez bas mais pas assez pour m'empêcher de les appeler. Je le ferais une fois fixé, une fois que je saurais à quoi m'attendre et me préparer. C'est pas sûr que je le sache de si tôt avec ce qu'il s'est passé hier nuit.

Dire que j'ai donné ma virginité à quelqu'un dont je ne connais même pas le nom. Le soir où j'ai appris le décès de mon père.

Vraiment !!! 

Ah dame raison est de retour! Ça tombe bien parce-que les conséquences de mes actes commencent à tomber.

Quelqu'un toque à la porte de la chambre, une voix masculine super grave, il me dit que le chef me demande à la "salle du trône". On va appeler ça comme ça parce-que je vois pas comment traduire le mot en français.

Je me lève, enfile des leggings gris, t-shirt longue manches, gros pull à capuche avec poche kangourou devant. J'en ai toute une collection; j'aime trop pouvoir avoir froid pour les mettre, et le climat froid va bien à mon teint clair je trouve.

Je sors de la case et me dis que j'aurais dû mettre des chaussettes, il fait super froid. Je me dirige vers les cuisines et y lave mon visage, je le sèche avec l'envers de mon pull et me dirige vers " la salle du trône" en trainant le pas.

Je ne sais même pas quelle heure il est, c'est bien la première fois de ma vie depuis mes 12ans que j'ai un téléphone et me lève sans le regarder d'abord. Je ne sais même pas où je l'ai laissé, on va chercher ça après il faut affronter la horde devant moi d'abord.

Ils sont tous assis exactement comme hier soir quand j'ai interrompu leur petite réunion dans l'autre case. Maintenant je vois les deux autres personnes que je n'arrivais pas à identifier hier sous l'emprise de la rage.

C'est les deux fils du chef qui l'accompagnaient quand il est venu nous informer de ses projets de marier son fils. Je croise le regard de celui avec qui j'ai couché hier et je me mord la lèvre incapable de m'en détacher. C'est le frère du chef, un peu comme porte parole ou héraut qui commence à parler.

-avance met toi bien au centre. M'indique t-il, ce que je fais, je garde un visage impassible et soutiens son regard bras croisés devant moi, mais à l'intérieur mon coeur veux s'enfuir de ma poitrine.

-qu'a tu à dire de ton comportement d'hier? Me demande-t-il l'air super sévère mais je ne flanche pas.

-rien. Ma voix est aussi glaciale que l'air ambiant.

-te souviens tu même de ce que tu a fait?

-oui. Répondis-je du tac au tac.

Il y'a un mouvement d'impatience de la part des notables autour de moi mais je ne suis pas avec eux, je garde le contact avec les yeux de celui qui me parle. Son frère, le chef, me regarde à coté sans broncher, on dirait qu'il me sonde avec son regard.

Le fô m'a choisie!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant