Chapitre 4 : une nouvelle journée s'achève

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Lorsqu'il reprirent la route un peu plus tard, Hélène avait enfin pu se reposer. Elle pédalait en tête avec Luc, discutant du chemin à prendre. La route formait un léger faux plat, peu dérangeant ; le soleil filtrait à travers les bouleaux et autres élégants feuillus. Un doux vents rafraîchissait l'air ambiant.

_ Nous sommes sur la bonne route, répéta pour la troisième fois le jeune homme. Nous avons vraiment été bête de ne pas la prendre à l'aller, ça aurait été bien plus simple.

_ Je te rappelle qu'à l'aller les trains étaient censés fonctionner. Ça n'a pas été le cas mais, en suivant la théorie, c'était nettement plus rapide comme chemin, objecta la brunette d'un air tranquille, affalée sur le guidon.

Son ami pencha la tête d'un air approbateur. « L'allée », Hélène avait tout de même du mal avec ce terme. Cette aventure ne serait donc qu'un simple aller-retour ? Où était donc la complexité des rencontres, des événements ?

_ Comment va Juliette ? demanda-t-elle d'un ton badin en se redressant.

_ Ça va.

_ Tu restes bien évasif.

_ Si jamais tu souhaites plus d'informations, va donc lui demander. Pas la peine de grimacer, je ne t'oblige en rien. Ne compte toutefois pas sur moi pur jouer l'imbécile messager.

Hélène grommela. Elle avait du mal à parler avec Juliette. Généralement, d'affreux blancs persistaient et ce, malgré les mois écoulés. Il n'y avait plus de colère, simplement un profond mal-être caché par une indifférence trompeuse. Il y avait trop de choses à dire et le silence persistait.

Aucune des deux n'avait le courage de faire le premier pas et remettait à plus tard cette discussion libératrice. Six mois que la brunette était sortie, six mois que les deux filles ne se disaient que bonjour et au revoir d'un murmure rauque et pressé.

Luc se racla la gorge.

_ À ton avis, c'est à ce croisement qu'il faut tourner à gauche ou le suivant ?


Le reste de la journée continua sur sa lancée, bien plus sereine que la nuit passée. Hélène discuta tour à tour avec Jade, Luc, Côme ainsi que Sophia et Blandine.

Le soir tombait doucement sur le fond du doux chuchotement des grillons. La bande mit pied à terre à l'abri des arbres, dans une petite clairière crissant de la chanson des insectes musiciens.

Un agréable feu de bois crépita rapidement, ses flammèches touchant le ciel étoilé de leurs lueurs orangées. Hélène s'assit un peu à l'écart, fourbue, le dos contre le tronc d'un vieux chêne, fermant les yeux à moitié.

La silhouette élancée de Simon vint rapidement lui cacher le peu de luminosité. Sourire aux lèvres, le jeune homme se laissa tomber allongé dans l'herbe avant de se redresser assis, genoux relevés, jambes à demi écartées.

Il soupira d'aise et considéra Hélène de son regard noir encre.

_ Quoi de neuf, princesse ? Pas de gigot de chien sauvage ce soir ?

Un sourire vint tendre les muscles maxillaires de la jeune fille bien malgré elle.

_ Serait-ce un sourire sur ces lèvres rouge cerise ? Aurai-je réussi, moi, simple valet, à redonner le sourire à la grande reine que voici ?

_ Fiches toi de moi mais en silence, soupira son interlocutrice d'une voix traînante de fatigue.

_ Tu n'es pas très crédible avec ton sourire jusqu'aux oreilles.

Épuria T.2 Fuite ImmobileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant