« C'est connu, les mauvais garçons tombent toujours pour les bonnes filles, et moi, je ne fais pas exception à la règle »
❝Elle n'est sûrement pas la fille la plus populaire du lycée, ni la plus belle. Mais cette fille dégage cette petite étincel...
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Le week-end est passé avec une lenteur abominable. Après m'être pris - encore, la tête avec Cassiopée, j'ai passé tout mon dimanche à me demander comment j'ai pu tomber amoureux d'une fille pareille. Je me pose encore la question d'ailleurs.
Je n'ai pas été tendre avec Romane, c'est vrai. Mais lorsqu'elle est venue me voir cet après-midi-là, j'ai disjoncté. Je ne voulais pas la blesser lorsque je l'ai repoussé, mais après avoir brisé ma promesse, je ne me voyais pas passer du temps avec elle.
Alors quand elle a insisté pour que je les accompagne à l'entraînement de son amie, j'ai vu noir. Elle ne voulait pas démordre. Donc j'ai dû lui faire comprendre qu'entre nous - amicalement et amoureusement parlant, il n'y aurait rien. Blessant, mais véridique. Et puis, je ne suis pas du genre à laisser de faux espoirs.
Et la grande Cassiopée est venue à la rescousse de sa meilleure amie. Je m'attendais à ce qu'elle m'explose au visage, alors qu'en fait, elle a été d'une douceur surprenante. Elle n'a pas élevé la voix, elle ne m'a pas menacé comme la dernière fois, elle a simplement... parlé. Elle a gardé son calme et c'est ça qui m'a davantage fait l'effet d'un électrochoc.
Cette fois, c'était différent de notre première altercation. J'ai bien rigolé la dernière fois avec ses menaces et son regard de tueuse en série. Elle avait une telle hargne que je lui aurais levé mon chapeau, mais samedi, dans chacun de ses mots, j'ai ressenti bien plus de haine qu'il y aurait dû avoir.
En même temps, vu tout ce que t'as fait...
Et puis, son regard. Son regard m'a franchement marqué. Elle ne voulait pas le détourner, comme si elle cherchait à gagner quelque chose. Quelque chose dont je n'ai pas saisi le sens.
— Tu ne comptes rien manger ?
Mon plateau sous les yeux, je le repousse d'un simple geste de la main, bien trop perdu pour répondre à sa question. Evangelyne le saisit et me tend le sien pour qu'elle puisse manger ma garniture, n'insistant pas plus voyant que je ne suis pas très bavard.
Ça nous changera de d'habitude, dis donc !
— Je vais y aller, dis-je doucement.
Ma soeur ne m'accorde aucun regard et se contente d'hocher la tête. Ravi qu'elle ne me pose pas de questions, je sors au plus vite de la cafétéria et m'apprête à emprunter la sortie lorsque quelque chose me frappe: Stev' est sûrement derrière à cette heure-ci, et franchement, je ne suis pas encore prêt à l'affronter.
Alors c'est sans conteste que je fais demi-tour. Mes jambes me dirigent d'elles-mêmes vers le dernier étage, et comme à son habitude, le couloir est vide. Peu d'élèves viennent au troisième niveau le trouvant ringard. Ce que je ne comprends pas.
