7.

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Austin s'éloigne légèrement de moi tout en passant une main dans ses cheveux bruns, bien plus bleus maintenant.

Austin : Tu sais que tu ne devrais pas autant te mesurer aux autres, tu finiras pas tomber sur plus fort que toi.

Moi : J'ai hâte que ça arrive alors.

C'est sûrement pas eux qui seront plus forts.

Après un dernier regard noir en biais, Austin tourne enfin les talons, me laissant ici seule avec mes amis, tous morts de rire, dont ma meilleure amie Solange, qui se retient de se plier en deux.

Alyson : Jade. T'es décidément mon idole.

Je rigole, tout en lançant un léger clin d'œil à Alyson, avant que la cloche ne retentisse enfin, ce qui signale le début de l'après-midi.

Moi : J'ai hâte qu'on continue. C'est vraiment satisfaisant de les voir ... morts de honte.

Je n'ai jamais été aussi bien dans ma vie qu'en ce moment même.

Jane : On a pas fini de rire.

Ça c'est clair.

Cette année s'annonce mouvementée et surtout très drôle.

Nous marchons lentement en direction de notre salle de Chimie, et le professeur nous met directement par groupe de quatre pour effectuer son expérience.

Je manque de m'étouffer en entendant mon nom, suivit de celui d'Austin et de Théo.

Il veut ma mort.

Heureusement pour moi, le professeur de sciences met également Solange dans mon groupe, ce qui me rassure, mais n'apaise tout de même pas ma colère.

Solange : Je sais que tu les hais Jade, mais fais un effort là. J'ai besoin d'une bonne note pour assurer mon avenir déjà catastrophique.

J'éclate de rire, tout en hochant la tête.

Moi : C'est pas comme si ça te préoccupait vraiment. Mais bon, je ferais un effort.

Solange : Bah justement, mieux vaut tard que jamais.

Je soupire tout en rigolant face à l'attitude de Solange et je tourne ensuite mon regard vers mon frère et Austin qui nous observent intensément, en silence.

Moi : Quoi ? Vous attendez que le travail se fasse tout seul ?

Théo : Non ... On va vous aider.

Encore heureux.

Moi : Bien.

Je ne veux pas prendre la peine de gaspiller d'avantage de salive pour eux. Ils ne méritent pas mon énergie.

Alors sans un mot, nous commençons tous à effectuer l'expérience inscrite sur la feuille en face de moi, alors que Théo et Austin ne se plaignent pas et s'investissent comme de bons élèves : ce qu'ils n'ont jamais étés.

Théo : Ça s'appelle comment ce truc ?

Je tourne mon regard vers mon frère, que je vois froncer les sourcils face à l'objet posé en face de lui.

Moi : Un bêcher, enfin. Comment tu peux ne pas savoir ça ?

Théo : Je n'ai jamais été fort en chimie. Tu l'avais oublié ?

À vrai dire, je n'ai strictement rien oublié de lui, bien malgré moi.

Moi : Non, je m'en souviens.

Alors qu'il hoche silencieusement la tête, je ne peux m'empêcher d'afficher un petit sourire, que je réprime directement.

Évidemment que je n'ai pas oublié ses expériences catastrophiques en sciences. J'en rigolais durant des minutes sans m'arrêter.

Et évidemment, malgré tout ce qu'il m'a fait endurer, ce sont des bons souvenirs qui ne peuvent s'effacer, qui ne peuvent disparaître et que je ne peux oublier.

Mais je n'oublie pas le reste non plus.

Austin : Vous avez fini de noter ? On doit passer à l'expérience suivante.

Solange : Oui, tu peux commencer.

Dans le robinet en face de nous, il renverse l'intégralité de l'expérience précédente, puis commence à effectuer la suivante, alors que Théo et Solange réalisent les schémas en même temps, afin que nous avancions plus vite.

Austin : Mais comment il veut qu'on fasse son truc ? Et puis, c'est quoi un cristallisoir ?

Je soupire avant de m'emparer de l'objet en question, puis de le poser devant lui.

C'est dingue d'être aussi peu cultivé.

Moi : C'est pas compliqué, quand-même.

Il roule des yeux et rit légèrement d'un rire que l'on pourrait qualifier de mignon, si ce n'était pas le sien.

Enfin, nous terminons notre expérience avant de quitter la salle de cours pour enfin rentrer chez nous, après cette longue journée.

Alors que je m'apprête de quitter le lycée, je sens une main m'attraper le poignet afin de me retourner face à lui.

Théo.

Moi : Qu'est-ce que tu me veux, Théo ?

Je pourrais commencer à hurler, à l'insulter, à m'énerver face à lui : mais je n'y arrive pas.

La différence entre Théo et les autres, c'est que malgré moi, il reste mon frère jumeau, et bien que j'ai énormément souffert de ses actes et de ses paroles, je n'oublie pas le lien qui nous unit et qui nous unira toujours.

Théo : Je ... Dis-moi que tu vas mieux, et qu'un jour on parviendra à mettre tout ça derrière nous, Jade.

Est-ce que je vais mieux ?

Évidemment.

Est-ce que je lui pardonnerais ?

Moins sûr.

Moi : Je vais mieux. Je me suis reconstruite, ça a été dur mais j'y suis arrivée. Mais ... Je ne peux pas oublier ce que tu m'as fais, Théo. Je suis désolée ... Je ne peux pas.

C'est impossible.

Alors que silencieusement, il hoche la tête, je tourne les talons sans un mot de plus avant de lâcher un profond soupir, sentant déjà mes yeux s'humidifier, avant que je ne ravale mes larmes, refusant de craquer.

Pas maintenant.

Pas si tôt.

Je ne leur donnerais pas le plaisir de me voir un jour faible, de me voir craquer et de me voir tout remettre en question.

Je rentre à la maison et après avoir jeté mon sac à travers la pièce, je m'empare de mes fraises dans le réfrigérateur et m'affale sur le canapé, pensive.

Je ne vais pas bien ; je vais juste mieux.

Le Come Back [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant