27.

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Il ne reste à présent que deux jours avant le week-end et déjà très peu de temps avant les vacances d'automne. J'ai tellement hâte que ces journées horribles de cours cessent pour une petite durée au moins.

Je n'en peux plus, et les grasses matinées me manquent terriblement.

J'arrive rapidement au lycée accompagnée de mes deux colocataires et nous nous dirigeons directement vers Jane et les filles, qui sont accompagnées de Nate, Zack et Louis, ce qui ne peut que me plaire : il me semble que Zack et Jane se rapprochent de plus en plus ces derniers jours, et ça ne m'étonnerait vraiment pas qu'ils finissent en couple d'ici peu de temps.

On voit bien qu'ils en ont autant envie l'un que l'autre, et qu'ils n'attendent qu'une chose, c'est de s'embrasser.

Je fais la bise aux trois garçons et enlace rapidement mes trois amis. Nous parlons alors un peu lorsque je sens un poids sur mon dos, la personne n'étant autre que Kirsten toute souriante et l'air joyeuse.

Moi : Kirsten, ce n'est pas que je t'aime pas, mais tu pèses lourd quand même.

Elle prend un air faussement choquée et éclate de rire, pour je ne sais quelle raison. Elle descend enfin de mon dos et m'embrasse rapidement, sans jamais perdre son sourire.

Kirsten est sans doute la personne de qui je me suis le plus rapprochée depuis la fin de notre petite guerre, et je dois avouer qu'elle est sans doute celle qui m'avait le plus manquée : j'aimais Kirsten comme ma soeur.

Théo : Ton frère n'a même pas le droit à un câlin ? Tu me brise le cœur ...

Je rigole légèrement et l'enlace rapidement, avant d'enfin me détacher de lui.

Je me rapproche de plus en plus de mon frère, ainsi que de mon ancienne meilleure amie. J'essaie d'aller de l'avant et d'agir avec maturité, pour la première fois depuis longtemps maintenant. Je sais que je n'oublierais jamais ce qu'ils m'ont fait, mais pardonner ne veut pas dire oublier, et je pense qu'on a tous droit à une seconde chance.

Même eux.

Alors que je continue de parler avec mes amis, je sens à la fois le regard pesant d'Austin sur moi, ainsi que celui de Nate.

Mes yeux s'ancrent directement dans les prunelles claires d'Austin, dans lesquelles je me perds très vite, mais j'arrive rapidement à détourner le regard et à sourire à Nate, comme si de rien n'était.

Austin me fait bel et bien encore de l'effet, je ne peux pas le nier, j'essaie seulement de ne pas le laisser paraître, je sais qu'il me détruira tôt ou tard et je refuse que ça arrive : ça n'arrivera plus jamais, je ne le permettrait plus.

Alors, je préfère être prudente.

La cloche retentit enfin, et nous allons, suivant les autres élèves de notre lycée, en cours de langue, pour ma part Espagnol. Nous allons donc en direction de la salle de classe lorsque je me rend compte que j'ai oublier mes manuels dans mon casier.

Moi : Je reviens, allez en cours.

Ils me sourient tous avant de tourner les talons, et je me dépêche donc d'aller à mon casier, récupérer mes cahiers.

Je prends donc le matériel dont j'ai besoin et m'apprête à repartir lorsque je me sens lentement plaquer contre les casiers, ne pouvant m'empêcher de lâcher un cri de surprise et de stupéfaction.

Je relève alors la tête, prête à frapper mon agresseur, lorsque je croise les yeux verts d'Austin, me fixant d'une lueur amusée, son visage me surplombant largement.

Alors, nous nous regardons sans prononcer un mot, ses magnifique prunelles ancrées dans les miennes, m'envoûtant entièrement malgré toute la volonté que je mets à résister.

Soudain, sa main s'approche lentement de mon visage et, instinctivement, je place mes mains devant moi, comme pour me protéger : je n'arrive pas à retirer, ni à abandonner ce réflexe, c'est une habitude que j'ai prise, un moyen pour moi de me protéger, de me sentir en sécurité.

J'ai trop longtemps eu peur.

Il prends alors délicatement mes mains et les retire de devant mon visage en me souriant, d'un air chaleureux, comme pour me rassurer.

Austin : Tu as si peur de moi ?

Je ne dis rien durant plusieurs secondes, me contentant de le fixer dans les yeux, ne réalisant encore pas qu'il vient de me poser cette question pourtant si évidente.

Moi : Je pense qu'il y'a de quoi, non ?

Il soupire, tenant toujours mes mains dans les siennes, ce qui me procure malgré moi, tant de sensations étranges et inexplicables.

Peut-être que je ne devrais plus avoir peur de lui, peut-être que je devrais apprendre à ne plus autant me méfier, mais c'est contre ma volonté : je n'y arrive pas.

Tous ces mois à vivre dans la peur, à vivre dans la méfiance et dans l'insécurité ont fait de moi une personne nouvelle, une personne, certes plus forte et plus confiante, mais qui vit encore et toujours dans la peur et dans la crainte.

Je n'arrive pas à me dire qu'il peut avoir de bonnes intentions envers moi.

Austin : Je t'ai fais du mal, je le reconnais, Jade. Mais je ne détruirais plus jamais les personnes que j'aime et à qui je tiens. J'en ai tiré des leçons, tu peux me croire.

Mes mains toujours dans les siennes, je prends le temps de lentement assimiler ses paroles, alors que ses yeux ne me quittent pas une seule seconde, ne me déstabilisant que davantage.

Moi : Parce que tu tiens à moi, maintenant ?

Ma voix faible et tremblante lui prouve que je suis encore une fois en position de faiblesse, mais pour la première fois, il ne semble pas en jouer, ni s'en venter.

Austin : Ça a toujours été le cas, Jade. Et tu le sais très bien, malgré le fait que je n'ai jamais été en capacité de te le prouver.

Moi : C'est justement pour ça que c'est difficile à croire, Austin. Espérons alors que tu arriveras à me le prouver maintenant.

Directement, un sourire naît sur les lèvres d'Austin, qui me plante rapidement un baiser sur la joue qui me procure ceci dit en passant mille et un frissons incontrôlés, puis il se dirige vers la salle de cours, moi restant plantée vers les casiers, seule et complètement perdue.

Austin tient à moi. Il me l'a dit, et de vive voix.

Il tient à moi ... comme je tiens malheureusement et malgré moi, à lui.

Le Come Back [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant