17.

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Solange : Jade ... Il faut que tu m'explique.

Moi : Je sais. Je te dois bien ça après tout ...

Solange et Ethan ont toujours su que la raison de mon départ de Chicago était l'acharnement atroce dont j'étais victime. Seulement, ce qu'ils n'ont jamais su, ce que j'avais peur de dire et surtout ce que je n'ai jamais osé dévoilé, c'est en quoi consistait réellement celui-ci.

Je pense que je me sentais stupide, humiliée et que j'étais morte de honte à l'idée de dévoiler qu'en réalité, en plus des moqueries et des mots réguliers, j'étais également victime de violences physiques à longueur de temps.

Alors que Solange me sourit d'une manière qui se veut compatissante, je prends une grande inspiration en m'apprêtant enfin à raconter la période la plus douloureuse de ma vie.

Moi : Austin et ses amis étaient un peu ceux qui constituaient mon cercle de vie. Tu sais, je n'avais pas un grand caractère, j'étais la fille timide que personne ne voyait, celle qui n'osait jamais répondre et qui se laissait souvent marcher dessus ... Avec eux, j'étais protégée, ils empêchaient quiconque de me faire du mal, et même Amélia. On s'aimait énormément.

C'est dur à croire, mais je ne peux qu'avouer la vérité : Amélia et moi nous aimions beaucoup. J'étais un peu la petite sœur qu'elle n'avait pas eu, et elle me défendait corps et âme contre n'importe qui.

Du moment que c'était elle qui était dans la lumière, tout allait pour le mieux.

Moi : Et puis, je suis tombée amoureuse de ce connard, Austin. On se cherchait du regard, on rigolait ensemble et surtout, je me sentais en sécurité avec lui. Amélia a vite remarqué que je ne le laissais pas indifférent non plus, et bien sûr ça ne lui a pas plu.

Alors, tout part d'une histoire de jalousie.

Les mots, les rumeurs et l'enfer que j'ai vécu : de la jalousie pure et dure.

Moi : Elle a commencée à retourner le cerveau de tout le monde, à me mépriser à longueur de temps, tant que nos amis n'étaient pas là. Bah, elle en aurait prit un sacré coup, s'ils savaient ce qu'elle osait me faire. Alors, j'ai osé pour la première et dernière fois, l'affronter. Mais elle a tout déformer et a fait passer ça pour des menaces auprès de mon frère et de mes amis.

Solange : Et évidemment, ils l'ont crus.

Je hoche positivement la tête en silence, alors que ma meilleure amie lâche un léger souffle.

Moi : Ce n'était pas que des mots, Solange ...

À ces paroles, je sens les larmes me monter une nouvelle fois aux yeux, ne pouvant rien faire afin de lutter contre cette envie irrépressible de pleurer, encore et encore.

Enfin, j'avoue la vérité.

Enfin, j'ai le courage de dire haut et fort que non, ce n'était pas que des mots.

Enfin, j'ai le courage de faire ce que peu de jeunes l'ont : Parler. Avouer. M'exprimer.

Moi : Je suis rentrée de nombreux soirs chez moi, remplie de bleus, de sang et de griffures. Je cachais mon corps le plus possible pour ne pas que l'on voit à quoi je ressemblais vraiment en dessous de ces pulls amples à capuche et de ces jeans larges.

Solange : J'y crois pas ...

Tu peux le croire, Solange ... Tu peux le croire.

Parce que c'est la dure réalité, c'est le monde dans lequel nous vivons tous aujourd'hui : du mépris, de la violence et des coups.

Le Come Back [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant